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jeudi, mars 28, 2024

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Les Agrumes, le maraîchage et le froid hivernal

Influence de l’espèce et du porte-greffe

La sensibilité au froid varie selon les espèces et les variétés. En effet, les feuilles du citronnier, du limettier et du cédratier sont sensibles à -3 à -5 °C alors que celle de la ‘Satsuma’ sont les plus tolérantes avec des dégâts apparaissant à -9 °C. Pour le clémentinier, les feuilles des variétés originaires des zones froides comme la ‘Nules’ sont plus tolérantes au froid que celles des zones chaudes comme la ‘Nour’ dont les arbres sont en activité métabolique continue et produisent des pousses végétatives continuellement.

Cependant, il faut noter que dans nos conditions, en général, la précocité des productions de la plupart des sélections de ce groupe d’agrumes fait que les fruits échappent aux gelées.

Le porte greffe aussi a une influence importante dans la tolérance des arbres au froid. Par exemple, le Poncirus trifoliata non greffé peut tolérer des températures pouvant atteindre -15 °C et c’est ce qui fait de lui le porte greffe le plus utilisé dans certaines régions où les gelées sont plus fréquentes comme au Japon, en Californie, en Corse etc.. là où les sols sont relativement acides, le Poncirus ne tolérant pas les sols salins ou calcaires. Ce caractère est transmis aux hybrides de Poncirus comme le ‘Carrizo’.

Les porte greffes du type citronnier comme le ‘Macrophylla’ ou le ‘Volkameriana’ ou du type lime comme la lime ‘Rangpur’ sont moins résistants au froid glacial mais là où ils ont été utilisés, leurs avantages en conditions normales (meilleur calibre, précocité de mise à fruit, rendement élevé…) doivent être examinés par rapport à cet inconvénient dû à un phénomène climatique très rare dans certaines régions.

Paramètres influençant l’apparition des dégâts

Outre le matériel végétal, d’autres paramètres sont importants à souligner quant à leur effet sur l’apparition des dégâts de froid.

La latitude: les régions aux latitudes supérieures sont davantage exposées aux effets néfastes du froid, surtout s’il s’agit de mouvement de masses d’air froid provenant du nord.

La topographie du terrain: l’air tend à s’accumuler dans des zones basses des vergers (cuvettes, bas fonds).

Le brise-vent: quand il n’est pas totalement imperméable, il permet de réduire la vitesse des vents froids ce qui permettrait de sauver les rangées d’arbres immédiatement derrière lui. Quand il est compact, il peut être nuisible en causant l’accumulation d’air froid dans le verger, surtout dans le cas de gelées par rayonnement.

L’état nutritionnel de l’arbre et les divers stress: les arbres sains dont la nutrition hydrominérale est équilibrée se défendent mieux contre le froid que les arbres mal alimentés ou malades. Des apports tardifs d’azote provoquent un flux de végétation automnal prolongé et rend l’arbre très sensible au froid. Un stress hydrique en fin d’automne et pendant l’hiver prédispose l’arbre aux effets néfastes du froid glacial. Par ailleurs, les arbres malades sont plus sérieusement atteints par les méfaits des températures froides que les arbres sains.

La taille: Les arbres non taillés sont plus compacts et leur feuillage dense s’oppose à leur traversée par le vent froid et empêche les pertes d’énergie et, par conséquent, ils résistent plus que les arbres taillés. En plus, les arbres non taillés restent « dormants » plus longtemps que les arbres taillés et de ce fait échappent aux gelées. En outre, sur un arbre non taillé, après un gel, on a plus de chance de trouver des rameaux non affectés par le gel alors que sur un arbre taillé, la grande majorité des rameaux pourrait être endommagée.

L’âge des arbres et la densité de plantation: Les arbres adultes résistent mieux aux froids de courte durée que les arbres jeunes à cause de l’âge avancé de leurs rameaux et à cause aussi de leur grande masse foliaire. De même, les arbres isolés et les arbres des parcelles où les écartements entre arbres sont grands sont plus exposés aux effets néfastes des gelées que les arbres groupés ou ceux des parcelles de forte densité. La frondaison dense retarde ou réduit les pertes d’énergie du verger. En plus, les jeunes arbres sont généralement plus vigoureux que les arbres adultes et sont par conséquent moins « dormant » et s’acclimatent plus difficilement au refroidissement de l’atmosphère.

L’entretien du sol: La couverture du sol influe directement sur le refroidissement de l’air dans le verger. Les risques de gel sont moins importants pour un sol nu et tassé que pour un sol enherbé ou fraîchement travaillé. En effet, durant le jour, le sol nu accumule beaucoup plus de chaleur et dégage plus d’énergie la nuit, comparé à un couvert végétal. En outre, le couvert végétal accumule la chaleur plus lentement mais se refroidit plus rapidement qu’un sol nu et compacté.

Activités du projet ConserveTerra

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