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vendredi, avril 26, 2024

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Comment les producteurs de tomate ont défié le TYLC: Etat des lieux et perspectives d’amélioration

Méthodes de lutte en serre de production

Depuis l’introduction des serres au Maroc, les producteurs ont eu recours à différents systèmes d’abris; leur choix reposait sur des critères comme la superficie réservée à la culture, les dimensions de la serre, la nature et l’étanchéité du plastique, les mailles du filet, le type du montage, le système d’aération…. Parmi ces critères, c’est surtout le degré d’ouverture de la serre qui prime; il est défini comme étant le rapport de la superficie ouverte à celle couverte. En effet, certaines serres s’ouvrent sur toute la hauteur alors que d’autres ne s’ouvrent qu’en partie par un dégagement du plastique vers le haut, vers le bas ou vers les côtés latéraux (Photo 2, voir fichier PDF).

Dans d’autres cas, les serres sont munies uniquement de filets sur toute la hauteur, là où le vent n’aurait pas d’effet significatif. Par ailleurs, il faut signaler que la majorité des serres sont équipées de faîtières et souvent orientées en Nord-Sud pour bénéficier de plus de lumière dans les deux côtés des rangées de la tomate.

Dans la région du Souss, les serres canariennes en bois occupent 75% de la superficie de tomate, tandis que les autres types ne couvrent que 12% pour les canariennes métalliques, 4,7% pour les multichapelles, 3,8% pour les Tombarello, 4,4% pour les Delta 9 et 0,5% pour les Socodam. A ce propos, il faut noter que 42,5% des serres comprises entre 0,5 et 1 ha sont des canariennes; celles de moins de 0,5 ha peuvent être des canariennes (8%) ou des Delta 9 (4%), alors que les grandes serres de plus de 2 ha regroupent les canariennes en bois et en métal, les multichapelles et les Tombarello (Photo 3, voir fichier PDF).

Quant à la taille, il apparaît que la serre canarienne de 4 mètres de hauteur est la plus utilisée. Les autres grandes serres, de 6 mètres, regroupent en plus de la serre canarienne en bois, la serre métallique, la Tombarello et la multichapelle. Celles de 3 mètres, par contre, concernent toujours la serre canarienne en plus de la Delta 9, et rarement la Socodam.

Mesures prophylactiques

Etat sanitaire et propreté de la serre
Le paillage de la serre

Dans 89% des serres prospectées, les producteurs utilisent un paillage en plastique noir; pour éviter le développement des mauvaises herbes (Photo 4, voir fichier PDF). Le paillage blanc ou jaune est rare.

Les bandes et les plaques jaunes

Parmi les mesures entreprises pour intervenir contre les aleurodes, les plaques jaunes engluées restent un moyen utile de prévision et de lutte contre les aleurodes. Généralement, il est conseillé d’utiliser au moins 8 plaques par hectare; or le prix d’un paquet de 10 plaques coûte plus de 150 Dh, soit 120 Dh à l’hectare. La plupart des agriculteurs jugent trop cher le recours à ces pièges; ils les remplacent par des bandes jaunes en plastique imbibées d’huile ou de graisse (Photo 5, voir fichier PDF) qu’ils répartissent dans la serre (100 m² de bande à l’hectare) et qu’ils changent après saturation. Il est à signaler que ces bandes sont utilisées comme pièges de masse dans 94% des serres, alors que les plaques jaunes ne sont rencontrées que dans 65% des abris visités, surtout lors des premières semaines de plantation.

Le chaulage

Le chaulage du plastique est appliqué surtout pendant les mois les plus chauds de l’année sur le côté Est de la serre de production. Il permet selon certains agriculteurs, de diminuer la température et d’éviter le stress de la tomate, tout en contribuant à la réduction de l’activité de la mouche blanche et des chances de transmission du TYLCV. D’autres considèrent que le plastique peut facilement s’abîmer lors du chaulage sous l’effet de la haute température. En tout cas, 60% des producteurs enquêtés ne chaulent pas.

Le précédent cultural et le vide sanitaire

Dans la région, ce sont surtout la tomate elle même, le melon, la pastèque et le poivron qui constituent les principaux précédents culturaux rencontrés. Or, toutes ces cultures constituent des hôtes privilégiés par B.tabaci, raison pour laquelle les producteurs maintiennent une période de vide sanitaire (2 semaines à 2 mois) où des mesures préventives sont prises pour éviter l’introduction du TYLCV (arrachage, désherbage, traitement insecticide, plants agréés, bon choix du filet, amélioration du système d’aération, confection des portes SAS…).

Activités du projet ConserveTerra

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