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vendredi, novembre 1, 2024

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Utilisation du bec Kemper pour la récolte du maïs ensilage

Rendement de la machine

Mesuré ponctuellement, le rendement instantané Ri de la machine (ou débit plus exactement) est fonction des caractéristiques de la zone, au point de passage concerné par la mesure. Il est à son maximum quand la machine récolte du maïs dressé et très productif en avançant à vitesse maximale. La possibilité (rare dans la pratique) n’existe que lorsque la machine travaille en cercles concentriques sans s’arrêter, comme par exemple en présence de grandes parcelles bien nivelées, équipées de pivots ou de rampes frontales.

Dans la présente étude, le rendement maximum pratique obtenu quand la machine travaille toute la journée dans des parcelles favorables à tout point de vue est de 90 t/h (parcelle de grande longueur, plate, de forme régulière, sans obstacles particuliers, capacité de transport parcelle/fosse non limitante, pas d’arrêts, pas de pannes).

Les facteurs aggravants de ce rendement sont nombreux dont certains sont liés au terrain et d’autres à la machine ou aux conditions de transport:

tt temps morts fréquents pour tourner à cause de l’exiguïté des parcelles;
tt arrêts fréquents pour cause d’embourbement;
tt arrêts pour pannes ou insuffisance de remorques de transport;
tt arrêts pour pannes mécaniques sur l’ensileuse ou sur le bec (accouplements usés, diviseurs cassés);
tt beaucoup de patinage du tracteur, de l’ensileuse, ou des deux à la fois.

Pour le matériel d’occasion testé dans la présente étude, le rendement horaire moyen obtenu toutes sources de variations confondues, est de 62 t/h. Il peut descendre à moins de 35 t/h en cas de patinage du matériel toute la journée. Le problème concerne les sables quand la parcelle est en pente (vitesse de 8 km en début de pente et remorque encore vide, 5,4 km au milieu et remorque remplie à moitié, et seulement 3 km quand la remorque devient pleine), mais concerne aussi les terrains lourds des « marécages » de Moghrane, particulièrement par temps humide.

Qualité du travail et sécurité

La qualité du travail commence par le bon choix du stade de récolte. Pour un tassement efficace de l’ensilage, il faut récolter le maïs au stade optimal qui se situe pour l’ensilage classique autour de 32-35% de matière sèche de la plante. La qualité c’est aussi une récolte non souillée par la terre pour éviter les risques de développent de bactéries butyriques en fosse. Dans les terres argileuses de « Merja » du Gharb, ce risque est particulièrement important si la récolte a lieu dans les conditions boueuses de l’automne.

D’une manière générale, la hauteur de coupe ne doit pas être inférieure à 10-15 cm. Le hachage peut être de type « brin moyen » ou « brin long » en fonction du stade de maturité et des impératifs de conservation en fosse et de valorisation par l’animal après. La qualité du hachage peut être vérifiée en utilisant un tamis secoueur inspiré du modèle ITCF.

Sur une ensileuse automotrice type John Deere, la finesse de hachage est déterminée par le nombre de couteaux sur le rotor multi-couteaux et le régime des rouleaux d’alimentation. Elle est également influencée par le régime de l’unité de récolte. Pour le rotor à 56 coteaux (4 rangées de 14 couteaux), utilisé dans le présent suivi, selon la position du coulisseau cannelé inférieur et du coulisseau cannelé supérieur, on peut obtenir 4 longueurs théoriques différentes de brin de maïs (4,5 mm, 6,3 mm, 9,6 mm ou 13,5 mm). Le double de ces longueurs est également possible avec les mêmes positions des coulisseaux, à condition d’enlever un couteau sur deux du rotor.

Il faut ajuster l’éclateur du grain en fonction du stade de récolte. Pour un grain encore à l’état laiteux/pâteux, il suffit que le grain soit touché tandis qu’au stade vitreux, il doit être coupé et écrasé.

Pour obtenir une coupe franche, il faut affûter les couteaux toutes les 20 ha et procéder au moins une fois par jour, au réglage du contre-couteau.

La qualité du travail, c’est aussi une meilleure entente conducteur ensileuse/conducteur tracteur afin de prévenir les accidents, les pertes de temps et de produit. Sur une ensileuse automotrice non équipée de trémie, la récolte est en effet effectuée ensileuse et remorque avançant ensemble. Un travail de qualité, sous entend de part et d’autre d’avoir constamment présent à l’esprit la prévention, en particulier:

tt des accidents pour non respect d’une distance de sécurité minimale ensileuse/remorque, surtout au moment de l’évitement d’obstacles (pylône, brise-vent, drains) ou de tourner en fin de parcelle;

tt des dégâts sur les équipements de goutte à goutte (vannes, départs de lignes de porte rampes, tensiomètres).

tt que l’ensilage ne soit pas expulsé à l’extérieur de la remorque, faute de synchronisation de vitesses d’avancement entre les deux engins (montée ou baisse de régime subite de l’un, patinage de l’autre).

Manifestement, dans ce travail interactif à deux, la pression exercée sur chacun des opérateurs n’est pas la même. L’effort demandé au tractoriste est plus simple et se limite généralement à maintenir la remorque dans la zone de portée de l’expulseur, pour éviter que l’ensilage ne soit éjecté sur les côtés. Tandis que le conducteur de l’ensileuse est sollicité à gérer constamment sans faille, sur sa machine, un nombre important de manœuvres à la fois (hauteur de coupe, largeur de travail, alignement, manutention tête expulseur en avant/en arrière, rabaissée/relevée, voyants de contrôle,…).

La difficulté est à son maximum pour ce dernier, lorsqu’ en même temps, (1) il doit manier l’expulseur avec minutie pour former la voûte sur la remorque, (2) relever le bec un laps de temps pour éviter un obstacle, (3) surveiller l’alignement avec la remorque, (4) rabaisser ensuite le bec pour continuer la récolte, (5) l’ensemble des manœuvres étant fait sans s’arrêter ou baisser trop le régime moteur afin de rester en phase avec le tracteur.

Activités du projet ConserveTerra

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