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lundi, octobre 7, 2024

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L’Orobanche: gestion dans la culture des légumineuses alimentaires

Gestion de l’orobanche dans la culture des légumineuses alimentaires

Plusieurs techniques de lutte contre l’orobanche ont fait l’objet d’études et de recherches. Ainsi différents résultats ont été publiés et se présentent comme suit.

Arrachage manuel

L’arrachage manuel et le brûlis des hampes florales, avant la maturation des graines, sont une solution pratique, surtout lorsque l’envahissement de l’orobanche est récent et l’infestation est faible. Cette technique permet aussi de réduire le stock semencier dans le sol. En Inde, l’arrachage manuel de O. crenata sur tomate, pendant 3 ans, a été efficace à 100% par rapport au témoin.

Lutte culturale

Rotation

La rotation peut aussi atténuer ce fléau dans le cas où d’autres spéculations, autres que les plantes hôtes sensibles, peuvent être insérées. L’effet bénéfique de la culture du Lin, cultivée avant celle de la tomate, sur l’infestation de O. Ramosa a été rapporté. Aussi, l’importance du trèfle d’Alexandrie (Trifolium alexandrinum) dans la réduction des infestations d’orobanche, s’il est inséré dans la rotation avec la fève, s’est aussi révélée efficace. De ce fait, il est recommandé d’insérer les plantes pièges dans les rotations avec les cultures des légumineuses afin d’atténuer les dégâts.

Plantes pièges

Ce sont des plantes qui provoquent la germination de l’orobanche sans que leur production soit affectée.

Parmi ces cultures, il y a celles qui sont attaquées par le parasite (catch crops), telle que certaines vesces. D’autre cultures, même si elles stimulent la germination de l’orobanche, elles ne sont pas attaquées (trap crop): c’est le cas du lin (Linum usitatissum L.), du coriandre (Coriandrum sativum L.) et de certaines gesses (Lathyrus ochrus L.). Un semis de lin, 4 à 6 semaines avant la culture de tomate, peut effectivement réduire l’infestation par l’orobanche. Des plantes fourragères comme Vicia dasycarpa et le Trifolium alexandrinum réduisent la banque des graines d’orobanche d’une façon efficiente.

Date de semis

Les dates de semis tardives permettent aux cultures d’échapper aux grandes attaques de l’orobanche. Ces résultats ont été observés sur la culture de fève infestée par O.crenata où les semis précoces de la culture étaient sévèrement attaqués par le parasite; puisque les basses du sol températures réduisent la germination des orobanches, suite aux semis tardifs. Cependant, les semis tardifs affectent sensiblement les potentialités de la culture.

Ainsi, on recommande l’utilisation de variétés précoces semées tardivement aux températures inférieures à 8°C. La première racine principale n’est pas attaquée par l’orobanche qui préfère des températures élevées et un sol sec. Dans ces conditions, la variété précoce croit rapidement et échappe aux parasites.

Le semis tardif (6 semaines de retard pour la lentille) réduit les infestations de l’orobanche de 72,5%. Par contre, il a été démontré que des semis précoces du tabac (qui est une culture de printemps) réduit les infestations de 70% par O.ramosa; tandis que le semis tardif était de 18 à 28%. Ceci est probablement expliqué par la diminution des températures et de l’humidité du sol.

Il a aussi été rapporté que les fortes densités de semis n’affectent en rien les attaques de l’orobanche.

Variétés résistantes

Quand c’est possible, la voie génétique et la meilleure méthode de lutte contre les fléaux. Cependant, la recherche dans ce domaine nécessite de trouver des sources de résistances stables et transférables aux variétés productives.

Dans le cas de l’orobanche, la sélection et l’amélioration génétique pour la résistance à l’orobanche ont connu un succès intéressant pour le tournesol et de moindre degré pour les fèves. L’évolution de la virulence des races du parasite présente un défi continu aux améliorateurs. Les mécanismes de résistances à l’orobanche ne sont pas totalement connus et peuvent être mécaniques ou biochimiques.

Chez certaines plantes cultivées ou sauvages, des cultivars résistants ou tolérants à l’orobanche ont été observés. C’est le cas du tournesol résistant à O. cernua, sélectionné en URSS, du concombre, de l’aubergine et de certaines vesces et gesses (Lathyrus ocrus, Vicia sativa, V. villosa, V. dasycarpa…).

Pour les fèves, le cultivar « Giza 402 », qui est une féverole, a été sélectionné en Egypte pour sa résistance à O. crenata. Cette lignée est utilisée avec succès et à grande échelle comme source de résistance à l’orobanche dans le programme de sélection de la fève. Les études génétiques de la résistance à ce parasite sur la fève montrent que la résistance est polygénique avec surtout des effets additifs importants.

En général, il s’est avéré que les variétés de légumineuse à grains larges « major » (fèves) sont les plus sensibles que celles du type « equina » ou « minor » (féveroles).

D’autre part, il a été rapporté que le système qui contrôle la résistance de l’hôte est complexe. Il semble dépendre plutôt des conditions de l’environnement que du nombre de pieds d’orobanche par plante hôte, qui était considéré comme paramètre indicateur de la résistance.

Cependant, les sols salins se sont montrés moins infestés que les sols non salins, ce qui suggère que les cultures qui s’adaptent mieux aux stress hydrique et salin sont plus résistantes à l’orobanche.

Fertilisation

Une fertilisation azotée et potassique élevée réduit les infestations des orobanches. Cette réduction peut atteindre 33 à 50 %. Il est rapporté qu’une application du sulfate d’ammonium à raison de 28 kg N/ha réduit le nombre d’orobanche dans une culture de fève de 34%  Cependant, les doses impliquées sont très élevées et non économiques. D’autres études rapportent l’intérêt des engrais foliaires dans la lutte contre l’orobanche.

Autres méthodes culturales

Les irrigations et les labours profonds font réduire aussi les infestations. En Egypte, il a été noté que les zones inondées sont moins infestées, telles que les rizières, que les zones moins irriguées. De même, les labours profonds permettant d’enfuir les graines d’orobanches loin du système racinaire des plantes hôtes, réduisant ainsi les infestations.

Solarisation

La solarisation est une méthode de lutte physique utilisée contre les parasites du sol: champignons, bactéries, nématodes, adventices en général et les plantes parasites en particulier. Cette technique consiste à couvrir le sol avec un paillage en plastique de polyéthylène pendant quelques jours avant les semis. Les meilleurs résultats contre l’orobanche, ont été obtenu avec une solarisation pendant 30 à 50 jours en saison chaude. La température maximale du sol, sous le polyéthy-lène, à 5 cm est de 56 °C. Le poids sec de l’orobanche a diminué de plus  de 90%.

Lutte biologique

Certains insectes et champignons ont été signalés comme agents parasites de l’orobanche. Ceci a ouvert une autre voie de lutte contre ces plantes parasites.

Insectes

Plusieurs insectes phytophages s’attaquant à l’orobanche. Seule Photomyza orobanchia kalt, qui est une mouche (Diptère, Agromyzidae), semble avoir des perspectives d’être utilisée dans la lutte biologique contre l’orobanche. Tous les autres insectes inventoriés sont des phytophages qui causent aussi des dommages aux cultures. Cet insecte se trouve à l’état naturel au Maroc.

P. orobanchia est un diptère monophage qui s’attaque exclusivement à l’orobanche. Les larves de cet insecte se nourrissent des tissus reproducteurs de l’orobanche et passent l’hiver dans sa tige au stade pupille. Un seul insecte peut détruire jusqu’à 95 % des graines d’une capsule et peut réduire leur germinations à 1%. Une réduction de 50 % de pieds d’orobanche peut être obtenue avec 500 à 1000 insectes/hectare.

Champignons

Certains champignons s’attaquent aussi à l’orobanche tels que: Fusarium oxysporum f.sp. orthoceras App.& Woll., Sclerotinia spp., Rhizoctonia solani Kühm., Colletotricum lagenarium Halst. et Ell.

F. oxysporum f.sp. orthoceras est le champignon le plus étudié. Il a été formulé en ex URSS pour être appliqué dans les cultures de melon parasitées par l’orobanche. Ces champignons ont besoin d’une humidité relative élevée et d’une température entre 10 et 20°C. Une amélioration de 80,5% du rendement du tabac, avec une réduction du parasite de 75%, ont été obtenues avec l’application de ce champignon, sans effet de pathogénie sur la culture. Récemment, Ulocladium atrum Peuss. a été détecté à l’ICARDA comme champignon s’attaquant à l’orobanche.

Dans certains pays, l’orobanche est consommé par l’homme, comme équivalent des asperges (Italie).

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