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lundi, octobre 7, 2024

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L’Orobanche: gestion dans la culture des légumineuses alimentaires

Importance économique

L’ampleur des pertes de rendements dues à l’orobanche dépend de la sévérité des attaques ou de l’intensité des infestations de la culture. Ces pertes peuvent aller de 5 à 100%.

Au Maroc, des pertes de 100% de la récolte dans 2% des superficies cultivées en fève et des pertes élevées dans 12 % autres ont été relevées. Récemment, ces pertes globales sont évaluées à 30% de la production.

Bio-écologie de l’orobanche

Cycle biologique

La plupart des espèces d’orobanche sont annuelles et se reproduisent par graine.

Les graines sont de taille minuscule (0,2 à 0,3 mm) et présentent une dormance profonde selon les espèces et l’environnement.

Même sous des conditions favorables, la germination ne peut avoir lieu qu’en présence de substances stimulatrices de la germination ou exsudats racinaires sécrétés par les racines de l’hôte. En plus de la présence de substances stimulatrices et la plante hôte, la germination nécessite le conditionnement des graines, assuré par la température, et l’humidité du sol.

Après le conditionnement, qui dure à peu près deux semaines selon les espèces, la graine germe et émet un germe tubulaire ou « procaulôme » de couleur jaune orange. Ce dernier peut atteindre 3 à 4 mm de longueur avec un diamètre de 0,15 mm. Le germe tubulaire montre un chimiotropisme positif et s’allonge en direction de la racine de l’hôte. Si le procaulôme atteint celle-ci, son extrémité s’épaissît et s’attache à la surface de la racine. Cet épaississement est l’appressorium. Si le germe tubulaire n’arrive pas à se fixer sur l’hôte, après quelque jours de sa germination, il meurt.

L’appressorium connecte avec les tissus de l’hôte par dégradation enzymatique et pénétration mécanique, et forme les suçoirs ou haustoria qui adhérent fortement à la racine. Après le contact entre l’appréssorium et les vaisseaux de l’hôtes, on assiste à la formation d’une masse gélatineuse ou tubercule de 0,5 à 2,5 cm de diamètre. Avec cet organe le parasite prélève l’eau, les éléments minéraux et les composés organiques de l’hôte.

Jusqu’à la formation des bourgeons, le développement de l’orobanche reste inaperçu. Vers mars-avril, la tige pointe et émergé du sol au pied de la plante hôte. Il se forme ensuite une hampe florale dont la croissance s’effectue en quelque jours: floraison rapide, fructification puis dessèchement. Les grains sont contenus dans des capsules qui sont libérées par déhiscence à maturité et se répandent au pied de la tige.

Selon les conditions du milieu, la phase souterraine de l’orobanche peut durer de 30 à 100 jours, alors que le cycle biologique entier, depuis la germination jusqu’à la production des grains, a besoin de 3 à 7 mois environ.

Reproductivité

La productivité d’un pied d’orobanche est énorme. Elle varie de 50.000 à 500.000 graines/pied, soit 500 à 5000 graines/capsule avec en moyenne 100 capsules/pied. Le poids de 1000 graines est de 2,9 mg. Ces graines ont une dormance de 18-24 mois. Des composés phénoliques ont été identifiés pour leur rôle dans la dormance des graines d’orobanche.

D’autre part, les graines d’orobanche sont susceptibles de conserver leur faculté germinative plus de dix ans.

Par ailleurs, le stock semencier dans le sol constitue une source de réserve renouvelable à laquelle il faut prêter attention. Ce stock augmente annuellement dans la couche arable du sol jusqu’à 4 millions de graines/m2. Cependant, 80 % des graines d’orobanche se trouvent dans les 30 cm du profil vertical du sol.

Conclusion

Le problème posé par l’orobanche dans les cultures et particulièrement les légumineuses alimentaires est d’une importance extrême, vu les dégâts qu’il occasionne. Néanmoins, les pertes causées et l’extension actuelle de cette adventice parasite font d’elle un fléau qui doit être pris au sérieux. De ce fait, le développement des cultures de légumineuses alimentaires reste tributaire du degré de contrôle de ce parasite.

Les recherches entreprises sur l’orobanche sont assez nombreuses, notamment sur celles parasitant les cultures les plus importantes. Elles ont permis de mieux comprendre les relations hôte/parasite, l’identification de sources de résistance chez quelques espèces (fève, vesce..) et de développer quelques techniques de lutte.

Activités du projet ConserveTerra

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