Amélioration par la sélection
La sélection comme voie d’amélioration génétique permet une amélioration progressive et continue du caractère et le progrès génétique réalisé à une génération donnée est un acquis transmissible à la génération suivante par accouplements raisonnés entre reproducteurs mâles et femelles à hauts potentiels génétiques. La sélection dépend dela nature des caractères, des paramètres de reproduction de l’espèce, des modalités du contrôle de performances chez les candidats à la sélection et/ou leurs apparentés et des méthodes d’estimation des valeurs génétiques des futurs reproducteurs. Dans le cas des milieux d’élevage difficiles (cas des zones traditionnelles d’élevage du Maroc) la sélection des races ovines rustiques peut jouer toujours un rôle important pour conserver et sélectionner les animaux ayant une aptitude à résister aux contraintes et aléas du milieu. Mais, pour les caractères quantitatifs ayant un intérêt économique, la sélection reste une méthode d’amélioration génétique onéreuse et coûteuse en temps et en moyens, et le progrès génétique attendu est très faible parce que le déficit alimentaire dans ces zones est important, le niveau professionnel des éleveurs est faible, la lutte contrôlée est rarement pratiquée et l’insémination artificielle, outil important pour la diffusion du progrès génétique, est quasiment inexistante dans l’espèce ovine.
Amélioration par le croisement
Il est bien admis dans la littérature que le croisement permet d’augmenter la productivité plus que ne le permet la sélection en race pure. En effet, dans les régions marocaines ayant des potentialités fourragères importantes pour développer et intensifier l’élevage (cas des zones céréalières et des périmètres irrigués), le choix du croisement comme voie d’amélioration génétique permet de tirer parti de la variabilité génétique, des ressources génétiques existantes et de la complémentarité entre les régions. Le croisement permet également d’exploiter les effets d’hétérosis (c’est-à-dire la supériorité de la performance des animaux croisés sur la performance moyenne des races parentales) et de complémentarité entre les races disponibles à un moment donné (c’est-à-dire réunir chez les croisés les aptitudes présentes dans deux ou plusieurs races).
Dans de nombreux pays, le croisement a été largement développé dans les différentes espèces animales, notamment pour améliorer les performances et la productivité des races locales, bien adaptées à un environnement et climat donné, en utilisant des races spécialisées. Deux grandes formes d’utilisation du croisement peuvent être distinguées: les croisements discontinus et les croisements continus.
– Les croisements discontinus, par exemple le croisement de type industriel, mettent en œuvre des races spécialisées à vocation paternelle (sélectionnées sur la performance de production) ou maternelle (sélectionnées sur la performance de reproduction et de production) et conduisent à une génération de produits terminaux destinés à l’abattage. Ces plans tirent le meilleur parti des effets génétiques: d’hétérosis et de complémentarité entre les races.
– Les croisements continus visent par exemple à créer de nouvelles races composites à partir de deux ou plusieurs races pures; ils peuvent être également des croisements d’absorption pour substituer progressivement aux gènes de la population initiale, les gènes d’une autre population jugée supérieure, et des croisements en retour répétés pour introgresser un gène majeur améliorateur intéressant dans une population qui en est dépourvue.
D’une manière générale, l’utilisation d’un plan de croisement plutôt qu’un autre dépend surtout de l’importance des effets génétiques du croisement, du nombre des races impliquées, du nombre de générations nécessaires et de la fécondité de l’espèce ou de la race.