Dynamique des populations de ravageurs dans le Loukkos
Le piégeage avec des phéromones sexuelles de synthèse (Figure 19, voir fichier PDF) est couramment utilisé pour la surveillance des vols des ravageurs et permet de déceler la présence des mâles dès leur apparition dans les cultures. Il peut aussi constituer un moyen d’aide à la décision dans le cadre de l’aménagement de la lutte chimique.
Le suivi des vols des 4 noctuelles a été effectué à l’aide de pièges sexuels du type « Procida » commercialisés au Maroc par la société Agro Spray Technique. Les relevés sont effectués deux fois par semaine et les capsules à phéromone sont changées tous les mois.
Nous avons relevé une prédominance des noctuelles du Genre Spodoptera. Pour chacune des 2 espèces nous avons distingué 2 vols qui semblent correspondre à 2 générations. S. exigua a été capturé de façon presque continue de mi-mai au début août avec 2 pics à effectifs importants, le premier le 23-6-1999 et le second avec 67 mâles un mois plus tard. S. littoralis a été piégé en plus faible nombre puisque le pic le plus important n’a pas dépassé 40 adultes le 23-7-1999; ses vols, plus ou moins discontinus, sont plus tardifs que ceux de l’espèce précédente. Quant aux 2 autres noctuelles (H. armigera et C. chalcites), les captures aux pièges sexuels ont été négligeables.
Le suivi des populations larvaires a été réalisé chaque semaine de mai à septembre. Lors de chaque visite, les chenilles présentes sont comptabilisées sur place et les dégâts ont été évalués en estimant l’importance de l’attaque.
Les premières chenilles ont été relevées dès la première décade de juin soit environ 2 mois après les premiers semis. L’effectif larvaire le plus élevé a été atteint le 21-6-1999 avec environ 3,5 larves par plant et une prédominance de larves jeunes et de larves moyennes surtout de H. armigera et aussi de S. exigua. Cet effectif larvaire est presque le même que celui relevé l’année passée sur arachide dans le même site. À ce niveau de populations, les dégâts sont déjà importants puisque l’incidence de l’attaque a été de l’ordre de 100% dans l’ensemble des parcelles du suivi avec une sévérité moyenne à forte selon les parcelles. Précisons par ailleurs que durant le mois de juin les conditions climatiques et notamment la température étaient tout à fait favorables aux vols des adultes et au développement larvaire des noctuelles. La température maximale a varié de 21 à 35 °C avec un maxima absolu de 40 °C le 30-6-1999 et la température moyenne a oscillé entre 15,25 et 26,5 °C.
À partir du début juillet, nous remarquons une sensible diminution de l’effectif larvaire avec une moyenne de 2 chenilles par pied, une situation qui est restée plus ou moins stationnaire jusqu’à mi – août. Ce niveau de population, comparé à celui de l’année passée, est très bas puisque durant le mois d’août 1998 nous avions relevé un effectif moyen de 10 chenilles/pied. Un déclin rapide du niveau de population a été observé par la suite et seuls quelques rares individus ont subsisté vers fin août – début septembre. Durant ces 2 mois, les températures moyennes ont varié de 17,5 à 27,8 °C pour le mois de juillet et de 18,8 à 24,8 °C pour le mois d’août, donc une légère augmentation par rapport à celles de juin. Le maximum absolu n’a pas dépassé 40 °C en juillet et 36 °C en août.
Durant le mois de juillet, l’essentiel des effectifs était constitué toujours de chenilles de H. armigera et de S exigua à presque tous les stades. Et c’est presque uniquement S. littoralis qui a été observé durant tout le mois d’août et au début du mois de septembre avec une prédominance de stades moyens et de stades âgés. Bien évidemment, les dégâts sont restés importants dans les parcelles n’ayant pas reçu d’interventions insecticides.