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jeudi, avril 25, 2024

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Production de Semences Sélectionnées: Processus de sélection, d’inscription et de multiplication

La semence: de la préparation à l’utilisation

Les semences assurent le lien entre la recherche et les agriculteurs, c’est ce qu’on appelle la « chaîne de semence ». Cette chaîne exige différentes interventions comme la production au champ, la transformation, la distribution, la promotion, et l’assurance qualité.

La mise à disposition des agriculteurs, de la semences de bonne qualité des variétés performantes en quantité suffisante, au bon moment, au lieu concerné et au prix convenable, demande une bonne coordination et un management de toutes ces activités.

Le conditionnement ou le nettoyage mécanique qui améliore la qualité des semences est le maillon de la chaîne le plus important et le plus spécialisé.

La multiplication

La production des semences est réalisée à travers plusieurs étapes sous une série de différents contrôles le long des 5 années de préparation. Les premières générations pour le cas des céréales d’automne G1, G2,G3, sont réalisées sous la responsabilité de l’obtenteur qui est l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) est sous le contrôle de la Direction de la Protection des Végétaux des Contrôles techniques et de la répression des Fraudes (DPVCTRF). Les normes pour ces 3 générations sont très sévères, pour les respecter il faut une grande technicité et des hommes de terrain de grande expérience. Les générations suivantes, G4et R1, sont réalisées sous la responsabilité des sociétés grainières chez des agriculteurs multiplicateurs professionnels. Chaque génération exige des interventions particulières depuis l’installation au champ jusqu’à la commercialisation.

La parcelle à choisir doit être propre et ayant un précédent cultural différent de l’espèce à cultiver. Le semis doit être réalisé au semoir, par une semence d’une génération précédente, agréée par le service du contrôle de la DPVCTRF. Dès son installation, le champ de multiplication doit être déclaré au service du contrôle qui va le suivre tout au long du cycle de la culture. Celle–ci doit être constamment propre et surveillée.

Des traitements chimiques doivent être appliqués pour éliminer toutes les catégories de mauvaises herbes, notamment l’avoine sauvage et les espèces coriaces, de même pour éviter les maladies fongiques notamment celles transmissibles par la semence. Cette masse d’intervention est suivi par une autre qui est très importante, l’épuration. Celle-ci pratiquée une, deux ou même 3 fois est manuelle basée sur l’observation et consiste à supprimer tout individu (épis, pieds, espèce….) différent de la variété en multiplication sur le plan phénotypique en matière de hauteur, couleur, et forme des différents organes de la plante.

Quelques semaines avant la récolte, le service du contrôle des semences et plants effectue le contrôle au champ. Il consiste à visiter la parcelle de multiplication et à vérifier la propreté et la pureté de la culture. A la récolte, la culture doit être à un stade de maturité convenable et à humidité convenable. Le matériel de récolte doit être propre, bien nettoyé, ne portant aucune graine étrangère et bien réglé de façon à éviter la casse des graines. La semence récoltée doit être emballée dans des sacs neufs afin d’éviter le mélange à des graines étrangères. La production brute est donc ramenée ou livrée à l’usine de conditionnement ou de transformation.

Le conditionnement

Le conditionnement consiste à éliminer les impuretés existantes en mélange dans la semence. Ces impuretés peuvent être:

– des graines d’autres espèces ou des graines de mauvaises herbes;
– des graines immatures, ridées, non bien remplis ou échaudées;
– des graines endommagées, cassées, fissurées, attaquées par les insectes ou les maladies. Ces semences auront donc une faible germination;
– des impuretés étrangères, cailloux, particules de terre, insectes, pailles, tiges, cosses, gousses, poussière. Ils ont tendance à retenir l’humidité et augmenter le poids des lots de semences;

L’objectif de l’opération de conditionnement est de mettre à la disposition de l’agriculteur une semence propre, sans maladie, ayant une haute capacité de germination, bien traitée avec des fongicides et insecticides adéquat, une semence donc propre à l’ensemencement.

L’opération de conditionnement est une opération complexe qui se fait à travers plusieurs étapes successives, réception des semences brutes, séchage pour diminuer le taux d’humidité, pré-nettoyage qui consiste à enlever les grosses impuretés, stockage intermédiaire, le nettoyage de base qui consiste à enlever le reste des déchets et impuretés, le tri qui consiste à homogénéiser le calibre et la taille des graines, stockage intermédiaire, l’application des traitements fongicides et insecticides par enrobage des semences et enfin le stockage définitif.

Cette dernière opération doit se faire en isolant à part chaque lot de semences. Les lots stockés doivent être suivis et conservés en très bon état sanitaire. Pour cela, des traitements sont périodiquement réalisés (chaque semaine ou quinzaine) par fumigation de façon à bloquer le développement des insectes, notamment les charançons qui sont les plus répandus.

Après l’opération du traitement, les semences doivent être emballées ou ensachées dans des sacs neufs et propres. Cette opération est suivie par celle du plombage et d’étiquetage qui est réalisée par un agent du service du contrôle technique de la DPVCTRF. Elle est la dernière opération de contrôle pour les semences certifiées qui seront vendues aux agriculteurs. Pour les autres générations (G2 à G4), le cycle de contrôle recommencera au cours de la campagne suivante et ainsi de suite jusqu’à atteindre le stade de la semence certifié.

La commercialisation

Cette opération consiste à faire connaître et mettre les semences à la disposition des agriculteurs. Des actions de promotion sont nécessaires pour faire connaître les performances des variétés pour chaque région ou zone agroécologique. Ces actions de promotion sont à conduire par les sociétés grainières chargées de la commercialisation.

Les semences adaptées à chaque région devraient être déposées dans des lieux au niveau local (CT, CMV, dépôts agrées) pour être accessibles aux agriculteurs. Les prix doivent être bien étudiés pour permettre aux agriculteurs d’acquérir la semence certifiée pour pouvoir améliorer leur production et participer ainsi au développement agricole.

Par Embarek RAHIM
Ingénieur Agronome, INRA, Rabat

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