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mardi, mars 19, 2024

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Le croisement au service de la production ovine

Croisement à double étage

Le croisement à double étage fait intervenir trois races différentes. Dans le 1er étage, des béliers de races prolifiques (D’man par exemple) sont croisés à des brebis de races locales pour la production des brebis croisées de 1ère génération, qui sont croisées dans le 2ème étage à des béliers de races à viande. Les mâles et les femelles produits à la 2ème génération sont tous destinés à l’abattage. L’objectif de ce croisement est d’augmenter la productivité du troupeau à travers la prolificité relativement élevée des brebis croisées.

Dans ce croisement, les béliers de races prolifiques apportent les gènes de prolificité, les brebis locales la rusticité et les béliers de race à viande la croissance rapide et la bonne qualité de carcasse. On profite ainsi de la complémentarité entre les races et des hétérosis individuel et maternel.

Différents systèmes de croisement (industriel, double étage, etc.) ont été comparés à l’UREO de Had Soualem de la SNDE (Tableaux 2 et 3) (voir fichier pdf). Les principales conclusions sont:

– Les brebis de race D’man et croisées D’man ont réalisé les meilleures performances de reproduction.
– Les agneaux de race Lacaune ou croisés Lacaune ont enregistré les meilleures performances de croissance.
– Les agneaux de race D’man et croisés D’man x Timahdite ont réalisé les performances de croissance les plus faibles.
– Les meilleures viabilités ont été enregistrées par les agneaux croisés.
– Le croisement à double étage (LxDT) a résulté en une productivité plus élevée que le croisement industriel (LxT).

Bien que le croisement à double étage améliore la productivité des troupeaux beaucoup plus que le croisement industriel, il n’est pas très pratiqué par les éleveurs. La principale raison est qu’il est difficile à mettre en place, surtout chez les petits éleveurs (El Fadili, 2002). En effet, c’est un système qui nécessite beaucoup de moyens et une certaine technicité parce qu’il y a différents types génétiques dans l’exploitation avec des besoins de conduite différents. C’est pour surmonter ces défauts que le croisement de métissage est utilisé.

Croisement de métissage

Le croisement de métissage ou de création consiste à croiser deux races pures ou plus de caractères complémentaires et à accoupler entre eux les croisés obtenus aux différentes générations pour créer une race nouvelle où l’on espère réunir de façon harmonieuse les caractéristiques de chaque race parentale.

La création de nouvelles races est une technique utilisée pour répondre à la demande des éleveurs qui n’ont pas trouvé parmi les races existantes celle qui leur convient le mieux. Au Maroc, les races locales peuvent être groupées en deux grandes classes selon leur prolificité: 1) La race D’man dont la prolificité est de 200% et 2) les autres races locales (Timahdite, Béni Guil, Sardi, Boujaâd et Béni Ahsen) dont la prolificité est en moyenne de 107%. On constate d’après cette classification, qu’on ne dispose pas de races ayant une prolificité intermédiaire qui pourraient être exploitées de façon intensive ou semi-intensive dans les périmètres irrigués et les régions du bour favorable. La race D’man n’est pas très populaire à cause de sa prolificité élevée qui engendre des agneaux légers et souvent non viables. Les autres races locales ne sont pas très appréciées par les éleveurs à cause de leur faible prolificité et leur faible rythme d’agnelage. La mise à la disposition des éleveurs d’une race capable de produire deux agneaux par agnelage et d’être saillie à n’importe quelle période de l’année serait une aubaine pour les éleveurs.

Pour répondre au souhait des éleveurs, l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II a lancé, à partir de 1988, un programme de grande envergure pour la création d’une nouvelle race ovine. Cette race, composée de 50% des gènes Sardi et 50% des gènes D’man, est actuellement fixée et porte le nom de « race DS » (Boujenane, 2002). Les ovins de cette race ont des performances intermédiaires à celles des races parentales D’man et Sardi. Ainsi, les brebis de race DS ont une prolificité moyenne de 157% et les agneaux ont une croissance pré et post sevrage très satisfaisante (Boujenane et al., 2003). La race DS peut être utilisée en race pure, comme support femelle dans un croisement industriel, dans un système de reproduction accélérée et dans un croisement d’absorption des races locales. Les éleveurs intéressés par cette race peuvent acquérir des antenais et des antenaises à la ferme de la SOGETA de Ain Dick.

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