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vendredi, avril 26, 2024

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Fertilisation azotée du blé en Bour et en irrigué

Effet de l’azote sur l’élaboration du rendement

Les rendements grain moyens en irrigué au Tadla ont varié de 38,5 à 65,8 qx/ha pour le blé tendre (Marchouch 8) et de 42,1 à 65,9 qx/ha pour le blé dur (Marzak). L’effet de l’azote est hautement significatif sur le rendement grain (Figure 7, voir fichier PDF), les témoins ont réalisé les rendements grain les plus faibles. La comparaison des résultats sur plusieurs années dans les conditions de Tadla fait ressortir une variabilité inter et intra-annuelle notable.

C’est ainsi que la dose (160 kg N/ha) fractionnée en deux apports (40 et 120 kg N/ha), a permis un rendement moyen de 44,6 qx/ha pour la variété Marchouch 8 en 1992; alors qu’en 1993 et 1994, les rendements moyens obtenus avec la même dose (160 kg N/ha) (53 et 107 kg N/ha) sont de 62,0 et 64,0 qx/ha, respectivement, pour Marchouch 8 et Marzak. Mais en cas de coupures d’eau ou de semis tardif (précédent coton), les rendements moyens sont plus faibles (46,8 pour Marchouch et 44,5 pour Marzak). Les fractionnements se sont avérés supérieurs à l’apport bloqué au stade A en matière d’élaboration du rendement. Les meilleurs rendements grain ont été généralement réalisés au niveau des sites à précédent betterave, ils sont de l’ordre de 75,0 qx/ha.

Effet de l’azote sur le nombre de grains par unité de surface

Le NG par unité de surface est la composante principale la plus déterminante du rendement grain. De fortes corrélations ont été trouvées entre le NG/m² et le rendement grain, les coefficients de corrélation sont de 0,8 pour Marchouch 8 et de 0,9 pour Marzak. Cette composante est influencée par la nutrition azoté. En irrigué au Tadla, le nombre de grains par m² augmente avec l’apport de l’azote. Au Gharb, cette composante a été nettement améliorée lorsque les doses apportées au début de la montaison sont élevées. Le nombre de grains par unité de surface dépend aussi de la date d’apport de l’azote, mais aucune différence significative n’a été trouvée entre les fractionnements de l’azote appliqués aux stades A et B.

Tallage herbacé

L’effet de l’azote est hautement significatif sur la production des talles herbacées. En effet, l’apport de 120 kg N/ha au stade A a permis de produire 5,2 contre 4,3 talles par pied pour le témoin sur Tegyey 32 et l’apport de 40 kg N/ha au stade A a permis de produire 4,0 talles par pied contre 3,5 pour le témoin sur Marchouch 8. D’autre part, l’importance des apports précoces (stade A) sur la production des talles herbacées a été mise en évidence; les traitements ayant reçu 160 et 107 Kg N/ha au stade A se sont montrés supérieurs en nombre de talles herbacées à ceux ayant reçu seulement 53 kg N/ha au stade A.

Tallage épi

Le tallage épi peut être apprécié par le coefficient de tallage épi (CTE) (nombre d’épis par pied). Les travaux menés sur la fertilisation azotée montrent que l’apport de l’azote améliore considérablement le CTE, comparativement au témoin non fertilisé. L’application de tout l’azote (120 Kg N/ha) au stade A se traduit par un CTE d’environ 2,6 et un NE/m2 significativement plus élevé que ceux des traitements ayant reçu 40 et 0 kg N/ha au stade A.

Cependant, des fractionnements avec moins d’azote au stade A peuvent résulter en un tallage herbacé plus faible et donc un taux de survie des talles plus élevé. L’apport de quantités élevées d’azote au stade A a entraîné une production très importante de talles herbacées. Il en résulte des phénomènes de compétition au sein de la population herbacée vis à vis de la lumière, l’eau et les éléments minéraux, et par conséquent des faibles CTE. Par ailleurs, les CTE en 1993 sont dans l’ensemble assez faibles par rapport à ceux obtenus en 1992 à cause principalement des forts peuplements pieds réalisés au niveau des essais conduits dans le Tadla en irrigué lors de la campagne 1992-93.

Nombre de grains par épi (NG/E)

Celui-ci est déterminé par le nombre d’épillets potentiels par épi et la fertilité de l’épi. Pour les variétés Marchouch 8 et Marzak, les niveaux les plus élevés du nombre d’épillets potentiels ont été obtenus avec des traitements ayant reçu des apports élevés d’azote au stade A. Ceci peut être expliqué par le fait que le nombre d’épillets potentiels par épi se détermine au cours de la phase A-B durant laquelle les besoins en azote de la plante sont élevés. Une meilleure disponibilité de l’azote au début de la montaison entraîne une amélioration de la fertilité de l’épi.

Effet de l’azote sur le PMG

Le poids moyen d’un grains se détermine durant la phase de remplissage des grains, après anthèse. L’activité photosynthétique pendant cette période constitue la source principale d’assimilats pour la croissance du grain. Celle-ci dépend beaucoup des conditions du milieu, notamment, les conditions hydriques et la nutrition azotée. En fait, les dose élevées apportées en début de cycle se traduisent par l’élaboration de plus de matière sèche au début du cycle et un faible PMG. Une supériorité significative du témoin non fertilisé (49,2 g pour Marchouch et 59,3 g pour Marzak) par rapport à la dose de 160 Kg N/ha fractionnée différemment entre les stades A et B (soit respectivement en moyenne 43,8 et 54,4 g pour Marchouch et Marzak) a été observée. Ceci peut être expliqué par une certaine compensation du faible nombre de sites (NG/m2) élaborés en début de cycle par un poids de grains plus élevé dans le cas du témoin et par une compétition entre les sites dans le cas des traitements fertilisés.

Un apport précoce de l’azote entraîne un grand nombre de grains par unité de surface et donc une forte compétition pour les assimilats entre les grains. Le fractionnement s’est avéré supérieur à l’apport bloqué, mais entre fractionnements azotés (160 Kg N/ha fractionné entre les stades A et B), aucune différence significative n’a été enregistrée.

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