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vendredi, avril 19, 2024

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Matériel d’irrigation: Choix, utilisation et entretien

L’irrigation gravitaire

L’irrigation par planche consiste à faire couler une mince couche d’eau sur un sol inclinéde 0,2 à 3%. Le débit à déverser est fonction de la pente, de la largeur et de la longueur de la planche. Cette méthode est de loin la plus difficile car il faut ajuster le débit d’irrigation de chaque planche avec toutes les autres variables. Une des formules pratiques est celle de Crevat qui consiste à déterminer la longueur de la planche qui dépend de l’infiltration du sol, ce qui correspondrait au temps de ruissellement. Autrement dit, l’aiguadier ouvre la vanne et attend que l’eau arrive au bas de la planche, et à ce moment là il ferme la vanne d’arrivée.

L’irrigation par bassin est la plus connue dans l’irrigation gravitaire. Sa pratique sur un sol nivelé (pente 0,1 à 1%) ainsi que la simplicité de l’opération, qui consiste à remplir le bassin, font que cette technique est fréquemment utilisée. Dans plusieurs régions du Maroc, la taille des bassins est de 40 à 50 m2 et cette technique est connue sous le nom « Robta ». Cette dernière occasionne une perte importante de superficie, due au nombre important de cloisonnements.

L’irrigation à la raie ou par rigole convient parfaitement aux sols présentant une pente comprise entre 0,2 et 3%. Les sillons sont séparés d’une distance variant entre 0,6 et 1,25 m, selon le type de sol et la culture. Suivant le débit dont on dispose, on peut irriguer un ou plusieurs sillons à la fois. Les raies peuvent être parallèles ou perpendiculaires à la rigole permanente d’amenée d’eau. D’une manière générale, l’irrigation est réalisée suivant un débit unique ou suivant une succession de deux débits différents, un premier débit important qui est appelé débit d’attaque et un deuxième débit plus faible qui est appelé débit d’entretien. L’irrigation à la raie se prête mieux à la mécanisation par siphon, par rampe à vannettes, par gaine souple ou par transirrigation.

Irrigation par siphon

L’irrigation par siphon s’adapte bien à l’irrigation des raies. Les siphons en PVC, d’épaisseur 1,5 mm et de diamètre variant entre 20 et 43 mm, sont relativement légers lorsque leur longueur est comprise entre 1 et 1,5 m. Une charge de 10 cm est suffisante pour travailler dans des conditions adéquates. Les débits varient entre 0,25 et 2 l/s, respectivement pour une charge de 5 et 20 cm. On peut par ailleurs réaliser une irrigation à deux débits, soit en utilisant des diamètres différents, soit en utilisant des bouchons percés à l’extrémité des tubes ou tout simplement en jouant sur le nombre des siphons. Dans ce type d’irrigation, l’amorçage des siphons nécessite un entraînement et une certaine agilité pour mieux maîtriser l’irrigation. Il existe aussi de petites pompes à main pour effectuer cette tâche, mais l’amorçage risque d’être plus lent.

Ce type d’irrigation est d’un intérêt certain car il permet d’éviter la construction d’une « séguia » d’amenée, et donc tous les travaux liés à la distribution. Il permet également de réduire l’érosion du sol à la tête de la raie. Par ailleurs, l’irrigation par siphon permet une bonne répartition de l’eau et présente un avantage du fait que l’investissement est faible.

Irrigation par rampe à vannettes

Ce type de matériel correspond mieux aux cultures irriguées à la raie et qui nécessitent peu d’interventions sur la parcelle. L’avantage réside dans la possibilité de réglage du débit par des vannettes coulissantes; qui offrent des positions d’ouverture de 25, 50, 75 et 100%.

Par rapport aux siphons, on évite l’opération d’amorçage qui est un travail lent et fatigant. L’autre avantage réside dans le fait que les débits obtenus sont plus précis et fiables.

Lorsqu’on remplace les vannettes par des cannes verticales qui alimentent des raies ou des planches; on obtient alors le système californien. Il est constitué d’une conduite enterrée sur laquelle on fixe des cannes dont on peut régler le débit ainsi que l’orientation du jet. La conduite enterrée, de diamètre variant de 160 à 300 mm, est relativement épaisse (3 à 5 mm).

Cette technique présente l’avantage de ne pas gêner les travaux agricoles. Par contre, une étude de dimensionnement est nécessaire. Lorsque l’irrigation de toute la parcelle se fait en même temps, toutes les sorties sont ouvertes, sinon les sorties non utilisées doivent être fermées d’une manière étanche.

Irrigation par gaine souple

La gaine souple est posée dans une rigole préparée à l’avance pour éviter les déplacements de la gaine une fois remplie d’eau. La pose peut être effectuée à l’aide d’un engin ou d’un petit tracteur. Les perforations peuvent être effectuées sur un ou deux cotés. Elles peuvent être standards ou selon les espacements des cultures. La gaine peut être munie de manchettes souples de dérivation qui permettent d’irriguer au centre des raies, sans se soucier d’un emplacement précis des perforations.

Ce type d’irrigation, ayant une charge de 0,4 à 1 m, convient pour un sol relativement plat. Les débits de dérivation sont de l’ordre de 2 l/s. Les gaines sont facilement installées sur le terrain et demandent un investissement modeste. Cependant, elles présentent l’inconvénient d’être fragiles et le réglage des débits est peu précis.

Les gaines ne peuvent en aucun cas être utilisées pour élever l’eau et leur extrémité reste ouverte sous peine de destruction par une surpression. Les extrémités doivent donc être posées sur des objets d’une hauteur d’environ 1m.

Transirrigation

La transirrigation de surface ou souterraine convient parfaitement à l’irrigation de la raie. La parcelle à irriguer par ce type d’irrigation est relativement grande et peut atteindre 6 ha.

Une conduite en PVC rigide de diamètre 250 mm et d’épaisseur 4,9 mm est installée suivant une inclinaison régulière variant entre 0,25 et 0,6 % sur laquelle sont percés des orifices bien alignés et formant un angle de 30° par rapport à la verticale. Le diamètre des orifices est fonction du débit. L’ensemble du système n’est pas sous pression mais la charge au niveau de chaque orifice est créée par le déplacement d’un piston placé à l’intérieur de la conduite.

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