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mercredi, avril 24, 2024

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Situations d’élevage bovin laitier au Maroc: Diagnostic et perspectives d’amélioration des performances

Performances et typologie d’étables laitières dans la zone suburbaine de Rabat-Salé

Une méthodologie similaire d’évaluation des résultats d’étables laitières a été mise en œuvre dans la ceinture suburbaine de Rabat-Salé. 48 élevages ont ainsi été sélectionnés pour refléter les situations les plus extrêmes d’étables suburbaines. Les paramètres moyens décrivant les étables retenues sont résumés au tableau 2 (voir fichier pdf). Pour les variables structurelles (SAU, effectifs bovins…), l’écart-type est supérieur à la moyenne, traduisant une dispersion fort importante. Ainsi, la superficie agricole utile moyenne a été de 18,4 ha, variant de moins de 1 ha pour des unités de petite taille à 386 ha pour une étable située dans une ferme étatique. La superficie réservée aux fourrages ne représente que 31,7% de la superficie total et elle est principalement emblavée en avoine, orge et lupin (cultures pluviales) et en luzerne et maïs (cultures irriguées estivales).

La multitude des stratégies de gestion du stock animal (ventes ou rétention de bovins) résulte en une large gamme de performances économiques, de situations rentables avec une marge brute maximale de 12.133 Dh par vache à des fermes déficitaires (marge brute minimale par vache – 8.706 Dh).

Une analyse en composantes principales suivie d’une classification ascendante hiérarchique a permis de distinguer 4 groupes d’élevages selon les variables les plus significatives reflétant les logiques de production (alimentation des troupeaux, traite, volume des ventes de bovins…) (Figure 2)(voir fichier pdf).

Le groupe 1 correspond aux élevages déficitaires qui ont tendance à privilégier une légère rétention de matériel animal (variation d’inventaire positive de 0,2 UGB par vache présente, avec peu de ventes de bovins). La conduite alimentaire (1.873 UFL des concentrés par vache) et la productivité en lait par vache (2.579 kg) peuvent être qualifiées de moyennes par rapport à l’échantillon d’étables enquêté. La marge brute est négative de – 1.704 Dh par vache.

Le groupe 2 rassemble 12 exploitations strictement excédentaires au niveau de leur rentabilité par vache (2.256 Dh). Ces résultats économiques positifs sont globalement dus à des rendements importants de lait par vache (4.231 kg). C’est le groupe qui correspond à un début de spécialisation laitière due à de plus fortes consommations de concentrés que dans le groupe 1.

Le groupe 3 est composé de 8 exploitations à résultats économiques excédentaires (4.488 Dh par vache), grâce à un coût de revient du kg de lait maîtrisé. Ceci provient de la part importante d’aliments grossiers (fourrages auto-produits) dans le bilan alimentaire global des vaches. Ainsi, les fourrages constituent 98,4% de l’énergie apportée par les concentrés. Toutefois, le rendement laitier annuel par vache est limité à 3.310 kg.

Le groupe 4 est constitué de 9 élevages qui abusent de concentrés (2826 UFL par vache et par an), sans véritablement en tirer profit au niveau de la productivité laitière (2.852 kg par vache). La rentabilité qui est observée est totalement due à la décapitalisation avec la perte de 1,20 UGB par vache présente comme variation d’inventaire. C’est donc le groupe qui illustre la situation des étables “hors-sol“, dont le seul moyen d’assurer un semblant d’équilibre économique repose sur une vente massive d’animaux.

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