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vendredi, avril 19, 2024

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Eléments agro-économiques pour réussir la culture du blé tendre en Bour

Effets du semis direct

Le semis direct a été introduit progressivement à Louata depuis 2007 pour atteindre aujourd’hui plus de 1.100 ha. Dans les limites des observations pratiques disponibles, voici le résumé des enseignements que partage l’ensemble du staff agronomique de la ferme à propos de cette technique:

ffLe semis direct a surtout l’avantage de réduire les opérations de préparation du sol;

ffIl permet un gain de temps, grâce au ressuyage rapide du sol, sur les opérations de semis, l’épandage des engrais azotés ou les traitements juste après pluie;

ffAnalysée sur 5 ans, à partir de la base de données disponible, on ne remarque aucun accroissement significatif de productivité conséquent au semis direct (42,8 qx/ha contre 43,3/ha pour le semis conventionnel);

ffOn observe un meilleur comportement vis-à-vis du ruissellement et de l’érosion du moins tant que l’intensité de la pluie n’est pas très forte;

ffEn revanche, le gain sur les frais de préparation du sol est de 780 Dh/ha, soit l’équivalent de 2,5 qx/ha;

ffEn ce qui concerne l’évolution du profil cultural, pas d’effet spectaculaire ni sur l’humidité du sol en début ou en fin de culture, ni sur la répartition de la MO ou des minéraux tels que P ou K (Tableau 1);

ffIl existe une certaine divergence d’opinion en ce qui concerne l’impact du semis direct sur l’évolution des populations de mauvaises herbes résistantes.

Chantier des moissons

La moisson dans un grand domaine requiert des préparatifs de différents ordres, concernant la remise en état des machines, l’entretien des locaux, des aires de stockage, des aires de manutention et l’optimisation de l’affectation du personnel aux divers postes. Il faut environ 12 personnes, dont 4 conducteurs de moissonneuses batteuses, 3 tractoristes pour le transport du grain, 2 mécaniciens, 1 responsable de la sécurité et un chef de chantier. A cet effectif, il faut ajouter un opérateur chargé du vrac au niveau des aires de stockage et de conditionnement, afin d’éviter les risques de mélange des lots.

L’autre préparatif, qui n’est pas des moindres, est l’implantation du maillage de pare-feu contre les risques d’incendie. Celui-ci débute par un labour des tournières dès la fin du printemps. Il est ensuite complété par la constitution de modules unitaires de 25-30 ha chacun, séparés par des couloirs de protection de 8 à 12 m de large, réalisés la veille de la récolte par le passage de moissonneuse batteuse au milieu des parcelles, suivi d’un retournement des chaumes de ces couloirs à la charrue ou à défaut, au stubble plow. Un tracteur avec chisel, positionné en permanence sur un point stratégique, assure la surveillance et se tient constamment prêt pour intervenir en cas d’incendie.

Divers critères sont pris en compte pour fixer l’ordre dans lequel on doit récolter les parcelles. Parmi ceux-ci, il y a la maturité de la variété, les conditions climatiques du moment, en fin de cycle, la sensibilité à l’égrenage, la productivité des variétés et les risques d’incendie.

D’une manière générale, les parcelles emblavées en semence de rang G3 ou G4 et très productives sont prioritaires. Il en est de même de celles traversées par les routes et les pistes publiques ou proches des habitations, exposées aux risques d’incendie. L’expérience réunie dans le contexte du Maroc, caractérisé durant l’été par des vents très chauds et forts par moment, montre un intérêt quelque peu limité des pare-feu usuels de 8-12 m, lorsque l’incendie est poussé par le vent. Il en est de même des labourages d’ameublissement mal préparés. En cas de vent poussant très fort, le feu peut parfois traverser ces couloirs et continuer ses ravages jusqu’au bout du champ. D’où la nécessité d’inscrire comme prioritaire également pour la récolte, toute parcelle pour laquelle la direction du vent est un facteur aggravant de propagation de l’incendie et de laisser en dernier les autres pour lesquelles la direction du vent est plutôt un facteur défavorable à cette propagation.

A Louata, on dispose de moins de 50 jours (début juin-fin juillet) pour récolter les 1.400 à 1.500 ha de céréales cultivées chaque année. Sauf appoint de location contracté certaines campagnes (rare), la récolte est en général assurée par le matériel propre de la ferme, composé de 4 moissonneuses batteuses à trémie et 3 grands chariots pour le transport. Configuration des parcelles, effet pente, pannes plus ou moins fréquentes, conditions climatiques de la semaine et de la journée,… sont autant de facteurs qui déterminent le rendement des machines.

Les meilleurs rendements machine sont obtenus lorsque la récolte a lieu sur des parcelles très grandes avec moins de temps morts dans les tournières (superficie > 100 ha), de faible pente et avec peu de ravinements (vitesse d’avancement plus rapide), par temps sec et pas très chaud (journée sans orages, température autour de 28-30°C toute la journée avec travail continu jusqu’au soir), et sans arrêt prolongé pour cause de pannes. D’une manière générale, le rendement journalier global moyen est de 30-45 ha/j, soit 1.300-1.600 qx/j (8-12 ha/j/machine et 350-400 qx/machine).

Activités du projet ConserveTerra

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