Perspectives du secteur
Potentiel de production
Selon une étude de la FAO en 1988, le potentiel global du Maroc en superficies de cultures oléagineuses annuelles est de l’ordre de 750.000 ha en Bour, avec 17% en tournesol, 36 % en colza, 45 % en carthame et 2 % en soja. Le niveau de productivité potentiel de ces espèces est de l’ordre de 20 qx/ha. En irrigué, le potentiel a été évalué à 60.000 ha, réparti de façon égale entre le soja et le coton.
Sur la base de la précédente étude, la stratégie de développement de la filière des cultures oléagineuses annuelles a fixé pour objectif de sécurité de consommation nationale en huiles pour l’an 2000 à un taux d’autosuffisance de 70 % des besoins du pays. Ces besoins ont été évalués à 250.000 tonnes dont 75 % à partir des cultures oléagineuses annuelles et 25 % à partir d’olives. Ces objectifs correspondent à une superficie d’au moins 200.000 ha de tournesol, 50.000 ha de colza, 20.000 ha de soja et 30.000 ha de carthame, correspondant à une production de 600.000 tonnes de graines par an.
Malgré le potentiel important du pays, les réalisations moyennes en cultures oléagineuses durant les dix dernières années sont de l’ordre de 12,5 % pour les superficies et de 40 % en termes de rendement. Les entraves à la réalisation d’au moins une partie du potentiel de production peuvent être d’ordre technique, économique ou organisationnel.
Les grandes performances du secteur des cultures oléagineuses au début des années 1980 peuvent être attribuées à l’encadrement technique intensif des agriculteurs (projet oléagineux: 1987-91), au prix intéressants offerts aux producteurs et à la garantie de l’écoulement de la production. La chute des superficies durant les dernières années peut être due à l’incertitude des producteurs quant à l’écoulement de la production et à quel prix, à une série d’années sèches, particulièrement 92-93 et 94-95, induisant des rendements presque nuls, et à la chute du prix du tournesol par rapport à celui des cultures concurrentes, dont notamment le blé tendre.
Selon une étude effectuée dans le Gharb, principale zone des cultures oléagineuses annuelles, le maintien de la culture du tournesol en Bour face au cultures concurrentes (féverole, pois chiche, haricot, maïs) est tributaire d’une augmentation de sa productivité de 22 à 44 %.
Au niveau technique, la masse de résultats agronomiques accumulée sur les cultures de tournesol et de colza en Bour, ainsi que les fiches techniques produites, notamment pour le tournesol, témoignent d’un minimum d’accumulation de connaissances techniques sur ces cultures. Le transfert de ces résultats aux producteurs, notamment les technologies associées au semis d’hiver du tournesol, n’a pas encore été efficace.
Les grandes fluctuations de rendement du tournesol, amplifiées par le fait que c’est une culture de printemps, peuvent être relativement maîtrisées par l’emploi de l’irrigation et l’avancée des semis vers l’automne. Cette dernière technique, actuellement prometteuse avec certaines variétés, comme l’indiquent les résultats de l’INRA en bour (Figure 5), élargira également la zone potentielle de culture du tournesol. La mécanisation de l’installation et de la récolte du colza contribuera à son développement et l’incitation à la culture du carthame au niveau des zones arides et semi-arides valorisera ces régions et contribuera à atteindre l’objectif de la sécurité alimentaire.