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vendredi, octobre 4, 2024

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Système agroforestier à cacaoyers en Côte d’Ivoire

Perceptions des paysans sur les systèmes agroforestiers

Dans les différentes zones de production cacaoyère de la Côte d’Ivoire, les plantations paysannes pures sont rarement observées (Herzog et Bachman, 1992). Mais les paysans ont des avis mitigés quant à établir un rapport entre l’ombrage, la rentabilité et les conditions environnementales. Une enquête menée par Ruf et al. (2012) dans l’ensemble des zones de production de la Côte d’Ivoire, montre qu’environs 35 % des planteurs sont motivés par l’amélioration de la qualité du cacao dans les systèmes agroforestiers simple ou complexe. Très peu (5 %) sont conscients du rôle joué par ces systèmes agroforestiers dans l’amélioration de la qualité de l’environnement, la santé, le changement de climat. Enfin, 60 % des paysans favorables aux SAFc et SAFs, citent la prime de 50 Fcfa/Kg (7,6 centimes d’Euros par kilogramme) accordée par les Organisations Non Gouvernementales (ONGs) œuvrant pour le maintien de la diversité biologique dans les systèmes agroforestiers. Ainsi, trois perceptions différentes des paysans sur les systèmes agroforestiers peuvent être distinguées.
La première perception est celle de la reconnaissance de la nécessité de laisser des arbres dans les plantations. Pour ces paysans, minoritaires, l’ombre produit par ces arbres permet d’établir un rapport entre ombrage et humidité, puis d’atténuer les attaques d’insectes ravageurs (Tano, 2012); ce qui favorise la floraison, le poids des fèves fraîches (de Planhol, 1947). Pour ce groupe de paysans, les conditions climatiques se signalent comme un problème majeur en provoquant de véritables dommages dans les champs. Selon eux, des champs sans ombrage suffisant, se trouvent «brulé» par le soleil déjà en début de saison sèche, les arbres sont déracinés par des vents violents, les sols sont desséchés et la production du cacaoyer se fait sur un court laps de temps (Herzog, 1994).
La deuxième perception est celle de la majorité des paysans. Pour ce groupe, la démarche de production agroforestière adoptée, répond à la logique de maximisation et de diversification de la production pour des revenus soutenus et complémentaires (Tondoh et al., 2015 ; Adou Yao et al., 2016). Ainsi, les pratiques agroforestières que ce soit le système complexe comme simple, sont motivées par l’utilité des espèces, sauf si celles-ci sont trop grandes pour être détruites (Ruf, 1995).
La troisième perception est celle des paysans qui soutiennent que les arbres à ombrage constituent des nids pour les écureuils ravageurs de cabosses. De plus, l’ombrage entraîne la perte de cabosses par flétrissement, réduit la quantité de lumière et par conséquent les activités de photosynthèse. Les arbres d’ombrage concurrencent aussi les cacaoyers par rapport à l’eau et aux éléments nutritifs. Ces producteurs se disent être confrontés dans les systèmes complexes, à la pourriture brune, à des mirides, au dépérissement des cabosses, et à des insectes ravageurs (Wessel et Quist-Wessel, 2015). Ainsi, les avantages tirés des systèmes agroforestiers par ces producteurs, sont très rapidement oubliés.

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