Intrants agricoles
Semences certifiées
L’utilisation des semences sélectionnées de céréales marque, depuis le début de la décennie 90, une stagnation frappante, voire une régression. Le taux moyen d’utilisation de semences certifiées est actuellement de 11%, contre un minimum recommandé de 30%.
Pour redresser cette situation, le Ministère de l’Agriculture a mis en place, en collaboration avec tous les opérateurs du secteur, le Plan National Semencier qui vise notamment l’encouragement de la production et de l’utilisation des semences certifiées.
Au titre de la campagne agricole 1999-2000, il a été décidé d’accorder une subvention de 50 dh/ql pour le blé tendre, 45 dh/ql pour le blé dur et 30 dh/ql pour l’orge.
Engrais
La consommation des engrais, qui constitue l’un des facteurs essentiels pour l’intensification de la production agricole, représente actuellement à peine le quart des besoins réels de notre agriculture. Comparée à d’autres pays, l’utilisation des fertilisants à l’hectare au Maroc, évaluée à près de 45 unités, ne représente que 45%, 25% et 14% de celle observée respectivement en Espagne, en Italie et en France. De plus, le niveau de consommation marque au cours de la dernière décennie une tendance à la baisse estimée à 4% par an, et ce particulièrement pour les engrais phosphatés.
Parmi les facteurs expliquant la tendance à la baisse de la consommation des engrais phosphatés figurent notamment leurs prix élevés, ce qui entraînerait l’appauvrissement des sols et compromettrait la production agricole à long terme.
Pour redresser cette situation, il sera nécessaire de (i) réduire les prix des engrais phosphatés, (ii) adapter les formules fabriquées aux besoins des sols et des cultures pratiquées, et ce en généralisant les études sur la fertilité des sols et (iii) mettre en oeuvre une campagne intense de vulgarisation auprès des agriculteurs.
A ce titre, il a été décidé pour la campagne agricole 1999-2000 de mener une campagne d’envergure pour le marketing et la promotion des engrais phosphatés en ciblant les trois produits suivants: le DAP (18-46-0), le MAP (11-55-0) et le TSP (45%). Ces formules qui sont caractérisées par leurs richesses relatives en azote et en phosphore, sont compatibles avec la nature de la plupart des sols marocains, connus par leur teneur élevée en potasse, et permettent de mieux répondre aux exigences des cultures céréalières.
Cette opération sera appuyée par une réduction par l’OCP de 10% des prix sortie usine des formules qui se déroulera du 1er Octobre au 30 Avril 2000.
Commercialisation des récoltes
Compte tenu de l’impact positif du régime de commercialisation du blé tendre sur le développement de sa production, il est proposé de mettre en place des régimes de commercialisation au profit des céréales fondés sur la fixation d’un prix d’achat à la production, l’octroi aux organismes stockeurs d’une prime de magasinage pendant une période déterminée et la prise en charge par l’Etat des coûts de transport résultant des transferts entres les lieux de stockage et les centres de transformation.
Irrigation de complément
La superficie potentielle pouvant bénéficier de l’irrigation de complément est évaluée à 1 million d’ha, dont 500.000 ha seront réalisés par la réallocation des ressources en eau destinées initialement à l’irrigation intensive. Une première tranche sera réalisée au cours du prochain quinquennat, sur une superficie de 94.000 ha. Le financement sera assuré dans le cadre d’un partenariat avec les agriculteurs et une contribution de l’Etat de 60% du coût d’investissement.
Coût et impacts
Hormis la composante commercialisation, l’effort financier additionnel requis au titre de la campagne agricole 1999-2000 dans la perspective de réalisation du Programme est estimé à 78 millions Dh, répartis comme suit:
- Actions de sensibilisation, de formation et d’encadrement 40 MDh
- Soutien des intrants 26 MDh
- Soutien de la mécanisation 12 MDh
Quant aux impacts du Programme, ils peuvent être résumés ainsi:
- Sur le plan macro-économique: assurer un taux de croissance de l’ordre de 3 points et réaliser une économie de devises de l’ordre de 2 milliards dh.
- En matière d’emploi: créer l’équivalent de 50.000 emplois permanents;
- Sur le plan agricole: améliorer le revenu des agriculteurs au niveau de l’irrigué de 5.000 dh/exploitation/an et en Bour à haut potentiel de 2.000 dh/exploitation/an.
De plus, la sécurisation de 60 millions qx participera structurellement au développement de l’élevage et à l’intensification des autres cultures de l’assolement céréalier, particulièrement les légumineuses, les cultures oléagineuses et les cultures fourragères. Enfin, le Programme permettra de stabiliser le taux de couverture des besoins intérieurs de consommation et contribuera à la garantie de la sécurité alimentaire du pays.
Organisation du Programme
Pour l’exécution, le suivi et l’évaluation du Programme, il sera institutionnalisé des comités, dont les membres seront désignés de façon nominative et représenteront les structures intervenant actuellement dans la filière céréalière.
Il s’agit des comités ci-après:
- Un Comité de suivi présidé par Le Ministre de l’Agriculture, du Développement Rural et des Pêches Maritimes;
- Un Comité de pilotage regroupant les services, les organismes et les opérateurs de la filière concernés;
- Un Comité national d’appui technique regroupant des experts matière;
- Des Comités provinciaux regroupant les Chambres d’Agriculture, les services provinciaux de l’agriculture, les organismes et opérateurs concernés;
- des Comités locaux animés par les Centres de Développement Agricole et les Centres de Travaux.