Irrigation
Pour des impératifs de coût d’équipement, rappelons que la culture est conduite en lignes jumelées où chaque ligne de goutteurs irrigue deux lignes de maïs. Le goutteur utilisé est de type intégré, autorégulant de faible débit (1,2 L/h), monté avec un espacement sur la ligne de 40 cm.
L’eau du réseau de l’Office Régional utilisée est une eau de surface de bonne qualité chimique pour l’irrigation dans le contexte marocain (Tableau 5). Par contre, sa charge en algues est très forte, particulièrement en été. De ce fait sa filtration s’est avérée difficile malgré le surdimensionnement et la qualité des filtres à disques utilisés.
Fort heureusement que les rampes sont d’une longueur de 180 m, ce qui augmente la vitesse de l’eau et pousse les impuretés vers les fins de lignes où elles sont ensuite évacuées par des purges manuelles. Il faut purger 1 à 2 minutes 2 à 3 fois par semaine pour maintenir régulièrement l’efficacité du réseau. Le coefficient d’uniformité tombe de 90 % à 85,4 % quatre jours après la purge.
Dans les sables de Larache, le suivi en parcelle a montré que la diffusion latérale de l’eau dans le sol à l’état sec est très faible. En cas de semis en lignes jumelées avec un écartement de 45 cm, il est impératif au départ, pour pouvoir obtenir une bonne levée, d’irriguer d’abord la première ligne pendant 5 h, ensuite la deuxième ligne autant d’heures, avant de ramener la rampe porte goutteurs au milieu pour un complément d’irrigation de 3 h, afin que l’humidité de part et d’autre se rejoigne et forme une bande continue.
Compte tenu du débit du goutteur, au total, il faut apporter au début un minimum d’environ 25 mm. Pour la suite du cycle, l’apport est quotidien et piloté à vue, autour de valeurs de restitution d’environ 1,5 mm/j pour avril, 2,5 mm/j pour mai, 4,5 pour juin, 5 à 5,2 mm pour juillet/août, 2,5 à 2,0 pour septembre/octobre et 1 mm pour novembre si, entre temps, il n’a pas plu. Le tableau 6 présente la consommation réelle en eau notée sur les compteurs installés en 2007, dans la station de tête.
La consommation effective est de 4.352 m3/ha pour les cycles longs type Cécilia semés en avril et récoltés à 120 j, de 3.160 m3/ha pour les cycles moyens type Samsara semés en juillet et récoltés à 100 j et seulement de 1.510 m3/ha pour les cycles courts type Opti semés fin août/début septembre et récoltés à 80 j, à condition toutefois de recevoir de la pluie en octobre et novembre. Ces consommations doivent être majorées de 3-5 % pour tenir compte des pertes d’eau par contre lavage des filtres et la purge des rampes.
A ces consommations correspond des efficiences moyennes respectives de 14,9 kg d’ensilage à 32 % de MS/m3 d’eau consommée, 11,1 kg/m3 et 11,9 kg/m3.
Dans une enquête récente menée sur la conduite du maïs ensilage dans le Souss, les consommations en eau rapportées sont de l’ordre de 3.500 m3/ha pour les sols lourds et 4.500 m3/ha pour les sols légers, avec une forte variabilité autour des ces valeurs, fonction des conditions spécifiques de chaque producteur.