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lundi, octobre 7, 2024

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Fertigation de la tomate hors sol dans la région de Douiet (Maroc)

Modalités d’injection

Sur le plan nutritionnel, une tomate hors sol est totalement dépendante de l’apport de la solution nutritive pour assurer sa croissance. Le délai de réponse de la culture est d’ailleurs très court et ne dépasse pas quelques jours en cas de solution pauvre ou déséquilibrée, en particulier sur substrat peu tamponné.

C’est le besoin en eau de la journée (lui même fonction du stade végétatif et de l’ETP de la saison), qui détermine le volume et le nombre d’apports de solutions à réaliser.

Comme dans une culture conventionnelle, en hors sol, les périodes de plus faible consommation de solutions nutritives (300 à 500 CC/plant/j), correspondent tout naturellement au début du cycle (septembre à novembre) où le plant est encore jeune, et aux périodes froides et de forte hygrométrie, alors que les moments de forte consommation (1 à 1.5L/plant/j) correspondent aux périodes de pleine croissance par temps chaud, qui s’étalent de mars à juin.

L’injection est étalée sur toute la journée et s’arrête généralement la nuit. Le déclenchement du premier apport a lieu en début de matinée. Il est ensuite suivi d’un second en fin de matinée, d’un 3ème, 4ème, 5ème, 6ème, voire 7ème l’après midi. Par contre, les périodes d’injection à éviter sont surtout le milieu de la journée par temps chaud où les stomates sont fermés, ce qui réduit la consommation en fertilisants et favorise les pertes inutiles de minéraux dans le drainage.

L’injection ne commence qu’une fois la pression stabilisée à un bar en tête du goutteur (obtenue après 2 à 3 min). Elle dure 7 minutes et peut être prolongée parfois en été avec de l’eau acidulée pour prévenir les risques de bouchage chimique.

Puisqu’on est en présence d’un système de fertigation avec solution perdue, c’est le contrôle du drainage dans les lysimètres, aménagés dans les serres à raison de 2 micro-puits par ha, qui guide l’injection.

Contrôles des solutions et du drainage

A Douiet, le vibreur, la loupe, le pH mètre et le conductimètre portables font partie de la trousse obligatoire du technicien affecté à l’hors sol. Le contrôle du pH et de l’EC est de type préventif, effectué selon le besoin, à la sortie des bacs, sous le goutteur et sur le drainage, même en l’absence de tout problème.

Dans la pratique, il est difficile de parler de pH ou de EC zéro variation avec le temps, par rapport aux valeurs prévues. Même en cas d’eau à composition en bicarbonates invariable dans le temps, d’injecteur bien réglé, de calcul parfait de quantité d’acide, on sait que le pH est sujet à des évolutions, ne serait-ce qu’à cause des échanges entre le système racinaire et la solution.

L’acidification se produit en général à basse température quand la croissance est réduite, tandis que l’alcalinisation apparaît quand la croissance est vigoureuse, notamment en raison de l’enrichissement du milieu par des OH- produits par une forte réduction du nitrate. D’autre part, des variations sensibles de pH peuvent également avoir en partie comme origine, des variations d’équilibres cations/anions.

Sauf erreur flagrante sur la quantité d’acide injecté (rare dans la pratique), à Douiet la tendance est le plus souvent à l’augmentation du pH, vraisemblablement surtout en raison de la présence du CaCO3 dans le substrat (tab. 4).

D’une manière générale, le pH à la sortie du goutteur est considéré bon pour toute mesure qui se situe dans l’intervalle 5.8-6.2. L’intervention en vue d’une correction n’a lieu qu’au delà de cette dernière valeur.

Du fait, encore une fois, qu’en est en présence d’un système avec solution perdue, pour éviter les effets pervers des à-coup de salinité, le type de gestion de la solution est celui du ‘filet de drainage permanent’ où il n’y a pas besoin d’attendre des valeurs d’EC exagérées dans le substrat, pour intervenir.

D’une manière générale, la gamme d’EC de travail adoptée pour la tomate se situe entre 1.8 et 2.6 mmhos/cm. Des EC exceptionnelles plus fortes (> 3 mmhos/cm) n’interviennent que lorsqu’on cherche à freiner un plant qui file trop par temps chaud ou à améliorer la fermeté des fruits afin qu’ils résistent mieux durant le transport. De même que la tomate n’est arrosée avec de l’eau acidulée seule que dans le cas particulier où les mesures dans le drainage montrent une montée anormale de l’EC du substrat.

Activités du projet ConserveTerra

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