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vendredi, mars 29, 2024

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Utilisation du sorgho comme brise vent starter pour de jeunes plantations d’agrumes

Impact sur la croissance, le développement et la productivité du jeune arbre d’agrumes

Effets immédiats à la sortie de l’hiver 2009

Un jeune plant d’agrumes d’une année présente un volume limité. Il oppose une certaine résistance au vent qui peut en déformer parfois la frondaison mais reste en général peu sensible à la casse et au déracinement. Malgré les vents dont la vitesse a dépassé 80-90 km/h (tempête sur l’échelle de Beaufort), aucun dégât de ce genre n’a été constaté sur la jeune plantation objet de la présente étude, à la sortie de l’hiver 2009. Les effets pervers les plus visibles à l’œil nu (figure 3 et 4) concernent plutôt la perte de feuillage et le noircissement des derniers gourmands non aoutés formés en automne, par suite de l’agitation continue toute la journée.

Les porte-greffes les plus sensibles sont le citrange carrizo et le bigaradier. Nous avons été par contre surpris par la résistance remarquable du volkameriana qui, en plus d’être vigoureux et de croissance rapide, perd peu son feuillage sous l’effet de la violence du vent hivernal.

D’une manière générale, sur le citrange carrizo et le bigaradier, la rangée directement attenante au brise-vent, présente un feuillage et des gourmands intacts, la seconde éloignée du brise-vent de 7m est dénudée à peu prés à moitié avec présence de signes de noircissements sur les jeunes gourmands, et la troisième distante de 13 m, sont presque totalement dénudées avec noircissement quasi-total des jeunes gourmands formés en automne. Par contre la croissance évaluée par la hauteur, le diamètre du porte-greffe, le diamètre de la variété mesuré à 10 cm environ au dessus du porte greffe, semblent peu influencés par le vent. Un résultat quelque peu attendu, puisque l’arrêt de la croissance active des agrumes intervient avant la fin de l’automne, autrement dit avant l’arrivée du vent hivernal.

D’une manière générale, les parcelles donnant directement sur la mer, les petites crêtes, les pistes de circulation entre parcelles, du fait de leur effet «couloir», sont des sites aggravants de l’action néfaste du vent, tandis que le bas de pente et les bas-fonds semblent améliorer la protection contre les méfaits du vent.

D’autre part, les effets les plus néfastes du vent ont été notés derrière le brise-vent constitué de filet synthétique de 70% de porosité. Presque la totalité des plants étaient dénudés avec plusieurs cas de dépérissement et de mortalité. Dans le cas de l’expérience vécue, avec des vitesses de vent hivernal dépassant 70-80 km/h, l’efficacité du filet synthétique est quasi-nulle.

Arrières effets après reprise de la végétation et protection de l’ensemble des lignes en deuxième et troisième années

Pour l’Afourer greffée sur citrange et bigaradier, en partie ou presque totalement dénudée la première année, puis protégées par la suite (situations S2 et S3), le suivi réalisé l’année suivante (2010), a montré une réaction du plant caractérisée par un débourrement tardif (retard de 15 à 21 j), une floraison irrégulière et excessive de type a ou b (fleurs en bouquet sans ou avec peu de feuilles), et une chute totale et précoce des fruits après nouaison. Ce comportement rappelle la réaction du plant à l’inondation observée dans le Gharb à l’occasion d’une étude sur d’autres variétés comme la Marisol, la clémentine de saison et la Washington sanguine.

Chez les plantes, la feuille est l’organe principal de photosynthèse. Dans la présente expérience la question a été de déterminer si la perte (totale ou partielle) de feuillage sous l’effet du vent et le débourrement tardif qui en a résulté ont un impact négatif sur la carrière de l’arbre. Les résultats obtenus ont montré que globalement (figure 4), il n’y a pas d’effet négatif à terme sur la croissance en hauteur, le diamètre du porte- greffe ou celui de la variété, par contre il y a un effet négatif net et significatif sur la productivité en fruits et le profil de calibres qui reste relativement dominé par le petit calibre chez les arbres dénudés.

Paradoxalement, c’est sur le volkameriana n’ayant pas montré de forte chute de feuillage ou de noircissement que l’écart de productivité entre la ligne protégée et la ligne non protégée a été plus important (8,8 kg/arbre contre 2,94 kg/arbre), vraisemblablement en raison d’une croissance rapide amplifiant plus l’écart dû à l’effet dépressif du vent.

Activités du projet ConserveTerra

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