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mardi, avril 23, 2024

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Valorisation du figuier de barbarie en élevage

Utilisation du cactus par le bétail

Les opuntias sont cultivés comme culture fourragère dans beaucoup de pays dans le but d’assurer un stock d’aliments en cas de situations critiques de sécheresse. Leur grande efficience d’utilisation de l’eau les qualifie d’espèces fourragères idéales dans les régions semi-arides, où la plupart des cultures fourragères sont peu rentables et difficiles à réussir.

Rendement fourrager

La production de fourrage constitue la deuxième grande utilisation du cactus. Plusieurs espèces et variétés ont été sélectionnées pour cette fin en Amérique latine. En effet, beaucoup de pays (Mexique, Brésil, Etats-Unis, Pérou, Chili, Afrique du Sud et Tunisie) produisent déjà des quantités significatives d’aliments de bétail à partir d’opuntia. Le rendement en biomasse dépend de la densité de plantation. Des rendements de 400 à 500 t de matière fraîche/ha, soit environ 40 à 50 t de matière sèche/ha, ont été obtenus avec une densité de plantation de 24 plants/m2, alors qu’une production de 6 t/ha a été obtenue pour 0,25 plants/m2. Des études réalisées en Mexique ont montré que la productivité de l’opuntia en matière sèche varie de 12 à 16 t/ha en fonction des régions.

En irrigué, cette productivité peut atteindre 30 t/ha. Cela représente une productivité au mètre carré de 1,37 kg/an, ce qui fait du cactus l’espèce la plus productive des zones arides (la moyenne pour d’autre espèces est de 0,71 kg/m2/an).

le cactus se caractérise par un rendement fourrager élevé qui se situe entre 10 et 100 t/ha de matière verte, selon les intervalles de coupe et par une production croissante jusqu’à 13 à 14 ans, âge après lequel les rendements diminuent progressivement.

Valeur alimentaire du cactus

Le fourrage du cactus est un aliment incomplet, pauvre en protéines et en lipides avec un rapport Ca/P trop élevé, mais riche en glucides, en eau et en vitamines. Il n’en demeure pas moins fort intéressant si on prend soin de l’utiliser pour constituer des rations équilibrées.

Une raquette fraîche contient à peu prés 90% d’humidité et la composition des 10% de matière sèche qui restent est la suivante: Protéines brutes (4%), TDN (total digestible nutriments) (65%), Calcium (1,4%), Phosphore (0,2%) et Sodium (0,1%).

Un ovin de 35 kg demande environ 350 g de TDN pour assurer ses besoins d’entretien. Il doit donc ingérer 538 g de raquettes sèches de cactus. Ceci veut dire que 5 à 6 kg de matière verte doivent être ingérés. Cependant, un ovin ne mange que 4 kg environ de feuilles fraîches de cactus par jour.

Une raison pour laquelle l’ovin ne peut pas ingérer assez de raquettes pour couvrir ses besoins est la teneur élevée de ces raquettes en eau.

Toutefois, le cactus est d’une valeur inestimable durant les périodes sèches où l’abreuvement devient rare. Les raquettes succulentes, peuvent ainsi servir de réservoir d’eau. Des expériences ont montré que les ovins gardés en enclos peuvent survivre plus de 500 jours sans eau, s’ils ont quotidiennement accès à des quantités suffisante de cactus.

Il est important aussi de prendre en considération le fait que le cactus est exceptionnellement pauvre en protéines brutes (4 %). Il est accepté qu’une ration d’ovins non productifs doit contenir un minimum de 7 à 8 % de protéines brutes. Les rations à faible teneur en protéines brutes ne plaisent généralement pas aux animaux. Un ovin de 35 kg demande approximativement 50 g de protéines brutes par jour, alors que les 500 g de cactus sec, dont se nourrit l’ovin, n’en contiennent que 20 g. Il est donc clair que le cactus doit être complémenté par une autre source de protéines. Il est également à noter que cette plante présente de faibles pourcentages de Na et de P.

Il est clair que le cactus ne doit pas être considéré comme une culture fourragère équilibrée, il doit surtout être considéré et utilisé comme une bonne source d’énergie, qui est peu onéreuse (tableau 1, voir fichier PDF).

La valeur nutritive des raquettes de cactus est sujette à quelques facteurs de variation:

  • La teneur en matière sèche varie du simple au triple dans des raquettes du même âge. Ce fait est en relation avec la période de récolte. Les raquettes récoltées d’Août à Octobre présentent une teneur en matière sèche presque deux fois supérieure à celles prélevées au printemps.
  • La teneur en matières azotées présentent des variations du même ordre sur les raquettes brutes.
  • Les mesures de digestibilité sur ovins montrent que la valeur nutritive diminue fortement avec l’âge des raquettes.
  • En définitive, la valeur énergétique de l’aliment frais dépend surtout de sa teneur en matière sèche, donc des conditions physiologiques de la plante au moment de la récolte. Par contre, sa teneur en protides serait d’autant meilleure que le sol est plus fertile, et le fourrage serait beaucoup plus déséquilibré sur sol pauvre que dans les bonnes terres ou celles ayant reçu une fumure.

La meilleure valeur alimentaire s’obtient avec des raquettes de 2 ou 3 ans et récoltées en été où la teneur en eau est la moins forte. La valeur énergétique peut atteindre alors 0,12 unité fourragère par kg; c’est à dire presque celle de la luzerne.

Pour des raquettes plus jeunes ou plus riches en eau, ou au contraire plus âgées, donc plus lignifiées, cette valeur peut être plus faible de moitié.

Activités du projet ConserveTerra

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