Le semis direct est une simplification plus poussée du travail du sol, qui consiste à implanter une culture sans travail préalable du sol, tout en effectuant une ouverture dans le sol pour déposer la semence à la profondeur souhaitée et ceci afin d’assurer à la graine les conditions les plus favorables à la germination, à la levée et à la croissance pour obtenir les rendements escomptés. En d’autres termes, la couche arable superficielle n’est ni retournée, ni entraînée, ni cisaillée et ni soulevée comme dans le cas des labours conventionnels. Cette simplification du travail se caractérise par une absence totale de l’action d’un outil aratoire.
Introduction
En milieu semi-aride marocain, les techniques mécanisées de travail du sol ont montré leur limite pour la gestion durable de la ressource sol pour deux raisons: la maîtrise insuffisante de l’érosion et la déperdition du stock en matières organiques des sols. En d’autres termes, ces techniques ne sont plus adaptées aux contraintes pédo-climatiques des zones semi-arides.
Les techniques mécanisées de travail du sol engendrent l’émiettement excessif, le tassement et la compaction des sols, l’érosion, le ruissellement, l’appauvrissement et le dessèchement des terres qui ne permettent pas un développement agricole durable. Le défi est double, le système de culture doit permettre une amélioration des productions et en même temps une préservation des ressources naturelles et de l’environnement (Figure 1, voir fichier PDF). Ce défi ne peut être complètement satisfait que si le non-labour est pratiqué à niveau technologique élevé. Ce développement technologique doit concerner la gestion des résidus à la récolte et au moment du semis (distribution spatiale des résidus), l’implantation des cultures (profondeur de semis, contact sol-graine, conditions de germination et de levée), fertilisation de fond (disponibilité des engrais) et les pratiques de désherbage (type d’herbicide, dose et application). Ce développement technologique réduit les risques d’échecs des cultures vis-à-vis des conditions édaphiques. Les recherches sur la technologie du semis direct ont débuté en 1983 aux stations expérimentales de l’Institut National de la Recherche Agronomique à Sidi El Aydi (Chaouia) et Jemâa Shaim (Abda).