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lundi, octobre 7, 2024

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L’alimentation de la vache laitière pour une meilleure qualité du lait: comment augmenter le taux butyreux et protéique du lait

Effet du mode de présentation physique des aliments

De façon générale, la réduction des aliments en particules de plus en plus fines se traduit par une diminution du taux butyreux comme dans le cas des régimes riches en aliments concentrés.

Des études ont montré une corrélation positive entre l’indice de fibrosité d’une ration (temps de mastication et de rumination) et le taux butyreux.

La fibrosité de la ration est principalement influencée par la finesse de hachage des fourrages. Ainsi, quand les ensilages sont finement hachés, le taux butyreux diminue alors que le taux protéique reste pratiquement inchangé. En effet, si la ration manque de structure, la vache la mâchera peu et le temps de rumination diminuera, réduisant ainsi la production de salive, substance riche en tampons. Ainsi, avec l’herbe jeune, il conviendrait de compléter la ration avec un peu de foin grossier (ou un peu de paille) pour améliorer sa structure (photo 2, voir fichier PDF).

Le broyage fin des aliments concentrés est également susceptible de diminuer la fibrosité de la ration. Ainsi, les céréales présentées sous forme aplatie ou légèrement concassée entraînent une moindre chute du taux butyreux, essentiellement au delà de 50 à 60 % de concentrés dans la ration.

Effet de la nature des concentrés

Le type de concentrés utilisé reflète la nature des glucides de la ration. La quantité ainsi que le type de glucides ingérés par l’animal influencent les teneurs en matières grasse et protéique du lait. Dans ce sens, plusieurs études ont cherché à comparer l’effet des parois (pulpe sèche de betteraves, drêches de brasserie,…) et des sources d’amidon (blé, orge, maïs). A forts taux de concentrés (+ de 50%), ce sont les céréales qui entraînent des chutes plus importantes de taux butyreux. Suite à la consommation de quantités élevées d’amidon, la fermentation au niveau du rumen donne lieu à des quantités importantes de propionate, ce qui se répercute positivement sur le taux protéique et non sur le taux butyreux. Toutefois, cette influence dépend du type d’amidon (et de la forme de distribution de ces aliments). L’orge et l’avoine, dont l’amidon est rapidement dégradé par la microflore ruminale influencent plus le taux butyreux que le maïs dont la dégradabilité de l’amidon est plus lente.

Quant aux aliments riches en sucres simples (betteraves, mélasse), ils augmentent la production ruminale de butyrate, ce qui est favorable à des taux butyreux élevés.

Effet de certains fourrages

Les fourrages contribuent dans l’augmentation du taux butyreux du lait par le biais des micro-organismes qui fermentent la cellulose et l’hémicellulose en acétate et butyrate, précurseurs de la fabrication de la matière grasse du lait.

L’ensilage de maïs donne un lait riche en matières grasses en comparaison avec d’autres ensilages (tel que l’ensilage d’herbe), car il est relativement bien pourvu en matières grasses (environ 4% MS) et favorable aux fermentations butyriques. L’apport d’ensilage de maïs est aussi souvent associé à des taux protéiques élevés, en raison de sa valeur énergétique élevée.

Les comparaisons faites entre ensilages et foins montrent que le foin est plus efficace dans l’élaboration d’un taux butyreux élevé par rapport au même fourrage ensilé, même s’ils présentent la même quantité de fibres.

Autres facteurs

Parmi les autres pratiques intéressantes qui permettent de maintenir un taux butyreux stable, on peut citer:

– un fractionnement de la ration alimentaire en plusieurs repas (préférablement 4 fois par jour);

– l’inclusion de tampons dans la ration (bicarbonate de sodium et oxyde de magnésium à raison de 1-1.5 et 0.4-0.8% du concentré, respectivement);

– éviter de laisser les vaches sans aliments pendant une longue période puis leur distribuer une grande quantité d’un seul coup;

– bien mélanger la ration avant sa distribution aux animaux pour éviter que certaines vaches n’accèdent qu’aux particules fines qui causent une chute du taux butyreux;

– distribuer le grossier en premier, avant le concentré.

Conclusions

Au terme de ce bulletin, on peut dire que tous les facteurs alimentaires qui peuvent engendrer une acidose (excès d’amidon, déficit de fibres, défaut de transition alimentaire) peuvent générer une baisse du taux butyreux. Le meilleur moyen pour maintenir un taux butyreux adéquat est donc de distribuer une ration équilibrée avec une proportion adéquate de fourrage. Quand le concentré est riche en grains et est distribué en grande quantité, l’incorporation d’un tampon permet de maintenir un environnement ruminal stable favorable à un bon taux butyreux.

Le taux protéique est influencé principalement par l’apport énergétique. Les rations riches en énergie stimulent le taux protéique si les besoins énergétiques de l’animal ne sont pas couverts, on assiste à une diminution du taux protéique.

Activités du projet ConserveTerra

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