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vendredi, avril 26, 2024

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Utilisation du bec Kemper pour la récolte du maïs ensilage

Conclusion

C’est aux éléments d’aide au choix du matériel lui-même et à sa gestion sur place, qu’il nous semble important de consacrer cette conclusion.

Au Maroc, peu de sociétés de prestation de services sont suffisamment équipées pour pouvoir prendre en charge la récolte de l’ensilage pour le compte de grandes exploitations privées. Dans le contexte actuel, une exploitation produisant beaucoup d’ensilage et qui tient à en assurer la récolte dans de bonnes conditions, n’a pas d’autre choix que d’avoir ses propres machines.

Cependant, l’acquisition de ce matériel n’est pas sans poser de problèmes dont il faut être conscient.

Ce type de machine coûte très cher à l’importation. Il faut plus de 2,5 millions de Dh pour une John Deere 7500 neuve et autour de 1,2 millions pour la même machine d’occasion encore en bon état. A côté du problème du prix, le développement des ensileuses automotrices au Maroc est également freiné sur place par les superficies limitées d’ensilage récoltées régulièrement chaque année. Avec la relance des élevages modernes, entreprise depuis la réouverture des frontières à l’importation des génisses hautement productrices, il y a de fortes chances que ces superficies augmentent significativement dans l’avenir.

Au moment de l’importation d’une ensileuse, le choix doit être approprié. Il devra tenir compte non seulement du bon rapport qualité/prix mais également du contexte spécifique du Maroc, dans lequel le matériel est appelé à travailler.

Même si on peut aisément faire la démonstration qu’à terme, le matériel neuf est plus rentable que celui d’occasion, au Maroc peu nombreuses sont les entreprises qui sont prêtes à y investir au prix demandé. D’autre part, même pour de l’occasion, certains utilisateurs, pourtant très au courant des progrès technologiques réalisés sur les nouvelles ensileuses, suggèrent de rester sur d’anciens modèles telle la JD série 6000, voire même l’ancienne série 5000 de fabrication américaine, à condition d’en trouver encore sur le marché. Cette dernière machine est très appréciée au Maroc en raison de sa robustesse, de sa simplicité d’emploi et de sa facilité de réparation.

Le nombre d’ensileuses automotrices équipées de bec Kemper qui circulent au Maroc est relativement limité. De ce fait, ni la pièce de rechange neuve ni la pièce de récupération ne sont disponibles pour ce type de machine sur place. Quand il est équipé de système d’injection de type common Rail, il faut en outre savoir, que ce matériel exige du gasoil de qualité qu’on ne trouve pas toujours dans les zones reculées du pays.

Le raisonnement à tenir vis-à-vis de l’entretien d’une ensileuse automotrice, doit être le même que celui qu’on tient vis-à-vis des modèles de moissonneuses batteuses peu représentées au Maroc.

D’autre part, que ce soit pour d’anciens modèles ou pour de modèles plus modernes, l’entretien tôt dans l’année en particulier, est plus important pour l’ensileuse qu’il ne l’est pour la moissonneuse batteuse à céréales. Le stock de pièces d’usure de la machine et des pièces de rechange en général, doit prendre en considération le fait qu’entre la promesse optimiste du fournisseur et le délai réel d’importation, l’écart est souvent considérable. Pour de nombreuses raisons, des commandes la veille en vue d’une livraison le lendemain, voire même dans la semaine, sont à exclure de la stratégie d’entretien et de réparation, même si le Maroc n’est qu’à quelques heures de route de l’Europe.

Au Maroc, on ne pratique pas de récoltes tardives d’ensilage de type « haylage » ni d’enrubannage au vrai sens du terme. La coupe est généralement réalisée le produit encore humide (autour de 30-35 % de MS) avec mise en silo directe ou mise en sacs de plastique ordinaires quand le produit est destiné à la vente. Par conséquent, en cas de panne subite en plein chantier, le délai dont on dispose pour effectuer la réparation et reprendre l’ensilage la plante encore verte, est très court (8-10 j).

Exactement à l’instar des moissonneuses batteuses, c’est l’état de la machine à la fin de la saison précédente (ou au moment de son acquisition pour un nouveau matériel) qui détermine le niveau d’entretien et les pièces à changer. D’après notre expérience, les éléments vulnérables sur un bec d’occasion, sont surtout les accouplements et les pièces d’usure de différentes catégories (segments de scie, débourreurs, disques à friction, … ). Sur l’ensileuse, différentes pannes sont également susceptibles de se produire. Elles peuvent concerner les pièces d’usure (couteaux, contre couteau, plaques d’usure diverses, racleur, roulements, croisillons de transmission, courroies, fusibles, relais divers), ou les autres ensembles mécaniques, hydrauliques, voir le détecteur de métal.

A état général identique, l’usure est beaucoup plus accentuée en sols sableux; doigts, diviseurs, scie circulaire, dents de tambour, lattes de rouleau convoyeur, tôle de la tuyère d’éjection, …sont constamment soumis à l’effet abrasif du sable et s’usent plus vite.

D’autre part, du fait justement du manque de pièces de rechange, une remise en état de la machine chez le revendeur à l’étranger, avant son importation, est plus indiquée qu’une remise en état une fois la machine au Maroc.

Alors que la réparation d’un bec Kemper ne soulève aucun problème de compétence particulier, une ensileuse John Deere type 6850 toutes options, est dotée d’équipements hydrauliques, électromécaniques et électroniques sur lesquels seul un électromécanicien qualifié peut intervenir efficacement.

Par ailleurs, disposer d’un bon équipement ne suffit pas pour obtenir de meilleurs résultats d’ensilage, encore faut-il que la machine soit utilisée dans des conditions optimales.

L’exemple est donné ici par les Merja du Gharb où l’efficacité de coupe, la performance de la machine et (plus important encore) la qualité d’ensilage sont plus déterminées par l’état du terrain (sec ou boueux) que par l’état de la machine ou du bec. Dans ce genre de terrains, caractérisés par une mauvaise adhérence, il faut des ensileuses à quatre roues motrices pour mieux exploiter les performances de la machine. La récolte doit y être également terminée avant l’arrivée des fortes pluies d’automne.

Activités du projet ConserveTerra

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