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mardi, mars 19, 2024

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Productivité des ovins et bovins en zone de montagne: Cas de la Province d’Azilal

Au Maroc, L’élevage des ruminants revêt une importance socio-économique certaine et joue un rôle capital dans l’activité économique rurale. Sa part dans le PIB agricole est actuellement estimée à 30 %, soit 4,7 % du PIB global, et la taille du cheptel exploité est estimée à 24 millions de têtes (dont 2,7 millions de bovins, 16 millions d’ovins et 5 millions de caprins).

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Les zones de montagne connaissent un élevage important favorisé par la présence d’une flore pastorale et/ou sylvo-pastorale riche et variée, le rendant comme une composante incontournable dans l’ensemble des systèmes de production agricoles de ces écosystèmes. Dans ce contexte, la province d’Azilal se place parmi les zones d’élevage montagnard par excellence, où le cheptel exploité atteint 1.046.200 têtes (dont 39.400 bovins, 559.000 ovins et 447.800 caprins). Cet élevage est souvent caractérisé par la conduite d’animaux rustiques qui ont généralement rassemblé des qualités d’adaptation à leur environnement spécifique: adaptation à l’environnement climatique, aux ressources alimentaires disponibles, au contexte pathologique et aux modes d’exploitation.

Cependant, la productivité des élevages reste fortement limitée par les pratiques des éleveurs qui sont souvent basées sur leurs connaissances empiriques. Par conséquent, les productions en viande et en lait dans la province sont restées à des niveaux très faibles.

Le présent bulletin a pour objectif d’apporter aux éleveurs de cette région, et des autres zones de montagne, quelques recommandations pratiques qui contribueraient à améliorer la productivité de leurs troupeaux locaux d’ovins et de bovins. On y présente l’ensemble des techniques d’élevage testées dans le cadre des expérimentations de recherche-développement réalisées dans le cadre du projet DRI-PMH dans les zones de Demnate et Ait Bouguemmaz. L’ensemble des résultats technico-économiques dégagés dans ces expérimentations sont également présentés.

Les troupeaux ovins qui ont été concernés par ces essais sont, d’une part, ceux appartenant au système d’élevage dominant dans les zones de moyenne montagne de la province, représentées par la région de Demnate. Il s’agit d’un système semi-intensif où les troupeaux sont constitués d’animaux croisés de phénotype Sardi dont les effectifs varient généralement de 5 à 50 brebis. D’autre part, les troupeaux dominants dans les zones de haute montagne de la province d’Azilal, telle que la vallée d’Ait Bouguemmaz, et qui appartiennent à un système d’élevage extensif basé sur l’exploitation d’une population autochtone appelée Rahalya ou Lekdima. Ce dernier système est caractérisé par la taille élevée des troupeaux variant de 30 à 400 brebis.

Pour ces troupeaux ovins, nos actions ont été centrées sur la conduite de la reproduction en utilisant des béliers performants de races pures Sardi dans les troupeaux de phénotype Sardi en moyenne montagne (Demnate), et Timahdite dans les troupeaux Rahalya en haute montagne (Ait Bouguemmaz). Elles ont également concerné les conduites alimentaire et prophylactique. Et ce, en allant de la préparation à la lutte des reproducteurs jusqu’au sevrage et engraissement des agneaux.

Les expérimentations sur les bovins ont concerné l’activité d’engraissement. Il s’agit d’une activité de plus en plus exercée dans la province suite à un développement considérable de l’élevage laitier, surtout dans les zones de moyenne montagne. Les troupeaux conduits sont constitués d’animaux de races croisée et locale avec une tendance à l’absorption de la locale par l’utilisation généralisée de géniteurs de races laitières. Nos actions à ce niveau ont été focalisées sur la région de Demnate, et ont concerné les conduites alimentaire et prophylactique des taurillons. Il est à noter qu’elles ont été basées sur l’utilisation des taurillons mâles produits dans les élevages laitiers de la région et qui présentent généralement différents phénotypes.

L’ensemble de ces expérimentations s’est aussi basé sur l’introduction des aliments et produits facilement abordables par les éleveurs des zones étudiées, en tenant compte des spécificités régionales.

Par ailleurs, nous considérons qu’au Maroc, et dans la province d’Azilal en particulier, une attention devra être portée sur la conduite alimentaire des troupeaux, car elle requiert un engagement important de l’éleveur en matière de moyens financiers et d’efforts.

Activités du projet ConserveTerra

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