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vendredi, octobre 4, 2024

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Comment les producteurs de tomate ont défié le TYLC: Etat des lieux et perspectives d’amélioration

Mesures préventives en pépinière

Le premier souci qui inquiète les producteurs est le démarrage de la culture de tomate avec des plants sains:

  • Certains préfèrent monter leurs propres pépinières. C’est le cas de la majorité des grands serristes à Massa et en partie à Biougra, qui comptent sur leurs propres moyens et leur technicité (équipement disponible et traitements) pour contrôler régulièrement les plants et les protéger. En cas de besoin, ils font appel à d’autres pépinières agréées. 54% des plants proviennent de ces pépinières locales. A Ouled Taïma, tous les agriculteurs enquêtés produisent leurs plants de tomate de plein champ.
  • d’autres s’approvisionnent auprès de pépinières agréées qui leur garantissent un matériel végétal indemne de maladies dont le TYLCV. 44% des plants sont fournis par trois pépinières agréées: La Grow Group (21%), la Rosaflor (14 %) et la Maraissa ( 9%). Les deux dernières sociétés satisfont tout d’abord leurs besoins en qualité de groupes de production et d’exportation, ensuite elles répondent aux besoins de certains de leurs clients;
  • Un troisième groupe de producteurs utilise les deux types de pépinières, il considère qu’il peut avoir plus de chance et de sécurité pour produire des plants vigoureux.

La majorité des pépinières locales sont protégées dans la région de Souss Massa par des serres canariennes en bois (Photo ci-contre, voir fichier PDF); le coût de production y est inférieur à celui des serres métalliques. Dans les pépinières agréées, c’est surtout la Delta 9 qui est la plus utilisée par les sociétés Grow Group, Maraissa et Rosaflor.

Les autres types de serres comme la Socodam et la Multichapelle ne sont que rarement utilisées pour des pépinières locales. Dans certains cas, les plants peuvent être produits entièrement à l’air libre ou dans de petites structures en plastique qui servent de « pépinière ».

Les semis sont faits à différentes dates: le semis extra précoce (avant le 15 juillet); le précoce (du 16 au 30 juillet); le semis précoce (du 1er au 15 Août); le tardif (du 16 au 31 Août) et l’extra-tardif (après le 1er Septembre). Dans la région, une grande part de la superficie de tomate est semée précocement: 73% à Massa et 92% à Ouled-taima. Les agriculteurs primeuristes sont contraints, d’une part, par la période et le quota de la production à exporter entre novembre et fin mars, et d’autre part, par l’importance du marché local qui absorbe une bonne part de cette production à des prix intéressants au mois du Ramadan qui coïncide cette décennie avec l’automne et l’hiver.

A Biougra, 40% de la superficie est semée tardivement; les producteurs touchés précocement par le TYLCV ont tendance à retarder leurs semis pour éviter les risques de perte.

Pour protéger leurs pépinières, plusieurs agriculteurs utilisent des combinaisons de filets pour assurer une meilleure protection des plants, surtout lorsqu’un seul type de filet ne constitue pas toujours une barrière contre B. tabaci, de taille plus petite. Les combinaisons rencontrées sont: le (6×9 + 10×14), le (10×14 + 10×16), le 10×14 doublé, le (10×14 + P17), le (10×16 + P17). Certains d’entre eux confectionnent des portes SAS de 2 à 6 entrées pour éviter le déplacement anarchique des ouvriers et du matériel végétal infesté. Il faut toutefois noter qu’il existe encore des pépinières qui sont installées à l’air libre par manque de technicité, de vulgarisation ou de moyens.

En plus de ces mesures, le paillage suscite lui aussi l’intérêt des producteurs: 40% d’entre eux utilisent un paillage blanc, alors que 23% préfèrent le paillage noir. Quelle que soit sa couleur, les agriculteurs réutilisent généralement dans la pépinière le paillage qui a déjà servi dans la serre de production pour se débarrasser des mauvaises herbes, hôtes privilégiés de B.tabaci. Par ailleurs, il faut noter que 11% des producteurs utilisent des tablettes surélevées pour que les plants restent à une hauteur de 40 à 50 cm du sol.

Pour mieux contrôler le vecteur du TYLCV, les agriculteurs ne se contentent pas uniquement de l’équipement serre et de la prophylaxie, mais ils traitent régulièrement avec des produits variés:

  • Avant semis, ils désinfectent la serre pépinière avec des produits dont les plus utilisés sont les insecticides (62,8%) suivis par les fongicides, les acaricides et les nématicides (21,6%) et enfin le formol et l’eau de javel (15,6%).
  • Après semis, ils traitent avec des pesticides jugés efficaces: 65,5% sont des insecticides et 16% sont des fongicides. Parmi les insecticides, les matières actives les plus utilisées en pépinière sont: l’Imidaclopride (13,7%), l’Endosulfan (11,7%), le Méthomyl (5,2%), le Méthamidophos (8,1%), l’Acetamipride (5,4%) et l’Abamectin (2,9%). Les trois premiers sont recommandés contre les aleurodes alors que les autres ne le sont pas nécessairement, comme l’Abamectin (antimineuses) ou encore la Déltamethrine et le Dichlorvos conseillés essentiellement contre les chenilles et les pucerons.

Activités du projet ConserveTerra

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