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Fertilisation des rosacées fruitières

Pratique de la fumure d’entretien des rosacées fruitières

Compte tenu du niveau des réserves du sol en éléments fertilisants et des besoins des arbres, il faut restituer au sol les éléments minéraux qu’il a perdu par des exportations des récoltes et du bois de taille, par le stockage dans le tronc et charpentières, branches et racines, par lessivage et autres causes (volatilisation, rétrogradation, …).

Dans la pratique, la fertilisation d’un verger adulte doit être équilibrée et supérieure aux estimations des besoins calculés pour tenir compte des pertes éventuelles. La fourchette des doses moyennes à appliquer aux rosacées fruitières est de 100-125 unités d’azote, 60 à 100 unités de phosphore et 120 à 200 unités de potassium. Les doses exactes à apporter seront déterminées à travers les analyses du sol et des feuilles.

L’azote

Les besoins des arbres fruitiers en azote ne sont pas uniformes durant le cycle végétatif. L’absorption saisonnière de l’azote est maximale en juin, correspondant à la croissance active des rameaux. Le calcul de la dose annuelle doit tenir compte du type d’entretien du sol, de l’âge du verger, du rendement prévisible, des conditions climatiques, des réactions antérieures à l’apport azoté et enfin de l’état général des arbres.

L’azote peut être épandu soit autour des arbres soit au milieu des interlignes sur une bande d’une largeur égale à la moitié environ de la largeur des interlignes. Dans le cas de l’irrigation localisée, les fertilisants peuvent être incorporés dans l’eau d’irrigation.

L’irrigation fertilisante (goutte à goutte) est plus efficace que la méthode d’épandage d’azote en surface ou en bandes localisées. En effet, la dissolution des nitrates (et de l’urée) dans l’eau d’irrigation permet une répartition homogène des ions dans toute la zone d’activité des racines.

Epoque d’apport de la fumure azotée: L’azote agit très activement sur le développement de l’ensemble de l’appareil végétatif. Au cours des premières années, il permettra d’obtenir une charpente puissante sans laquelle on ne peut espérer une production abondante et soutenue. Si l’absorption de l’azote se poursuit pendant tout le cycle végétatif, l’arbre connaît des besoins d’azote intenses à certaines périodes critiques:

• du débourrement à la nouaison;

• pendant le grossissement des fruits.

Pour un arbre adulte cultivé sous climat méditerranéen, l’absorption saisonnière de l’azote est caractérisée par un maximum en juin, pendant la période de croissance la plus active des rameaux. Ainsi, il y a des périodes où les besoins en azote sont plus élevés que pour d’autres. Une alimentation azotée insuffisante pendant l’une de ces périodes se répercute défavorablement sur la récolte de l’année en cours et aussi sur la récolte suivante. D’où l’intérêt d’échelonner les apports d’azote compte tenu des périodes de besoins accrus et éventuellement des conditions climatiques défavorables susceptibles de perturber l’alimentation azotée des arbres.

Les apports doivent être limités aux besoins annuels des vergers en raison de la mobilité très grande des nitrates dans le sol. Ils doivent être fractionnés selon le besoin de la plante à différents stades, du mode d’irrigation et de la nature du sol. On peut envisager de faire:

• Deux apports en sols moyens ou lourds: 2/3 de l’azote avant la floraison et 1/3 au moment de la nouaison

• Ou trois apports en sols légers: 1/3 d’azote au stade B (réveil végétatif), 1/3 au stade EF (floraison), et 1/3 au stade GH (grossissement du fruit).

En raison de la dominance du calcaire actif dans les sols marocains, il est préférable d’utiliser l’azote sous forme d’ammonitrate pour éviter le phénomène de volatilisation des engrais ammoniacaux.

Fumure phospho-potassique

Lorsque les niveaux de fertilité du sol en phosphore et en potassium sont corrects, il faudra les maintenir par des apports annuels ou bisannuels. Il faut apporter au sol ce qui est à la fois exporté par les récoltes et immobilisé par l’arbre et ce qui est éventuellement perdu.

Époques d’apport et doses d’engrais P K: l’absorption annuelle de P et K est maximale en juin-juillet correspondant aux périodes d’activité maximale des racines. Il faut veiller à ce que ces éléments soient disponibles en quantités suffisantes pendant ces périodes.

L’alimentation phospho-potassique des arbres ne pourrait être assurée de manière satisfaisante que si les engrais sont placés à proximité des racines. Ces engrais sont apportés en automne soit sur toute la surface ou de préférence localisés près des racines. La localisation de ces engrais en profondeur a fait preuve d’une grande efficacité comparativement à l’épandage en surface. En irrigation localisée, il serait préférable de les incorporer à l’eau d’irrigation, car leur migration est beaucoup plus importante que lorsque leur épandage est réalisé en surface.

Les doses moyennes recommandées pour les rosacées à pépins sont de l’ordre de 50 à 100 kg/ha de P2O5 et de 50 à 75 kg/ha de K2O (sols sableux), de 75 à 100 kg/ha (sols limoneux), 150 kg/ha (sols argileux). Pour les arbres à noyau, il faudra majorer ces doses de 20 à 40 kg/ha pour la potasse.

Les quantités recommandées doivent être ajustées en fonction des observations de l’état des arbres et des résultats des analyses du sol et des feuilles.

Les normes sont calculées en fonction de la surface totale du verger. La ligne d’arbres représente environ le tiers de la surface totale du verger. L’application de la norme de fumure uniquement sur la ligne d’arbres y triple donc l’apport local (par unité de surface de la ligne d’arbres) alors que l’apport total par unité de surface de la culture correspond à la norme.

Par exemple, si la norme corrigée correspond à 60 kg N/ha, la quantité épandue sur la ligne d’arbres (1/3 de la surface totale du verger) sera de 180 kg N par hectare de ligne d’arbres, pour un apport recommandé de 60 kg N par hectare de verger. En application localisée, il ne faut pas dépasser de plus de deux fois la dose prévue (normes).

Donc, en cas de localisation de la fumure sur la ligne d’arbres, la fumure N par unité de surface locale, ne doit pas dépasser le double de la norme corrigée. Par contre, la totalité de la norme recommandée pour P2O5, K2O et Mg peut être appliquée sur la bande.

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