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samedi, avril 20, 2024

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Installation précoce des cultures d’automne: Cas des céréales

Les exigences relatives à l’état initial de la parcelle

L’état structural de la parcelle au moment du passage du premier outil de travail du sol est la résultante des influences cumulées de la conduite de la parcelle depuis son exposition aux facteurs extérieures. Cet état initial résulte donc des effets consécutifs d’un passé ancien (histoire culturale) et d’un passé récent (précédent cultural). Les empreintes de ce dernier sont les plus apparentes et sont généralement les plus considérées dans la planification de la nouvelle conduite de la parcelle. L’approche système tient rigoureusement compte de l’impact favorable ou défavorable produit par l’histoire culturale et plus particulièrement par le précédent sur l’état structural de la parcelle. En effet, il est clair que l’impact produit par une légumineuse (précédent) est très différent et ne peut pas être ignoré de celui produit par une culture de tournesol. L’installation d’une céréale après ces 2 précédents culturaux n’exigent en aucun cas la pratique du même système de travail du sol. La rentabilité de l’agriculture peut être significativement améliorée en reconnaissant et en tenant compte des différence créée par ces 2 précédents en terme de structure et de résidus organiques.

Conservation de l’eau

Dans les régions de production des céréales, la conservation de l’eau est une composante déterminante aussi bien pour l’installation que pour l’élaboration du rendement. Dans notre climat méditerranéen, il est très difficile de démontrer le transfert d’une réserve hydrique d’une campagne à l’autre, du fait que la saison estivale est chaude, sèche et longue. Donc, toute conservation d’eau ne peut viser qu’un transfert d’une réserve hydrique emmagasinée en début du cycle pour une utilisation efficiente durant les phases de fin du cycle d’une même compagne.

La maîtrise de cette démarche suppose la pratique de stratégies de management intégrant le choix de la période de semis, la gestion des résidus organiques et le contrôle des adventices.

La période de semis

Elle place le cycle de production dans la saison des pluies. Vu l’absence de références et de recommandations assurantes, chaque année l’agriculteur se trouve confronté à décider, non sans difficulté, la période de son semis. Cependant, des recherches entreprises ont montré l’intérêt de semer précocement. Cet avantage par rapport à un semis tardif a été assez persistant même durant des années où la quantité des pluies est inférieure à la normale et la répartition des précipitations anormalement irrégulière. En effet, les céréales semées précocement profitent mieux des premières pluies qui permettent d’assurer l’implantation du peuplement à la levée et minimiser les risques d’exposer les phases de reproduction à la sécheresse très probable de fin du cycle.

Ce semis précoce suppose évidemment une préparation du sol également précoce. Donc, le semis précoce n’est pas un simple choix de date, mais c’est une stratégie avec ses propres exigences en matière de travail du sol. Différentes stratégies peuvent être adoptées selon les systèmes de culture, le milieu pédo-climatique et le mode d’aménagement. En ce qui concerne les zones arides et semi-arides, les céréales qui, généralement dominent un assolement peu diversifié, sont cultivées en rotation monoculturale, biennale ou triennale avec le tournesol, les légumineuses, les cultures fourragères, ou simplement la jachère. Devant une telle situation, la réalisation d’un semis précoce (début Novembre) nécessite l’entreprise de travaux primaires (quand ils sont nécessaires) au début de l’été avant que le sol ne se dessèche et/ou ne devienne très cohérent (résultat de l’appauvrissement de nos sols en matière organique). Ceci veut dire que la récolte du précédent doit être effectuée en Mai ou Juin. Donc, les précédents comme les légumineuses, certaines cultures fourragères, ou la jachère sont très favorables. Les précédents récoltés plus tardivement comme le tournesol laisse un sol compact desséché et cohérent et donc difficile sinon impossible à travailler avant les premières pluies.

La gestion des résidus organiques

Le devenir des résidus organiques produits après la récolte du précédent, pose un problème crucial chez la majorité des agriculteurs qui adoptent des systèmes mixtes de production, végétale et animale. Les résidus «herbacés» à base de feuilles et tiges non ligneuses sont utilisés pour l’alimentation du bétail. La conséquence d’une telle gestion affecte négativement l’adoption du travail précoce, favorisant l’approvisionnement sol en matière organique et va à l’encontre de l’introduction de systèmes de travail minimum et du zéro travail, très préconisés actuellement pour la conservation de l’eau dans les zones bour.

Dans de telles situations, une gestion différente des résidus organiques et une sensibilisation des agriculteurs aux atouts de ces stratégies s’imposent. Le choix des outils de préparation primaire, autre que les charrues, qui ne retournent pas le sol et ne l’enfouissent que très partiellement peuvent être préconisées.

Le contrôle des mauvaises herbes

C’est une opération déterminante pour la conservation de l’eau et donc pour la réussite du semis précoce. En effet, la préparation du lit de semences et le semis doivent être réalisés avant les premières pluies. Par conséquent, le peuplement pieds à la levée se trouve, dans certaines situations, en difficulté de continuer sa croissance et son développement à cause d’une compétition précoce par une population d’adventices vigoureuses et agressives qui colonisent la parcelle après les premières pluies. Si cette infestation n’est pas contrôlée, le peuplement réalisé à la levée peut être significativement réduit suite à la compétition par les adventices pour la lumière et l’alimentation minérale et hydrique. L’épuisement de la réserve hydrique qui peut en résulter, peut annuler tout l’effort effectué par l’agriculteur jusqu’à présent pour avoir semé précocement. L’utilisation des herbicides de pré ou post-levée est fortement recommandée pour minimiser les risques d’infestation précoce très préjudiciable, et ne peut pas être dissociée du système de travail du sol préconisé.

Activités du projet ConserveTerra

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