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mercredi, mai 8, 2024

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Utilisation du bec Kemper pour la récolte du maïs ensilage

Coût d’utilisation

Le coût d’utilisation horaire d’une ensileuse est obtenu en additionnant les différents termes de la formule générale ci-dessous, et en divisant le résultat sur la durée d’utilisation annuelle.

Cuh = (Ai + Ii + Asi + Ci + ERi + Cr + L + MO)/U

Où Cuh désigne le coût d’utilisation horaire (Dh), Ai l’amortissement annuel, Ii l’intérêt annuel, Asi le coût d’assurance, Ci le coût d’abri et de remisage, ERi le coût d’entretien et de réparation, Cr le coût du carburant annuel, L le coût des lubrifiants annuel, MO le coût de la main d’œuvre annuel et U le nombre d’heures d’utilisation annuelle. Les valeurs des différents paramètres de la formule sont regroupées dans le tableau 2( voir fichier PDF). Elles sont calculées en considérant le prix d’importation de la machine d’occasion concernée ici, qui est de 1.052.641,25 Dh, l’amortissement actualisé sur une période de 5 ans, un taux d’intérêt annuel de 5 %, un coût d’assurance de 789,38 Dh, un coût d’abri et de remisage de 200 Dh, des frais d’entretien et de réparation de 15.000 Dh, un coût de carburant et de lubrifiant de 103.500 Dh, un coût de main d’œuvre de 2.737,78 et un nombre d’heures d’utilisation de 250 h.

Le coût de revient horaire obtenu est de 1.657,4 Dh, contre 1.500 à 1.700 Dh comme coût de location dans le Souss et le Tadla. D’après ces chiffres, on ne réduit pas le coût de la récolte en important son propre matériel, par contre l’avantage énorme de l’opération reste celui de l’autonomie.

Risques liés à la pluie automnale

Dans la région côtière de Larache, la récolte par temps humide, du maïs ensilage tardif, ne soulève aucun problème particulier d’accessibilité du terrain, du fait des sols à texture sableuse très filtrants. On peut travailler même sous la pluie lorsque pour une raison quelconque, le chantier ne permet pas d’attendre. Le seul problème climatique à prendre en compte, serait peut-être un certain risque de gel, pour les variétés sensibles, à partir de début décembre.

Par contre, pour les « marécages » de Moghrane dans le Gharb, des commentaires additionnels sont nécessaires pour en cerner les difficultés spécifiques, si le maïs doit être récolté après les premières pluies d’automne.

Dans cette région, les terrains sont de texture limoneuse très lourde, reposent sur une importante nappe proche de la surface et ont la particularité de former une croûte limitant fortement la dessiccation du profil. Faute de drainage, même en été, la circulation sur ces terrains s’avère difficile par endroit, si on ne prend pas la précaution d’arrêter l’irrigation tôt avant la récolte.

Des observations fortuites, réalisées in situ en 2006, ont montré qu’avec une petite pluie de 20-25 mm en début d’automne, humidité de surface et humidité de fond se rejoignent, ce qui rend le terrain boueux et impraticable. En quelques heures, toute l’approche de gestion du chantier mise en place a été faussée, avec en plus des résultats agronomiquement médiocres et économiquement coûteux, pour la partie de la récolte ensilée après la pluie (voir encadré en page 4).

Les fréquences, déterminées par la méthode des déciles, d’avoir une pluie préjudiciable de 20 mm (d’un seul coup ou en 2-3 jours) à Moghrane, sont présentées dans le tableau 3 (voir fichier PDF). En l’absence du drainage, l’interprétation agronomique la plus prudente des résultats de fréquences de ce tableau, est celle qui privilégie l’idée que l’ensilage soit terminé avant la période pluvieuse de novembre, sinon la production risque d’être bloquée en parcelle faute de pouvoir y accéder.

Si un certain risque de ne pas pouvoir récolter avant les premières pluies d’automne doit être pris, il ne faut pas qu’il concerne la totalité de la superficie. Au Maroc, pour les élevages d’effectifs exceptionnels de 1.000 ou 2.000 têtes, comme c’est le cas présent, trouver de l’aliment de base sur le marché pour autant d’animaux en cas de rupture de stock, est impossible; même lorsqu’on dispose du budget pour financer l’opération.

En pratique, il faut environ 120-130 jours pour qu’un maïs cycle long parvienne au stade optimal de coupe, et 90-100 jours pour un maïs cycle moyen ou cycle court. Pour des semis juste après ressuyage du profil, qui a en général lieu vers mi-avril dans ces terres lourdes, le compte a rebours conduit à la conclusion évidente que dans la zone de Moghrane, la stratégie à deux cycles de maïs est entourée de beaucoup de risques. Située sur Oued Sebou, avec de grandes disponibilités en eau, la solution de moindre risque est celle d’un seul maïs cycle long (Indice FAO > 600), de haute productivité (Rendement > 60 t/ha) récolté par temps sec en août/septembre.

Activités du projet ConserveTerra

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