Au Maroc, la superficie destinée à la production de semences certifiées de luzerne est très limitée et les rendements restent dans l’ensemble faibles et irréguliers, entre 50 et 250 kg/ha. D’autre part, le rendement en semences des populations locales, mesuré chez les agriculteurs dans la région de Rich est d’environ 215 kg/ha.
A titre de comparaison, aux Etats-Unis d’Amérique, en Californie, dont le climat est similaire à celui du Maroc, 552 kg/ha ont été atteints en moyenne sur 10 ans entre 1971 et 1980, suivie par l’Oregon, avec 515 kg/ha, et le Nevada avec 489 kg/ha.
Le rendement potentiel des populations locales, enregistré en station expérimentale à Errachidia, est de 400 kg par hectare pour une seule récolte. Avec deux récoltes successives, et moyennant un itinéraire technique approprié, ce rendement peut atteindre 450 kg par hectare au Tadla et 600 kg par ha à Errachidia.
Chez les agriculteurs, des essais de production de semences ont été menés entre 1999 et 2001 à Rich et à Demnate, avec un itinéraire technique amélioré (choix de la dose de semis et de l’espacement, gestion des irrigations et de la pré-coupe). Les résultats obtenus montrent que les rendements en semences peuvent être améliorés de plus de 50%. Cette amélioration du rendement grainier peut renforcer la disponibilité en semences locales et par la suite assurer une meilleure conservation in-situ de luzernes locales, à travers une utilisation régulière et à grande échelle des semences.
D’un autre côté, la qualité de la semence produite par les agriculteurs peut être améliorée par l’élimination des débris inertes et par le traitement phytosanitaire des semences pour freiner la dissémination de la cuscute et réduire l’incidence des maladies et ravageurs.
Il y a donc des possibilités réelles d’amélioration de la production et de la qualité des semences produites par les agriculteurs, au Maroc en général et en particulier dans la région de Rich où ce produit constitue une importante source de revenu pour les agriculteurs.