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mardi, novembre 12, 2024

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Évaluation de la contribution de l’arganier dans le revenu du ménage rural et comparaison de sa rentabilité dans différents systèmes de production

MATÉRIEL ET MÉTHODES

Une étude empirique a été réalisé dans la province de Tiznit où la forêt d’arganier s’étale sur une superficie de 140 000 ha, et plus précisément au niveau des communes rurales de Reggada, Bounaamane, Arbaa Sahel, Amelne, Anezi et Tirhmi caractérisées par une densité d’arganiers et un tissu coopératif (féminin surtout) si importants. L’étude a été menée via des entretiens semi-directif auprès de 95 personnes, dont 67 hommes et 28 femmes relevant des communes sus-citées.

L’évaluation de la contribution de l’arganier dans le revenu du ménage et sa rentabilité financière a été effectuée moyennant le recours à l’analyse coût-bénéfice appliquée à quatre modèles d’exploitation représentées par 4 classes, plus ou moins homogènes, issues d’une analyse multivariée (Figure 1).

Ainsi, les quatre modèles d’exploitation représentent respectivement, un modèle où les arganiculteurs sont plus orientés vers la production céréalière, un deuxième modèle comprenant les arganiculteurs spécialisés davantage dans l’élevage et deux modèles d’exploitation où l’arganier représente la seule et unique source agricole de revenu pour les ménages. La différence entre les deux modèles d’arganier est liée à la valorisation de la matière première «Affiache». Une première sous-classe constituée, d’une part, des agriculteurs qui se contentent par la vente de la matière première aux intermédiaires des douars à un prix dérisoire, soit 2 dhs le kilo. D’autre part, une deuxième sous-classe des arganiculteurs qui tirent davantage de profit de l’arganier en vendant des amendons concassés à un prix moyen unitaire plus élevé.

Ainsi, nous obtenons les modèles d’exploitation présentés dans le tableau 1.

Tableau 1: Répartition en sous-classes de l’effectif enquêté

Classes Description Effectif Part en %
C1 Ayants droit exploitant la forêt d’arganier et pratiquant la céréaliculture 28 29
C2 Ayants droit exploitant la forêt d’arganier et pratiquant l’élevage des petits ruminants 12 13
C3

 Sous-classe 1

L’arganier est la seule source agricole de revenu. Aucune valorisation des produits de l’arganier 47 49
C3 

Sous-classe 2

L’arganier est la seule source agricole de revenu. Aucune valorisation des produits de l’arganier 8 8
Total 95 100

 

Les prix de vente des amendons de l’arganier sont compris entre 30 et 40 dhs/kg. Nous prenons comme moyenne annuelle 35 Dhs/kg que nous considérons comme prix du marché pour l’année 2016. Ce montant représente également un « Shadow-price » pour les amendons autoconsommés par les ménages ruraux, car c’est le prix du consentement à recevoir qui permet d’égaliser les satisfactions des différents usages. L’évolution du prix a été estimée par une série chronologique de 10 ans et suppose une augmentation moyenne de 2 % par an.

Les prix des autres produits de l’exploitation figurent dans la base de données et évoluent suivant des hypothèses différentes:

  • Ceux des produits céréaliers augmentent dans le modèle suivant la tendance d’une série chronologique de prix nationaux sur 20 ans;
  • Les prix des produits animaux augmentent suivant le taux d’inflation moyen de 2 % à défaut de données chronologiques sur les prix;
  • La rémunération du travail augmente également suivant le taux d’inflation moyen.

Pour estimer l’évolution de la production d’argane, certains auteurs comme Le P. de Waroux (2011) et le Haut-commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification (HCEFLCD) ont estimé que la densité de l’arganeraie a diminué de 44,5 % entre 1970 et 2007. Nous considérons comme hypothèse que la diminution de la densité de l’arganeraie est linéaire et nous extrapolons cette tendance sur 15 ans (entre 2016 et 2030).

Pour les cultures, étant donné que la SAU n’est pas extensible, le premier scénario apparent est la stabilité des superficies qui se traduit par une stabilité de la production. Nous pouvons également envisager des substitutions à l’intérieur de la sole céréalière.

L’analyse de sensibilité a montré que pour des parcelles de si petites tailles et pour des productions et des prix de céréales aussi rapprochés, la substitution entre l’orge, le blé tendre et le blé dur n’est pas aussi influente sur le revenu.

Concernant les coûts de productions annuelles, nous remarquons dans les données qu’il s’agit exclusivement de coûts variables. Il est possible de définir pour chaque culture (ou cheptel) une régression entre les coûts variables de 2016 et la production de la même année. Ainsi, les coûts variables vont suivre l’évolution des quantités produites.

Source sur Revue Marocaine des Sciences Agronomique et Vétérinaires et ficher PDF
https://www.agrimaroc.org

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