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mardi, avril 23, 2024

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Productivité et rentabilité de la betterave à sucre irriguée au goutte à goutte dans les sols sableux de Larache

Récolte

La betterave a été récoltée au moyen d’une arracheuse mécanique à lame, puis décolletée et chargée manuellement. D’après les observations réalisées dans les sables de Larache, la récolteuse tractée à l’aide d’un pneumatique à 4 roues motrices de 90 CV, peut arracher environ 12 ha/j en travaillant de façon soutenue du matin au soir. Il faut également 3 à 4 ouvriers pour décolleter l’équivalent d’une remorque de 20 t de racines et 4 ouvriers pour charger le même tonnage à la tâche.

L’irrégularité du transport, et par voie de conséquence l’impossibilité de respecter le programme d’arrachage prévu avec la Sucrerie, a été le problème majeur de gestion des chantiers de récolte de la betterave à Mazaria en 2007.

Au Maroc, la tarification du transport de la betterave n’est pas indexée sur des critères, pourtant pertinents, tels que l’état de la route ou la difficulté de circulation en terrain marécageux ou sableux. Payé à la tonne kilométrique, le transporteur évite de venir charger dans les sables où le camion a besoin d’être remorqué aussi bien pour charger la betterave que pour regagner la route une fois le chargement effectué.

D’une manière générale, on ne vient dans les sables que lorsqu’il n’y a rien à charger ailleurs. Souvent, les betteraves devaient séjourner longtemps sur place (perte de poids, noircissement, …) avant d’être enlevées. Finalement, faute de disponibilité de camions de l’Office National des Transports, la Société a été dans l’obligation d’interrompre d’autres travaux plus urgents afin de transporter elle-même la betterave, en utilisant ses propres remorques.

Rentabilité

Rappelons qu’au Maroc, la recette de la culture est calculée pour une betterave au stade décolletage; le transport étant à la charge de la sucrerie. La formule utilisée pour le paiement est:

Prix (Dh/t) = [ (P-3) x 365)/13,5) + 45]

où P désigne la polarisation en %. Autrement dit, à une polarisation minimale de 11 % correspond un prix à la tonne de 318 Dh, à une polarisation respectable de 18 % qui est celle de Mazaria correspond 450,56 Dh et à une polarisation exceptionnelle de 22 % (rarement observée avec les grands tonnages) correspond 558,70 Dh.

Le tableau 3 (voir fichier PDF) présente les données économiques sur la culture. La recette totale est de 27.328 Dh/ha (dont 95 % représente celle des racines et 5% celle des collets vendus sur place), le prix de revient est de 19.463 Dh/ha, et la marge bénéficiaire est de 7.865 Dh/ha. A cette marge, il faut ajouter 3.000 à 3.500 Dh/ha, en cas de revente de la dotation en pulpe sèche (producteur non éleveur).

A Mazaria, cette marge est plus intéressante que celle des céréales et sensiblement plus faible que celle du maïs ensilage qui représente l’activité principale du secteur de grande culture de l’entreprise. Par contre, on ne peut pas se prononcer sur la comparaison avec d’autres cultures fortement présentes dans le périmètre, comme la pomme de terre, l’arachide et la tomate, faute de données.

Dans le contexte de l’expérience vécue, la main d’œuvre représente la dépense la plus importante de la structure du prix de revient de la betterave avec 40 % (dont l’essentiel correspond à la dépense du désherbage manuel et aux frais de récolte), suivie ensuite des frais d’irrigation avec 22 % (dont environ les 2/3 pour l’amortissement du goutte à goutte et 1/3 pour payer la facture d’eau à l’Office Régional), la fertilisation minérale avec 14 %, les carburants et lubrifiants avec 8 %, et le reste, y compris la valeur locative de la terre (ou la moitié de cette valeur plus exactement) 16 %.

Activités du projet ConserveTerra

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