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jeudi, mars 28, 2024

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Les maladies du blé: identification, facteurs de développement et méthodes de lutte

Facteurs de développement des septorioses

Septoriose foliaire (Septoria tritici)

Les chaumes de la culture précédente constituent la principale source d’inoculum de Septoria tritici. En effet, les pycnides du champignon peuvent survivre sur les chaumes du blé jusqu’à 6 mois et induisent les premières infections sur les plantules du blé. Les premiers symptômes de la maladie sont observés sur les premières feuilles qui sont en contact avec le sol.

La pycnide en présence d’eau libre se gonfle et laisse sortir une gelée sporifère appelée «cirrhe» incolore contenant les pycnidiospores (spores). Cet enrobage mucilagineux protège les pycnidiospores des conditions climatiques défavorables.

Pour germer, les pycnidiospores ont besoin d’eau libre sur les feuilles. Après germination, le champignon colonise le tissu foliaire via les stomates ou directement à travers l’épiderme. L’humidité est indispensable pour tous les stades d’infection: germination, pénétration, développement du mycélium dans le tissu foliaire et formation des pycnides. Ces derniers sont capables dès leur formation d’exsuder les pycnidiospores dans un cirrhe transparent. Le cirrhe correspond au mélange de spores dans une gelée mucilagineuse protectrice. Chaque pycnide peut produire plusieurs milliers de spores. A la faveur d’alternances d’humidification et de dessèchement, il peut y avoir plusieurs émissions de cirre par une pycnide donnée.

Des précipitations fréquentes et des températures modérées (15-20°C) sont propices au développement de la septoriose. On considère qu’après une pluie, la contamination réussie nécessite une période d’humidité relative de saturation de 15 à 20 heures. De fortes infestations ont été enregistrées avec une période d’humectation de 35 heures suivie d’une humidité relative supérieure à 80% pendant 48 heures.

L’éclaboussure (effet « splash ») des gouttes de pluie au contact des feuilles portant les pycnides du champignon, provoque la contamination des étages supérieurs de la plante. Les cirrhes, plus ou moins fragmentés selon la violence de la pluie, seront transportés vers les étages supérieurs par les gouttelettes d’eau. La maladie monte ainsi progressivement d’étage foliaire en étage foliaire en présentant des niveaux d’attaque plus élevés sur les feuilles du bas, d’où son appellation de maladie en gradient.

Septoriose des feuilles et épis (S. nodorum)

Les principales sources d’inoculum de Septoria nodorum sont la semence et les chaumes du blé à la surface du sol.

Après la levée, on peut trouver quelques foyers dus à des contaminations très précoces soit par l’intermédiaire des semences ou par les pycnidiospores provenant des débris des récoltes précédentes. Les pycnidiospores sont le moteur de développement épidémique de la maladie. Elles commencent à germer à partir d’une humidité relative de 98% au niveau de la feuille. La température doit être comprise entre 5°C et 37°C, l’optimum de germination se trouvant entre 20 et 25°C.

Au niveau d’un tissu atteint par la maladie, les pycnides ne pourront se former que sur des tissus morts. Le développement des pycnides et des pycnidiospores est stoppé en dessous d’une humidité relative de 98% au niveau du feuillage et ne peut se produire qu’entre 4°C et 28°C.

Le développement ultérieur de la maladie se fait suivant les mêmes principes que celui de S. tritici. La progression de la maladie est fonction des conditions de pluviométrie et de températures: une période pluvieuse et humide prolongée (15-20 heures) avec des températures de 18°C–20°C à l’épiaison peut entraîner une attaque grave des épis.

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