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lundi, octobre 7, 2024

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Techniques de production de l’arachide: Résultats d’enquêtes au Loukkos

Résultats et discussion

Flore adventice

Les 25 relevés réalisés dans cette étude ont permis d’identifier un total de 25 espèces adventices: 20 espèces dans les lignes et 19 espèces entre les lignes. Aucune différence nette entre les infestations dans les lignes et les infestations entre les lignes n’a été observée. Toutefois, le souchet rond (Cyperus rotundus) a tendance à envahir beaucoup plus les interlignes que les lignes.

Du point de vue taxonomique, les 25 espèces adventices se répartissent en 17 espèces dicotylédones annuelles, 3 graminées annuelles, 3 monocotylédones vivaces et 2 dicotylédones vivaces. Du point de vue localisation dans la culture, 13 espèces ont été communes aux lignes et interlignes, 7 sur les lignes mais absentes dans les interlignes et 5 entre les lignes mais absentes dans les lignes. Néanmoins, le chiffre de 25 espèces demeure trop faible en comparaison avec les 244 espèces adventices rencontrées dans différentes cultures d’hiver à travers tout le périmètre du Loukkos.

Les nombres d’espèces adventices par relevé ont varié entre 3 et 7. Ces chiffres indiquent que la richesse floristique a varié d’un site à un autre. En fait, les infestations dépendent de plusieurs facteurs: l’efficacité du désherbage, la rotation culturale, les préparations du sol avant le semis, etc.

En utilisant l’indice d’abondance de chaque espèce adventice, cette étude a permis de ressortir quelques espèces adventices assez abondantes dans les champs d’arachide comme le souchet rond (Cyperus rotundus), le souchet jaune (Cyperus esculentus), le chiendent pied de poule (Cynodon dactylon), le pourpier (Portulaca oleracea), la digitaire sanguine (Digitaria sanguinalis), le dactyle d’Egypte (Dactyloctenium aegyptium), l’amarante étalée (Amaranthus deflexus) et l’amarante réfléchie (Amaranthus retroflexus). Toutes ces espèces sont des thermophiles très abondantes dans les cultures irriguées en été, comme le maïs.

La verbesine (Verbesina encelioides) a été trouvée dans certaines parcelles d’arachide. Cette espèce a déjà envahi plusieurs régions du Maroc depuis son introduction aux environs de 1990, et ses semences ailées ont favorisé sa dissémination depuis Agadir jusqu’au périmètre du Loukkos.

Précédents culturaux

L’arachide est cultivée essentiellement après deux cultures: la pomme de terre en premier lieu (18 cas sur 25) suivie du blé tendre (6 cas sur 25). Ce sont toutes des cultures irriguées par aspersion dans le périmètre de Loukkos. Le précédent jachère a été rencontré une seule fois.

Travail du sol et semis

Toutes les parcelles d’arachide prospectées ont été labourées une ou deux fois avec la charrue à 3 disques suivie d’un ou de deux passages du pulvériseur à disques (cover crop) et d’une opération de traçage des lignes pour le semis. L’objectif de la préparation du sol est d’ameublir le lit de semences, de faciliter le semis et de détruire les adventices et les repousses des cultures, pour favoriser la germination et la levée de l’arachide.

Les dépenses moyennes engagées dans la préparation du lit de semences ont été estimées à 1.250 Dh/ha, ce qui représente 5,6% du coût de production à l’hectare.

Les doses de semis ont varié entre 125 et 280 kg/ha, avec une moyenne de 200 kg/ha. Le prix des semences a été entre 23 et 28 Dh/kg, avec une moyenne 24 Dh/kg. La plupart des agriculteurs ont utilisé les semences auto-produites. Le coût des semences a varié entre 2.875 et 6.720 Dh/ha, avec une moyenne de 4.800 Dh/ha = 200 kg x 24 Dh/kg. Les dépenses moyennes engagées dans l’achat des semences ont donc représenté 21,3% du coût de production à l’hectare.

Il est à noter que les semences utilisées pour le semis ne sont pas des semences certifiées. Les faibles peuplements d’arachide observés dans certains champs prouvent la faible qualité des semences et surtout le faible taux de germination.

Fertilisation de l’arachide

La culture d’arachide présente un volume racinaire important qui lui permet une bonne utilisation des fumures organiques et minérales. Toutefois, selon cette enquête, aucun agriculteur n’a utilisé les engrais de fond au moment du semis. Après la levée, six différents engrais ont été utilisés par les 25 producteurs d’arachide. L’ammonitrate 33% a été utilisé par 22 agriculteurs (sur 25) avec des quantités variant de 1,25 à 5,50 qx/ha avec une moyenne de 3,5 qx/ha. Le sulfate d’ammoniaque 21% a été employé par 19 agriculteurs (sur 25) avec une dose moyenne de 5,50 qx/ha. Onze producteurs ont utilisé 4 engrais composés avec des quantités allant de 1 à 5 qx/ha: 22-14-4, 18-9-17, 18-46-0 et 31-4-0.

Les engrais sont très mal utilisés puisque les agriculteurs ne font aucune distinction entre engrais de fond et engrais de couverture. Les 25 parcelles échantillonnées ont reçu excessivement l’azote provenant des 6 engrais employés en plus du fumier organique utilisé par certains agriculteurs à raison de 40 à 60 T/ha et qui n’est pas comptabilisé avec les engrais. D’ailleurs, il a été remarqué dans une précédente étude que la fumure apportée à l’arachide est particulièrement excessive: 3 à 4 qx/ha de 14-28-14 et 5 à 6 qx/ha de sulfate d’ammoniaque. D’une part, l’arachide n’a pas besoin de trop d’azote car c’est une légumineuse qui fixe l’azote grâce aux Bradyrhizobium sp., d’autre part, le phosphate et la potasse sont recommandés comme engrais de fond et par conséquent déconseillées en post-levée des cultures.

En tout cas, les dépenses engagées par les producteurs pour l’achat des engrais ont varié entre 800 et 6.000 Dh/ha, avec une moyenne de 3.300 Dh/ha. Ceci représente 14,7% du coût de production.

Activités du projet ConserveTerra

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