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vendredi, avril 26, 2024

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Mise au point de formules d’engrais de fond: Application à la betterave sucrière dans les Doukkala

Application à la betterave à sucre dans les Doukkala

Problématique spécifique du périmètre

Les Bas Services des Doukkala sont l’un des plus importants périmètres betteraviers du Maroc, avec une superficie totale irriguée de 62.000 ha et une superficie annuelle en betterave de l’ordre de 14.000 ha.

Dans un premier diagnostic agronomique réalisé dans ce périmètre en 1987, la fertilisation a été le facteur tête de liste mis à l’index pour expliquer la tendance à la dégradation de la richesse en sucre de la betterave (Figure 1).

Alors que la recommandation de fertilisation pour cette culture est 5 qx/ha de 13-26-13 avec un complément azoté de couverture au plus égal à 115 U/ha, globalement, les pratiques réelles de fertilisation sur le terrain (Tableau 1), étaient caractérisées par la triple particularité:

  •  d’un usage abusif d’azote, expliqué en partie par les très fortes productivités en racines recherchées et en partie par la lixiviation, faute d’un bon contrôle des doses d’irrigation;
  •  d’un excès de phosphore, du à la nature de l’engrais utilisé, particulièrement riche en phosphore et pauvre en potasse (emploi d’engrais de type N-2P-K tels le 14-28-14C, 13-26-13,…);
  •  d’une très faible dose de potasse, eu égard aux besoins élevés de la betterave en cet élément.

Vingt ans après, de telles pratiques avaient entraîné dans le milieu des changements d’état de fertilité importants dont les plus visibles à l’analyse étaient un enrichissement en P, un appauvrissement en K, et un début de pollution de la nappe en nitrates.

Informations exploitées pour la recherche d’un nouvel engrais de fond

Dans le contexte des Doukkala, l’usage abusif d’azote, de phosphate, et la production au détriment du potassium du sol étaient la règle, y compris chez le réseau des 57 producteurs de pointe retenus dans l’étude, comme agriculteurs de référence en raison de leurs performances régulières en tonnage racines (R> 60 t/ha) et en qualité relative en sucre (Rc > 16 %). Nous étions donc en présence d’une stratégie agronomiquement performante à court terme certes, mais ne respectant ni l’environnement ni la durabilité du système. D’où la nécessité d’un engrais permettant de «rappeler tout le monde à l’ordre» et de rétablir d’urgence un premier équilibre vital dans l’ensemble du périmètre.

Manifestement, ce sont les formules (7) à (11) précédentes qui sont les mieux adaptées à ce cas de figure. Le tableau 2, présente les données de bases utilisées pour réaliser les calculs.

Pour une productivité de référence de 70 t/ha, une richesse en sucre de référence de l’ordre de 17 %, les résultats obtenus dans le cadre du suivi direct de parcelles dans les Doukkala sont les suivants:

  •  Absorptions totales moyennes:

X0 = 205 U/ha; Y0 = 70 U/ha; Z0 = 315 U/ha

  •  Avance azotée sous forme d’engrais de fond correspondant à l’absorption durant la phase levée-70 jours:

qX0 = 0,39 X0 = 80 U/ha

  •  Correction de la fraction azotée qX0, compte tenu de l’azote résiduel confortable du sol ( NO3 > 20 ppm) au démarrage de la culture:

C1= 0

  •  Enrichissement en P pour faire relever le reste des sols (soit 30 %) au dessus de la barre d’entretien, fixée provisoirement à l’époque à 20 ppm de POlsen (Figure 2):

E1 = 100 U

  •  Durée de redressement et coefficient de correction: T1 = 10; C2 = 0
  •  Enrichissement en K pour redresser les sols en tenant compte de leur taux d’argile et de leur Kech. moyen (Figure 3):

E2 = 300 U/ha

  •  Durée de redressement et coefficient de correction pour tenir compte du pouvoir fixateur moyen des sols concernés:

T2 = 10; C3 = 0,27

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