Les exploitations familiales des pays du Sud, au foncier cultivable souvent limité, doivent pouvoir entretenir la fertilité de leurs terres si elles veulent améliorer leur productivité. L’agriculture de conservation et le semis direct sans travail du sol constituent des pratiques pouvant répondre à cet enjeu. Mais on constate qu’elles sont très peu adoptées par ce type
d’exploitations. Cet article vise à décrire comment et pourquoi des agriculteurs de la région du Moyen Sebou au Maroc ont pu adopter le semis direct des cultures pluviales. Des entretiens avec les agriculteurs et quelques mesures au champ ont été réalisés. L’analyse du chantier de semis direct montre que l’agriculteur réalise une économie de temps et d’argent pour l’implantation du blé, comparativement au semis après préparation du sol. L’évolution du système de culture en semis direct vers un système d’agriculture de conservation avec couverture du sol est complexe et peu envisageable, du fait des enjeux économiques et sociaux autour de l’usage des résidus de cultures dans les exploitations de polyculture – élevage. Le renforcement de l’action collective apparaît important pour assurer la durabilité de cette expérience (meilleure organisation des chantiers, mise en place d’un suivi – évaluation, collaboration recherche – développement, etc.).
https://www.cahiersagricultures.fr/articles/cagri/pdf/2015/02/cagri2015242p76.pdf