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Développement d’un Semoir Direct Combiné adapté aux conditions sèches

Dans le cadre d’un projet de recherche-développement commun entre l’IAV Hassan II et l’INRA, financé par la DERD relevant du Ministère de l’Agriculture, une équipe du Département de Machinisme Agricole: El Hassan BOURARACH (prof., responsable du projet), Saïd EL HOUSNY (Ing.), Zakaria AISSAOUI (Ing.), Abdellatif OUABBOU (Tech.), Mohamed MEZOUARI (Tech.) et Larbi EL AMRI (Tech) de l’IAV Hassan II) a conçu et fabriqué un prototype de semoir direct combiné adapté aux conditions locales (application en sol sec) des zones arides et semi-arides marocaines (Photo page 1, voir fichier PDF). Ces zones représentent plus de 5 millions d’hectares. Les essais menés au Maroc, ont montré que les semoirs directs à disques commercialisés n’ont pas un pouvoir de pénétration suffisant en sol sec, et par conséquent la qualité du lit de semences et de recouvrement des graines laissent à désirer.

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Le prototype a été conçu sur la base d’un cahier des charges établi selon les objectifs visés et de certaines orientations. La conception s’est concentrée sur le système d’enterrage soumis à des contraintes mécaniques qui entravent le développement de la technique du semis direct au Maroc. Quant aux autres organes du prototype, ils sont similaires à ceux d’un semoir classique (trémie, transmission, distribution). Le premier modèle de système (prototype élémentaire) a subi une série d’essais dans des conditions de sol extrêmes (sols secs, couverts de débris végétaux et dénivelés). Après plusieurs modifications et améliorations, un système d’enterrage a été mis au point. Celui-ci fonctionne avec satisfaction et répond aux exigences précitées (coupe des résidus, pénétration suffisante, recouvrement satisfaisant, régularité de la profondeur de semis). Le système ainsi conçu est constitué des éléments suivants (Figure 1, voir fichier PDF):

– Un disque plat monté à l’avant, tranche les résidus végétaux pour éviter les risques de bourrage, et ouvre un sillon étroit. Cet élément est important dans la mesure où le semis direct repose sur la présence des résidus des cultures en surface et sur leur bonne gestion.

– Un soc ouvreur caractérisé par un pouvoir de pénétration suffisant en conditions sèches, suit le disque, ouvre et émiette le sillon en perturbant une quantité de sol apte à recevoir les semences et les engrais (contenant suffisamment de terre fine).

– Un élément semeur et un localisateur d’engrais, montés sur un parallélogramme déformable. Ce dispositif permet à chaque élément semeur de suivre les dénivellations du sol.

– Un système de réglage de la profondeur de semis et de dépôt d’engrais. Il permet d’ajuster la position de l’engrais à environ 8 cm pour qu’il soit disponible dès le démarrage de la plante et celui de la semences à environ 5 à 6 cm.

– Deux roues plombeuses disposées en arrière, assurent le recouvrement, le tassement et la limitation de la profondeur de semis et de dépôt d’engrais.

Le Semis Direct: Une technologie avancée pour une agriculture durable au Maroc

En semis direct, le sol n’est pas travaillé. Il est maintenu couvert en permanence par une biomasse sèche (paillis ou mulch) de résidus végétaux, retrouve son état naturel, sa vie biologique s’anime, sa qualité se redresse, sa fertilité s’enrichit et il est à l’abri des différentes formes de dégradation. Le système permet une augmentation notable des rendements (en qualité et en quantité) et une amélioration des indices qualitatifs du sol. Il entraîne aussi avec lui différentes industries (fabrication de machines spécialisées pour le semis et la gestion des résidus, industrie chimique des herbicides…) et aidera les agriculteurs à réduire les coûts de production et les temps de travaux pour une diversification des cultures et des activités agricoles au sein de l’exploitation. Le gain en temps, associé à des humidités élevées du sol, permet des semis indépendamment des pluies et des difficultés d’accès au terrain. Ce système est sans doute la voie pour une nouvelle révolution agraire.

Le semis direct est une simplification plus poussée du travail du sol, qui consiste à implanter une culture sans travail préalable du sol, tout en effectuant une ouverture dans le sol pour déposer la semence à la profondeur souhaitée et ceci afin d’assurer à la graine les conditions les plus favorables à la germination, à la levée et à la croissance pour obtenir les rendements escomptés. En d’autres termes, la couche arable superficielle n’est ni retournée, ni entraînée, ni cisaillée et ni soulevée comme dans le cas des labours conventionnels. Cette simplification du travail se caractérise par une absence totale de l’action d’un outil aratoire.

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Introduction

En milieu semi-aride marocain, les techniques mécanisées de travail du sol ont montré leur limite pour la gestion durable de la ressource sol pour deux raisons: la maîtrise insuffisante de l’érosion et la déperdition du stock en matières organiques des sols. En d’autres termes, ces techniques ne sont plus adaptées aux contraintes pédo-climatiques des zones semi-arides.

Les techniques mécanisées de travail du sol engendrent l’émiettement excessif, le tassement et la compaction des sols, l’érosion, le ruissellement, l’appauvrissement et le dessèchement des terres qui ne permettent pas un développement agricole durable. Le défi est double, le système de culture doit permettre une amélioration des productions et en même temps une préservation des ressources naturelles et de l’environnement (Figure 1, voir fichier PDF). Ce défi ne peut être complètement satisfait que si le non-labour est pratiqué à niveau technologique élevé. Ce développement technologique doit concerner la gestion des résidus à la récolte et au moment du semis (distribution spatiale des résidus), l’implantation des cultures (profondeur de semis, contact sol-graine, conditions de germination et de levée), fertilisation de fond (disponibilité des engrais) et les pratiques de désherbage (type d’herbicide, dose et application). Ce développement technologique réduit les risques d’échecs des cultures vis-à-vis des conditions édaphiques. Les recherches sur la technologie du semis direct ont débuté en 1983 aux stations expérimentales de l’Institut National de la Recherche Agronomique à Sidi El Aydi (Chaouia) et Jemâa Shaim (Abda).

Les maladies du blé: identification, facteurs de développement et méthodes de lutte

Le blé peut être attaqué par de nombreuses maladies à différents stades de son développement. Ces attaques peuvent occasionner des pertes importantes lorsque les variétés utilisées sont sensibles et les conditions de l’environnement sont favorables à l’expansion des maladies, comme c’est le cas de cette année. En effet, les premières prospections effectuées dans les Doukkala, Chaouia, Gharb et Sais, indiquent le risque d’un développement épidémique éventuel des septorioses et de la rouille brune dans ces régions, si les mesures d’intervention ne sont pas prises à temps.

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Les maladies induites peuvent être contrôlées efficacement si elles sont identifiées à temps. En effet, les agents pathogènes responsables de maladies cryptogamiques du blé provoquent des symptômes qui leur sont spécifiques. De ce fait, il est important de reconnaître ces symptômes afin d’identifier les différentes maladies. Celles-ci ont des conditions de développement qui leur sont particulières. La connaissance des facteurs de développement est importante dans le raisonnement de la lutte. Ce dernier est réalisé dans l’optique d’une utilisation rationnelle des intrants pour une culture à faible valeur ajoutée.

Dans ce qui suit, nous présentons les maladies cryptogamiques du blé, plus particulièrement les principales maladies foliaires, à savoir les septorioses, les rouilles et la maladie des taches jaunes ou helminthosporiose. Pour chacune de ces maladies, nous décrivons ses symptômes spécifiques, ses conditions de développement et les options de lutte.

Matériel de protection phytosanitaire des céréales: Choix, utilisation et sécurité

La lutte chimique reste jusqu’à présent le moyen le plus employé pour combattre les différents ennemis des cultures. En effet, il est actuellement difficile d’imaginer une production agricole performante sans traitement chimique. Cependant, la réussite de cette opération reste tributaire de plusieurs facteurs parmi lesquels il convient de citer le choix judicieux du pesticide, la période d’intervention et la qualité d’application. Cette dernière dépendra du type et de l’état des équipements utilisés et des compétences de l’opérateur.

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Les conséquences d’une mauvaise application sont nombreuses et ne se limitent pas uniquement à des problèmes d’efficacité des traitements mais peuvent également avoir des répercussions néfastes sur l’environnement et sur l’utilisateur. Face à ces problèmes, de nombreux pays, notamment ceux de l’Europe, ont instauré une réglementation assez sévère vis à vis de l’utilisation des pesticides. Par exemple, le matériel de traitement employé en Allemagne doit répondre à certaines normes techniques avant toute commercialisation. De même, au cours de son utilisation, un contrôle tous les deux ans, pour certains types de pulvérisateurs, est obligatoire. En Angleterre, les agriculteurs ne peuvent traiter que s’ils disposent d’un certificat. Ce dernier n’est délivré qu’après avoir suivi et réussi un certain nombre de cours. D’autres pays ont pris des dispositions similaires tels que la Suède, l’Irlande et les Pays Bas.

Au Maroc, rare sont les agriculteurs qui sont conscients du rôle du matériel dans la réussite des traitements phytosanitaires. Souvent, en cas d’échec de cette opération, l’inefficacité du pesticide est le premier facteur incriminé, alors que la manière dont le produit est appliqué est rarement prise en considération. Ainsi, à travers ce bulletin, nous donnerons les éléments de choix du matériel le plus utilisé dans la protection des céréales au Maroc. Nous aborderons également les aspects liés à son utilisation et à la sécurité.

Qualité des huiles d’olive au Maroc: Enquête nationale et analyses au laboratoire

Le secteur des huiles alimentaires représente l’un des secteurs les plus déficitaires au Maroc. En effet, la production nationale d’huile d’olive est en moyenne de 48.000 t/an et ne couvre qu’environ 10% des besoins nationaux en huile végétale fluide alimentaire alors que la consommation avoisine les 350.000 t/an. Dans le cadre du Plan National Oléicole, il a été prévu d’une part d’améliorer la productivité du patrimoine oléicole existant, et d’autre part de créer de nouvelles plantations.

Le développement de la production oléicole est sujet à des contraintes d’ordre technique, socio-économique que naturel. Le secteur de l’olivier au Maroc ne bénéficie pas encore de techniques culturales appropriées et le processus d’extraction d’huile est pour l’essentiel encore traditionnel.

Les circuits de production et de transformation des olives, particulièrement auprès des unités traditionnelles (maâsras), engendrent de nombreuses pertes, tant sur le plan quantitatif que qualitatif.

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En ce qui concerne la transformation en huile, les maâsras ne valorisent pas au mieux la production d’olives. Ces unités traitent en moyenne 150 à 200.000 t d’olives/an; avec des rendements en huile qui ne dépassent pas 14% dans le meilleur des cas. Pour une teneur en huile totale de 22% (Picholine marocaine en pleine maturité), la perte en huile (huile dévalorisée dans le grignon) est comprise entre 8.000 et 10.000 t/an. Cette perte représente entre 18,0 et 25,0 % de la production nationale en huiles d’olive, sans tenir compte des pertes en huile dans les margines.

Qualité des huiles d’olive

Au niveau de la qualité des huiles produites, elles sont essentiellement de qualité « lampante », impropre à la consommation selon les normes nationales et internationales (Tableau 1, voir fichier PDF). Parfois, elles présentent des caractéristiques analytiques permettant de les classer dans la catégorie « extra » mais souffrent de défauts organoleptiques, ce qui les déclassent de nouveau dans la catégorie « lampante ».

La consommation des huiles des maâsras constitue de nos jours un régime de base dans beaucoup de régions rurales du pays. Dans ces régions et à tort, les huiles âgées et très acides sont considérées comme étant de bonne qualité. L’acidité élevée de ces huiles est le résultat d’une oxydation poussée qui se traduit par un rancissement de ces huiles.

Ce phénomène d’oxydation est le résultat de:

  • la dégradation des acides gras insaturés (acides oléique et linoléique qui représentent environ 90% de la composition des huiles).
  • la production de composés secondaires d’oxydation dont certains ont été prouvés nuisibles à la santé (aldéhyde, cétones, acides, radicaux libres, hydroperoxydes).

Sur le plan économique, les huiles d’olive « lampantes » sont considérées impropres à la consommation en l’état et doivent être absolument raffinées pour être ensuite incorporées à des huiles d’olive de qualité « courante ».

Sur le plan nutritionnel, une altération poussée des huiles d’olive se traduit par des pertes qualitatives, particulièrement en acide gras essentiel (acide linoléique), en provitamine E (alpha-tocophérol) et en ß-carotène, et des modifications de la valeur organoleptique de l’huile.

Aussi, les huiles d’olives doivent être exemptes de contaminants toxiques, essentiellement les produits d’oxydation, les mycotoxines, les résidus de pesticides et les résidus métalliques.

Cette étude a pour objectif d’évaluer la qualité des huiles d’olive extraites dans les unités traditionnelles et industrielles et les possibilités de leur amélioration.

Mieux fertiliser le tournesol en irrigué: Nouvelles normes pour la région du Gharb

Si les pouvoirs publics ont déployé beaucoup d’efforts pour la mobilisation de l’eau et son utilisation pour l’irrigation, l’efficience d’utilisation de cette eau, en termes de quantité de produits agricoles par m3, demeure relativement faible par rapport au potentiel de production. La valorisation des équipements hydro-agricoles, réalisés dans les périmètres irrigués du Maroc, passe nécessairement par l’amélioration des rendements des principales cultures pratiquées. En plus de l’utilisation rationnelle de l’eau au niveau de la parcelle, l’efficience d’utilisation de cette eau exige l’adoption d’une mise en valeur intensive basée sur des itinéraires techniques adaptés aux conditions pédo-climatiques et socio-économiques locales et respectueuses de l’environnement. La fertilisation raisonnée est l’une des techniques permettant de mieux valoriser l’eau d’irrigation et de réduire le risque de pollution des eaux.

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Dans le sens de la durabilité, la fertilisation minérale des cultures est une technique qui permet de maintenir et/ou améliorer la fertilité des sols pour une productivité optimale. Cependant, l’utilisation rationnelle des engrais est basée sur la connaissance de la richesse initiale du sol en éléments fertilisants, du type de sol qui influence la disponibilité de ces éléments aux plantes et du niveau de rendement souhaité et compatible avec les conditions du milieu.

La zone d’action de l’Office Régional de Mise en Valeur Agricole du Gharb (ORMVAG) est l’une des principales région irriguées du Maroc ayant un haut potentiel de production. Conscients de l’importance des analyses de sols, les agriculteurs consultent de plus en plus le laboratoire d’analyses de l’ORMVAG. Les demandes d’analyses du sol, en vue de la fertilisation raisonnée, n’ont cessé d’augmenter. D’après les statistiques du laboratoire susmentionné, les déterminations analytiques ont passé de 538 en 1992 à 4.000 en 1997. Si la réalisation des analyses ne pose généralement pas de problème majeur, leur interprétation se trouve handicapée par le manque de normes régionales adaptées aux sols et aux cultures pratiquées. Le recours aux normes internationales ou à l’expérience des ingénieurs de l’ORMVAG est de mise. Ainsi, la nécessité d’élaborer des normes d’interprétation des analyses du sol dans la région et pour les principales cultures, tels que le blé et le tournesol, s’impose avec acuité.

Matériel d’irrigation: Choix, utilisation et entretien

Le manque d’eau et l’accroissement constant des besoins en eau en agriculture, conjugués aux conflits d’usage avec les autres secteurs, tels que l’industrie et la consommation en eau potable, nous amènent à constamment réfléchir sur les économies d’eau et d’énergie. Ceci passera forcément par une gestion efficace de l’irrigation ainsi que par la maîtrise de l’utilisation et le choix des systèmes d’irrigation.

Au Maroc, l’agriculture consomme entre 80 et 90% des ressources en eau. Les données disponibles montrent que les performances des systèmes d’irrigation actuels sont restées faibles à très moyennes. Les pertes en eau à la parcelle sont de l’ordre de 30 à 40%, en particulier les pertes par percolation. Aussi, l’uniformité des irrigations reste faible, ce qui influe négativement sur la production. La maîtrise de l’utilisation de l’eau d’irrigation devient donc urgente et nécessaire.

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L’irrigation gravitaire représente environ 80% de la superficie des grands périmètres irrigués du Maroc, par conséquent, les pertes en eau restent importantes. Il est donc nécessaire de réduire ces pertes, soit par une gestion rationnelle de l’utilisation de l’eau, soit par l’utilisation de techniques d’irrigation adéquates. Ceci est d’autant plus vrai, que la demande en eau d’irrigation sera plus importante dans les années à venir.

Les systèmes d’irrigation peuvent être classés en deux grandes catégories: l’irrigation gravitaire et l’irrigation sous pression. Dans la pratique, on distingue l’irrigation gravitaire, l’irrigation goutte à goutte et l’irrigation par aspersion (Figure 1, voir fichier PDF).

L’Agriculture Biologique au Maroc: Situation actuelle et perspectives futures

L’Agriculture Biologique (AB) est un mode de production régie par une réglementation qui interdit l’utilisation des produits de synthèse (engrais, pesticides etc.) et qui encourage le recours aux moyens biologiques et physiques. Initiée en 1924 par Rudoph Steiner, la production biologique est passée, au fil des années, d’un simple mouvement de société à un mode de production qui vise la préservation de l’environnement agricole et la production d’aliments sains. Cette philosophie a fait acquérir aux produits agricoles portant le label bio une bonne réputation auprès de la ménagère des pays industrialisés, celle-ci n’hésite pas à les acheter à des prix plus chers que ceux des produits conventionnels. Les récents scandales de la dioxine et de la vache folle n’ont fait que renforcer la confiance du consommateurs vis-à-vis des produits bio.

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Conscients de l’importance écologique, commerciale et socio-économique de l’AB, plusieurs pays industrialisés ont mis en place, pendant les dix dernières années, des programmes visant la promotion et le développement de ce secteur à travers les subventions, l’assistance technique et la formation. Cette prise de conscience n’est malheureusement pas encore perçue au niveau des pays en voie de développement. En Afrique, comme en Asie, très peu de pays ont officiellement parrainé la promotion de l’AB.

Le Maroc était l’un des premiers pays africains et arabes où les agriculteurs avaient lancé, depuis le début des années quatre vingt-dix, des programmes de productions biologiques. Depuis lors, le mouvement a fait une progression considérable tant sur les plans technique et commercial que sur le plan social. Aujourd’hui, avec le développement fulgurant de ce secteur à travers le monde, les opérateurs marocains et étrangers se posent la question sur la situation actuelle au Maroc et sur les potentialités du pays dans ce domaine. Le présent article a justement pour objectif de retracer l’itinéraire de ce mouvement au Maroc, de faire le point sur sa situation actuelle et de discuter des perspectives futures.

Les données présentées dans ce travail découlent d’une enquête menée par l’auteur auprès de différents opérateurs durant la campagne 1999-2000. Ces données ne sont certainement pas exhaustives mais elles reflètent une situation qui ne doit pas être loin de la réalité.

L’agriculture biologique dans le monde

La superficie réservée aux productions biologiques à l’échelle mondiale est actuellement estimée à 10,5 millions d’hectares. Les grands pays producteurs sont l’Australie (5,3 millions d’ha), l’Italie (958.687 ha) et les Etats Unis (900.000 ha). L’Afrique avec quelque 100.000 ha représente moins de 0,1% du total mondial. A l’échelle méditerranéenne, la majorité des pays du bassin ont développé, pendant les trois dernières années, des programmes ambitieux en AB. Les pays leaders dans cette région du monde sont l’Italie et la France. Quant au monde arabe, les seuls pays qui ont déclaré des superficies réservées à la production biologique sont l’Egypte, la Tunisie, le Maroc et le Liban.

Production de Semences Sélectionnées: Processus de sélection, d’inscription et de multiplication

On appelle semence, un organe ou fragment de végétal capable de produire un nouvel individu. Couramment, on donne le nom de semence à l’organe « graine » des différentes espèces végétales qu’on sème.

La semence issue de variétés productives est un facteur de diffusion du progrès génétique et d’amélioration de la production agricole. Ce progrès incorporé dans les gènes de nouvelles variétés, combine une productivité élevée, une bonne adaptation au milieu physique (sol, eau, climat), une meilleure résistance aux parasites et une qualité répondant aux exigences du marché.

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Les semences certifiées sont en général issues de variétés sélectionnées. Le processus de création d’une variété demande beaucoup de temps et d’efforts. Il peut prendre plusieurs années, en général 10 à 12 ans, quelque soit la méthode et les techniques suivies pour son obtention: sélection, hybridation ou croisement, mutation, manipulation génétique ou autres (Figure 1, voir fichier PDF).

Création variétale

Au Maroc, actuellement au niveau de l’Institut National de la Recherche Agronomique, l’amélioration des plantes s’effectue généralement de deux manières:

– sélection à partir de matériel végétal introduit et variétés introduites et leur adaptation aux conditions locales.
– hybridation et croisement des variétés et lignées présentant des caractères complémentaires. L’objectif poursuivi par les travaux est de combiner dans une seule variété les caractères désirables de deux ou plusieurs autres variétés (Figure 1, voir fichier PDF).

Inscription au Catalogue Officiel

Les trois meilleures variétés sélectionnées à partir des essais avancés, sont présentées aux essais catalogue pour être évaluées pendant au moins 2 cycles végétatifs en vue de leur inscription. L’évaluation porte sur leur valeur agronomique et technologique (VAT) et sur leurs caractères distinctifs, d’homogénéité et de stabilité (DHS).

Multiplication des semences

Après l’inscription de la variété au catalogue officiel, le processus de multiplication démarre. Quelques épis de la variété inscrite sont remis par le chercheur obtenteur au service des semences de l’INRA. Ces épis sont appelés génération d’origine (GO). Cette génération, semée à raison d’1 épi par 1,5m linéaire (d’où l’appellation épis-ligne), donnera une génération G1 et ainsi de suite jusqu’à R1 ou R2 (tableau 1, voir fichier PDF).

La production moyenne estimée en semences de prébase (G3) et des semences certifiées (R1 ou R2) pour une variété commercialisée et dont la demande est en moyenne de l’ordre de Cent Mille Quintaux (100.000 qx) est résumée dans le tableau 2, voir fichier PDF.

L’Institut National de la Recherche Agronomique a obtenu au cours des 2 dernières décennies 200 variétés inscrites au Catalogue Officiel concernant (20) espèces végétales, dont 90 variétés pour les céréales d’automne (BD, BT, Orge, Avoine).

La superficie moyenne annuelle réalisée pour la multiplication des semences de prébase (G1 à G3) est de 500 ha répartie sur 7 Domaines Expérimentaux, et dont 50% en irrigué. La production brute moyenne annuelle est d’environ 10.000 qx dont 7.500 à 8.000 qx agréés en G3. La quantité commercialisée aux sociétés semencières (Sonacos, Marosem, Agrin Maroc, Delta Sem) est d’environ 6.500 qx. Cette quantité permettra de produire en année normale entre 1,2 et 1,5 million de qx de semence certifiée R1.

Sachant que le processus de multiplication dure 5 années de la G1 à R1, la programmation doit se faire du même nombre d’année à l’avance. Si les Sociétés prévoient de commercialiser X qx en l’an 2005, l’INRA doit commencer à sélectionner les épis-lignes nécessaires en quantité suffisante en 2001. C’est aussi pour cela qu’une nouvelle variété n’arrive chez les agriculteurs que 4 à 5 ans après sa date d’inscription au catalogue officiel.

Nouvelles normes pour mieux fertiliser le blé en irrigué dans le Gharb

La fertilisation raisonnée est l’une des techniques permettant de mieux valoriser l’eau d’irrigation et de réduire le risque de pollution des eaux dans les périmètres irrigués. Dans le sens de la durabilité, la fertilisation minérale des cultures est une technique qui permet de maintenir et/ou d’améliorer la fertilité des sols pour une productivité optimale. Cependant, l’utilisation rationnelle des engrais doit être basée sur la connaissance de la richesse initiale du sol en éléments fertilisants, du type de sol qui influence la disponibilité de ces éléments aux plantes et du niveau de rendement souhaité et compatible avec les conditions du milieu.

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La zone d’action de l’Office Régional de Mise en Valeur Agricole du Gharb (ORMVAG) est l’une des principales région irriguées du Maroc ayant un haut potentiel de production. Conscients de l’importance des analyses de sols, les agriculteurs consultent de plus en plus le laboratoire d’analyses de l’ORMVAG. Les demandes d’analyses du sol, en vue de la fertilisation raisonnée, n’ont cessé d’augmenter. D’après les statistiques du laboratoire susmentionné, les déterminations analytiques ont passé de 538 en 1992 à 4.000 en 1997. Si la réalisation des analyses ne pose généralement pas de problème majeur, leur interprétation se trouve handicapée par le manque de normes régionales adaptées aux sols et aux cultures pratiquées. Le recours aux normes internationales ou à l’expérience des ingénieurs de l’ORMVAG est de mise. Ainsi, la nécessité d’élaborer des normes d’interprétation des analyses du sol dans la région et pour les principales cultures, telles que le blé, s’impose avec acuité.

L’objectif principal de ce projet de recherche adaptative est de mieux raisonner la fertilisation du blé dans la région du Gharb à travers les sous objectifs spécifiques suivants:

– Elaborer des normes d’interprétation des analyses du sol adaptées à la région;
– Evaluer la fourniture du sol en azote, phosphore et potassium;
– Evaluer les besoins (efficience d’utilisation) du blé en N, P2O5 et K2O pour des rendements potentiels réalisables dans la région;
– Calculer des plans de fumure à la carte pour les agriculteurs ayant la possibilité de faire les analyses de sol de leurs parcelles;
– Proposer des formules régionales moyennes pour les agriculteurs n’ayant pas la possibilité de faire des analyses de sol.

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