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vendredi, avril 26, 2024

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Techniques de production du piment rouge (Niora) au périmètre irrigué du Tadla

Lutte contre les mauvaises herbes et entretien mécanique des plantes

Les plantes de Niora se développent lentement et recouvrent le sol de façon éparse, souffrant fortement de la compétition des mauvaises herbes (Fig. 5) qui les concurrencent pour l’eau, les substances nutritives, la lumière et même pour l’espace. Ainsi, si le contrôle des mauvaises herbes n’est pas effectué en temps opportun, la production sera fortement affectée. Le contrôle de mauvaises herbes aux premiers stades de développement de la culture est fortement recommandé.

Les mauvaises herbes les plus rencontrées dans la culture de la Niora sont le pourpier (Portulaca oleracea), la digitaire (Digitaria spp), la sétaire (Setaria spp), Brachiaria eruciformis, le chenopode (Chenopodium spp), l’amarante (Amaranthus spp), la morelle jaune (Solanum elaeagnifolium Cav.), le souchet (Cyperus rotundus), le chiendent (Cynodon dactylon), le liseron (Convolvulus arvensis) (Fig. 5).

Le contrôle peut se faire soit manuellement soit mécaniquement. Mais, l’utilisation d’herbicides devient de plus en plus fréquente. Il est recommandé l’utilisation des herbicides foliaires de faible rémanence (glyphosate, sulphosate et gluphosinate d’ammonium) contre le peuplement des plantes vivaces avant la transplantation. Le désherbage est également important pour lutter contre certaines maladies dont les vecteurs utilisent ces mauvaises herbes comme des hôtes alternatifs.

Aux stades jeunes, un binage peut s’avérer utile pour minimiser l’effet des mauvaises herbes et ameublir le sol pour en améliorer l’aération. Plusieurs désherbages seront nécessaires.

Le désherbage (Fig. 6) se fait conjointement avec un premier binage. On ne doit pas effectuer cette tâche à plus de cinq à six cm de profondeur, puisque le système racinaire de la Niora est superficiel. Deux à trois semaines après, il faut effectuer un autre désherbage.

Les opérations de binage servent principalement comme support des plantes. Le binage consiste à ameublir la couche superficielle du sol autour des plantes cultivées. Si le sarclage à la houe ou à la binette s’accompagne d’un léger travail du sol, cette opération s’appelle un sarclo-binage qui casse la croûte de battance, favorise l’aération du sol et facilite par la suite la pénétration de l’eau de pluie ou d’irrigation.

Deux à trois semaines après transplantation, il faut procéder également à un buttage. Cette opération consiste à ramener la terre en forme de «butte» au pied des plantes. Il a différents objectifs: il peut s’agir de renforcer l’émission de racines adventives pour faciliter la croissance, ou bien de recouvrir une partie des plantes pour les forcer à blanchir.

Le buttage a lieu 2–3 fois, souvent manuellement à la houe ou à travers l’attraction animale (Fig. 7). Le buttage manuel améliore les rendements, mais consomme de la main d’œuvre. C’est pour cette raison que les agriculteurs préfèrent le buttage à traction animal car il apporte les avantages suivants:

– Un gain de temps;
– Une réduction de la pénibilité du travail par rapport au buttage manuel;
– L’absence d’intrants: hormis le coût de l’investissement, la mise en œuvre du buttage à traction animal n’induit pas de mouvement de trésorerie, puisque le travail est généralement fait par des membres de l’exploitation;
– La combinaison des interventions: l’enfouissement de l’engrais peut être effectué par un buttage.

Toutefois, cette pratique impose certaines contraintes à partir d’un certain stade de développement, la culture ne permet plus le passage de l’animal sans risque de dégâts.

La lutte contre les mauvaises herbes peut également passer par le travail du sol avant l’installation de la culture par la technique du faux- semis. Cette technique consiste à réaliser une préparation du sol semblable à un lit de semences 10 à 15 jours avant le semis. Les graines de mauvaises herbes se trouvent alors dans de bonnes conditions de germinations, et les jeunes plantules peuvent être détruites par le passage superficiel d’un outil mécanique ou par une application d’herbicide. Une pré-irrigation permettra la même opération.

Activités du projet ConserveTerra

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