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vendredi, avril 26, 2024

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L’élevage caprin à viande au Maroc: opportunités et perspectives

Commercialisation et comportement commercial des éleveurs

La commercialisation d’ovins et de caprins constitue la source majeure de la trésorerie, de l’épargne et de revenu des chefs de ménages des Aït Bazza et des communes rurales appartenant à la tribu des Marmoucha. L’élevage caprin pratiqué est un élevage de production de viande basé sur les races / populations locales connues par leur adaptation aux conditions de montagne. Cependant, les systèmes de conduite actuellement en vigueur ne donnent que des performances faibles, ce qui impacte sur la commercialisation des animaux.

Les résultats de l’observation directe au souk hebdomadaire de bétail tenu chaque lundi à Imouzzer Marmoucha fréquenté par les éleveurs d’Aït Bazza et la collecte de données auprès d’informateurs (collecteurs de taxes d’entrée, intermédiaires, bouchers et éleveurs) montrent que le volume de l’offre de caprins est variable en fonction des saisons étant plus substantiel en été, pendant le Ramadan et avant la fête Al Adha. Selon les estimations recueillies auprès des responsables municipaux chargés du souk, l’offre se situe à environ 600 en basse saison et 1200 têtes caprines en haute saison. La part de l’offre caprine dans l’offre totale du souk en petits ruminants varie entre 30% et 50%, et ce en fonction des saisons.

L’offre de caprins est principalement constituée de petits lots variant entre 1 à 20 têtes avec une moyenne estimée à 5 têtes avec prédominance de chevreaux. Les lots avec un effectif considérable (entre 20 et 30 têtes) appartiennent à des éleveurs ou des commerçants provenant de l’extérieur des Marmoucha. Figure 4 montre que 55% des 53 éleveurs sollicités lors du souk de bétail ont amené une seule tête et 26% ont amené 2 à 3 têtes. On note que 79% des 82 lots amenés au souk dont le total s’élève à 614 têtes caprines, sont des lots de moins de 10 têtes.

En dehors des achats par les bouchers locaux qui s’approvisionnent au souk pour leurs abattages et quelques achats individuels par des particuliers, l’essentiel de la demande est stimulée par les intermédiaires dont les plus réguliers proviennent de Guigou, Missour, Tissa, Bouiblane, Sefrou en plus de ceux appartenant à Aït Bazza et Sarghina. La demande pour le caprin est variable mais tend à être faible à moyenne.

Les intermédiaires jouent un rôle important dans la formation des prix et dans la fluidité des transactions. D’après eux, les prix du caprin au souk d’Imouzzer Marmoucha sont souvent inférieurs à ceux pratiqués ailleurs. Cependant, la mise en contexte des prix enregistrés des animaux vifs au niveau des souks observés par rapport aux prix relevés au niveau de la province de Boulemane montrent que les prix observés ne départent pas beaucoup des prix moyens de la province. Par contre, les prix de la viande caprine pratiqués à Imouzzer Marmoucha, en particulier le jour du souk sont généralement inférieurs aux prix moyens de la province. Cela peut être expliqué aussi bien par le faible pouvoir d’achat des habitants de Marmoucha mais également par la qualité de la viande mise en vente. Sans une détermination des normes de la qualité des produits mis en vente, les prix et leurs fluctuations restent l’apanage de la spéculation.

Les achats de caprins, notamment les boucs, sont quasiment nuls et les ventes de boucs sont également très faibles. Le nombre moyen de caprins vendu par éleveur par an s’élèvent à 17 chevreaux, 13 chèvres et 11 chevrettes. Les prix moyens déclarés pour chaque catégorie d’animaux se situent à environ 484 dh pour les chèvres, 377 dh pour les chevreaux, 295 dh pour les chevrettes et 673 dh pour les boucs.

La commercialisation des caprins est vitale pour les éleveurs de la zone d’étude car elle est essentiellement motivée par la précarité financière dont ils souffrent chroniquement et leurs besoins immédiats en trésorerie. Pour certains éleveurs, le caprin est le seul produit commercialisé d’où l’importance de comprendre les déterminants et contraintes du marché caprin au niveau local en vue d’une prospection adéquate des meilleures options d’amélioration et de valorisation du caprin local à viande à l’échelle locale en particulier.

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