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Conduite alimentaire de la vache laitière

La production de lait au Maroc a triplé au cours des trente dernières années, atteignant actuellement environ 1,2 milliards de litres/an. Cette augmentation est plus due au changement opéré au niveau de la composition génétique du troupeau bovin que par les efforts d’amélioration des autres facteurs de production, dont l’alimentation.

A ce titre, aujourd’hui, plus que jamais, nos éleveurs devront optimiser l’alimentation du cheptel, plus particulièrement des vaches laitières, pour perdurer dans le secteur laitier. En effet, si on considère deux intrants importants dans la production laitière, à savoir les aliments concentrés et le carburant pour la production fourragère et les travaux divers, on s’aperçoit que les ratios “Prix du lait/Prix des aliments” et “Prix du lait/Prix du carburant” ne cessent de diminuer ces deux dernières décennies, indiquant que le contexte économique est de plus en plus contraignant pour les éleveurs laitiers.

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C’est pour dire que l’amélioration de l’itinéraire technique de la production laitière est une priorité. Le présent bulletin vise à apporter quelques éléments qui contribueraient à aider l’éleveur à mieux gérer l’alimentation de la vache laitière.

Nous considérons qu’au Maroc, une attention particulière doit être portée sur la phase “Tarissement – Pic de lactation”, car le suivi de certains élevages montre que le pic de lactation est très souvent bien en dessous du potentiel des vaches, ce qui grèverait la production de toute la lactation et même les performances de reproduction.

Période de tarissement

Durant cette phase, on veillera à couvrir les besoins d’entretien de la vache, permettre une croissance adéquate du foetus et, assurer une bonne préparation au vêlage et à la lactation suivante. En cette période, on remarque une diminution de l’appétit des vaches qui atteint son minimum dans la semaine du vêlage.

L’objectif à se fixer en ce moment est de permettre aux vaches d’atteindre un bon état corporel au vêlage pour qu’elles expriment correctement leur potentiel. Les réserves corporelles sont indispensables pour faire face aux déficits énergétiques importants du début de la lactation. Globalement, au niveau d’un troupeau, les vaches doivent vêler à une note de:

 3,5 à 4,0 pour les troupeaux à haut potentiel (plus de 6 000 litres par vache laitière et par lactation);
 3,0 à 3,5 pour les autres troupeaux.

Des vaches en état insuffisant au vêlage, (moins de 3) sont pénalisées au niveau de leur pic de lactation.

Donc, le raisonnement de l’alimentation en période de tarissement dépendra de l’état corporel ciblé pour le vêlage. Une vache laitière, bonne productrice a besoin d’au moins 4 à 5 mois pour la reconstitution de ses réserves corporelles.

La reconstitution des réserves doit donc commencer dès le milieu de la lactation. Le reconditionnement de la vache en ce milieu-fin lactation est plus avantageux qu’en période de tarissement en raison de la meilleure efficacité de transformation énergétique (75 vs. 58% respectivement). Les vaches amaigries par leur lactation (note inférieure à 3) doivent impérativement reprendre de l’état, sinon la lactation à venir pourra être pénalisée.

Les vaches grasses au tarissement (note supérieure à 4) n’ont plus besoin de grossir. On peut éventuellement les rationner mais il est impératif de respecter la couverture de leurs besoins d’entretien et de gestation. En effet, tout amaigrissement pendant la période sèche accroît les risques de vêlage difficile et de non délivrance.

Il est bien évident qu’il est impossible de raisonner une telle conduite vache par vache mais le rationnement global à appliquer au troupeau devra tenir compte de ces quelques règles.

Ainsi, pour éviter l’amaigrissement des vaches taries, la ration doit couvrir au minimum les besoins d’entretien et de gestation, soit l’équivalent de l’entretien plus 7 kg de lait. Mais selon l’état de la vache au tarissement et de ses besoins de reprise d’état corporel, il est possible d’aller jusqu’à des apports équivalant les besoins d’entretien plus 12 kg de lait. Cela correspond à un apport de 8 à 10,5 UFL et de 700 à 900 g de PDI, le rapport PDI/UFL devant toujours être proche de 80 g de PDI par UFL.

L’alimentation minérale des vaches taries est très importante, c’est pendant cette période que la croissance du foetus est maximale et la vache doit continuer à reconstituer ses réserves minérales. Le minéral employé tiendra compte de la nature du régime pour le calcium et le phosphore et contiendra 4 à 5 % de magnésium. Cet élément joue en effet un rôle important dans le déroulement du vêlage, de la délivrance et de la mobilisation des graisses de réserves. Du sel sera laissé à la libre disposition des animaux.

En période estivale et automnale, un apport de vitamines A, D3 et E est indispensable. De l’eau doit être laissée à disposition des animaux.

A titre indicatif, le tableau 1 (voir fichier PDF) présente les apports recommandés (de l’INRA France) d’une vache laitière lors du dernier mois de gestation.

Pour préparer les vaches à consommer et à bien digérer les fourrages et les concentrés de lactation, il est recommandé de distribuer progressivement ces aliments au moins 3 semaines avant le vêlage pour que la flore ruminale puisse s’y adapter et que la transition puisse avoir lieu sans perturbation digestive.

La ration de base en période de tarissement peut être la même que celle de la lactation. La différence peut résider dans la quantité à distribuer qui augmentera après le vêlage. Si la ration de base est différente, on veillera à supplanter progressivement les fourrages de tarissement par ceux de la lactation, au moins 3 semaines avant le vêlage.

La quantité de concentré à distribuer avant le vêlage sera fonction de celle offerte au pic de lactation. Globalement, la vache recevra, quotidiennement, lors de la semaine pré-vêlage, presque la moitié de la quantité prévue en pic de lactation. Cette quantité distribuée avant le vêlage sera atteinte par augmentation progressive à un pas d’un kg par semaine.

Si la vache est isolée pour le vêlage, il ne faut pas oublier de l’alimenter en fourrage, en concentré et surtout en eau. Tout changement alimentaire réduirait à néant tous les efforts faits précédemment (transitions, préparation à la lactation) et serait néfaste au développement de l’appétit en début de lactation.

La gestion adéquate de l’alimentation durant cette période est aussi importante que durant la lactation. Durant la période de transition, certaines erreurs de la gestion de l’alimentation provoquent certaines complications lors du vêlage, à savoir:

 Syndrome de la vache grasse: En cas de suralimentation en fin de lactation et/ou durant la période de tarissement, la vache devient très grasse, et après le vêlage, elle perd beaucoup de réserve corporelle et son appétit est médiocre.

 Fièvre du lait: En cas de déséquilibre entre le calcium et le phosphore de la ration distribuée avant le vêlage, et plus particulièrement à un excès de calcium, la vache devient incapable de répondre à la grande demande en calcium en début de lactation. Elle est alors paralysée et peut même mourir si elle n’est pas traitée. La prévention de la fièvre de lait consiste à réduire les apports de calcium, une quinzaine de jours avant le vêlage, si les apports de l’ensemble de la ration dépassent largement les recommandations.

 Déplacement de la caillette: En cas de distribution excessive d’aliments concentrés, situation qui engendre un manque de fibres dans la ration, la caillette sera tordue et par la suite obstruée.

 Cétose ou acétonémie: C’est un désordre métabolique qui se produit chez les vaches qui ont un excès de réserves corporelles au moment du vêlage. Les graisses de réserve sont utilisées par les vaches hautes productrices lorsqu’elles ne disposent pas de suffisamment de glucose pour faire face à la production laitière. Ce processus d’utilisation des réserves de matières grasses génère une production de déchets: les corps cétoniques dont le représentant est l’acétone, ou le ß-hydroxybutyrate. Celui-ci peut être évalué dans les urines (cétonurie), dans le sang ou dans le lait avec des bandelettes réactives. L’acétone est produite par le foie, et ne peut être utilisée que par certains organes comme le coeur et dans une moindre mesure par le cerveau.

Les graisses de réserve produisent donc des déchets qui ont tendance à s’accumuler. Cette condition s’accompagne chez la vache d’une perte d’appétit et une diminution de la production laitière. L’animal maigrit et ses organes, notamment le foie, peuvent être endommagés de manière irréversible. C’est ce qu’on appelle la cétose.

Pour prévenir ce type de problèmes, certains recommandent l’utilisation de la choline protégée, à distribuer à raison de 60 grammes par jour, 3 semaines avant et 7 semaines après vêlage. Elle permet une amélioration du fonctionnement hépatique (moins de corps cétoniques et plus de glycogène), une réduction de la chute de poids vif après vêlage, et amélioration la production laitière qui peut atteindre 2 kg/jour, une amélioration des performances de reproduction (+8% de vaches gestantes; -10 jours écart vêlage/gestation).

Qualité globale du lait cru de vache au Maroc Concepts, état des lieux et perspectives d’amélioration

Au sein d’une filière laitière, l’augmentation des revenus ne peut provenir que de deux principaux axes distincts: accroître les volumes traités, soit en augmentant la productivité par vache ou en haussant les effectifs de vaches traites; et améliorer la qualité du lait.

Les entraves techniques, organisationnelles et institutionnelles à l’augmentation du volume de lait traité par la filière dans un pays comme le Maroc ont été amplement étudiées (rareté des ressources fourragères, déséquilibres nutritionnels et saisonnalité de l’offre en fourrages, et faiblesse de l’encadrement des éleveurs). En revanche, les aspects relatifs à l’amélioration de la qualité du lait cru de vache ont été peu étudiés. Or, les caractéristiques de l’élaboration de la qualité globale (physique, chimique et hygiénique) de ce produit et les spécificités du contexte d’élevage bovin au Maroc auraient dû imposer, bien plus tôt, la conduite de travaux de recherche appliqués à cette problématique.

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En effet, avec une organisation de l’élevage bovin où interviennent des milliers d’exploitations agricoles, dominées en effectifs par les petites structures, l’offre en lait est très atomisée. Par ailleurs, à l’échelle de tous les bassins laitiers du pays (périmètres irrigués, zones bour, zones suburbaines), cette offre se caractérise par une agrégation très précoce (dans des centres de collecte coopératifs ou privés) de produits d’origine et de qualité très diverses.

Ces caractéristiques induisent pour l’ensemble des intéressés par la qualité du lait cru au Maroc (associations d’éleveurs qui pourraient exiger d’être rémunérés selon la qualité, industriels qui pourraient vouloir payer selon tels ou tels critères, consommateurs et chercheurs) des questions de recherche-action complexes sur lesquelles il faudra se pencher.

À cet égard, ce bulletin vise à éclairer le débat sur la problématique de la qualité du lait cru au Maroc, en présentant l’état de l’art en la matière, et en revenant sur les résultats disponibles actuellement sur ce sujet, à l’échelle du pays. Finalement, il s’agira d’ouvrir la discussion sur les perspectives d’amélioration qui se profilent.

La qualité du lait: un concept aux multiples interprétations

Lorsque la qualité est évoquée, surtout pour un produit aussi variable que le lait, de multiples interprétations subjectives peuvent être adoptées selon les critères retenus pour la définir. Ainsi, selon l’individu et les niveaux au sein de la filière, la qualité du lait aura tendance à différer, car certains acteurs auront tendance à se baser sur des caractères organoleptiques ou même visuels pour l’appréhender (surtout en amont et à l’aval, c’est-à-dire les éleveurs et les consommateurs), tandis que d’autres auront recours à des critères analytiques quantitatifs comme les taux butyreux et protéiques ou encore le taux de contamination en microorganismes (cas des industriels).

Avec le développement des méthodes d’analyse fiables et répétables, il existe trois familles de critères fondamentaux pour caractériser la qualité du lait: les critères physiques; les critères chimiques; les critères hygiéniques.

Les critères physiques sont révélateurs de l’aspect général du lait. Ils sont le plus souvent associés à la densité, au pH et à la température du lait. Toutefois, l’intérêt de ces critères pour l’évaluation de la qualité globale du lait demeure très restreint, à moins de ne suspecter des dénaturations ou des fraudes (acidification en raison d’un stockage inadéquat, mouillage). C’est pourquoi, ils ne suffisent pas à eux seuls pour caractériser la qualité du lait.

Les critères chimiques sont plus associés à la teneur du lait en substances nutritives. À cet égard, l’industrie a mis au point des méthodes analytiques de laboratoire pour doser le contenu du lait en divers nutriments qui assurent la valeur alimentaire du produit et ses usages en transformation laitière. Ce sont traditionnellement les protéines, les matières grasses et, à un degré moindre le calcium. Ces analyses fournissent une image complète d’un volet fondamental de la qualité du lait, notamment pour ses usages alimentaires et industriels. Dans certains pays, ces critères sont très importants dans les grilles de paiement du lait aux producteurs.

Les critères hygiéniques visent à compléter l’image de la qualité du lait en s’attachant à en caractériser les aspects microbiologiques. Ainsi, ils dévoilent l’image de la contamination en microorganismes dans un échantillon de lait. Diverses méthodes ont été mises au point, selon le type de flore microbienne à dénombrer. Les plus communément utilisées sont destinées à mesurer:

 la flore mésophile aérobie totale (FMAT), c’est-à-dire l’ensemble des microorganismes dans le lait à une température de 30°C;
 les coliformes totaux et fécaux, c’est-à-dire la flore de contamination d’origine fécale;
 les flores pathogènes pour l’Homme, dont les plus recherchées sont Staphylococcus aureus, Salmonella sp., Listeria monocytogenes,…

Pour chacune de ces flores microbiennes, des tests microbiologiques de routine ont été mis au point afin de déterminer leur importance relative dans le lait et fournir, par conséquent, des indications sur les conditions de production et de stockage, voire de traitement du lait avant sa commercialisation et sa consommation par les humains.

Toujours en rapport avec l’hygiène du lait, il y a eu plus récemment l’adjonction de tests supplémentaires qui consistent à détecter la présence d’inhibiteurs de la flore microbienne en vue d’éliminer les échantillons positifs qui pourraient constituer un danger sanitaire pour le consommateur sensible (perturbation de la flore intestinale normale, troubles digestifs, problèmes d’allergie, antibiorésistance des pathogènes), et/ou un danger technologique, du fait que ces laits seraient inutilisables pour la fabrication de produits laitiers fermentés par l’industrie (yaourts, crèmes, fromages). L’utilité de ces tests provient de la généralisation de l’usage d’antibiotiques dans le traitement des vaches laitières (notamment lors de mammites) par les éleveurs, ce qui a tendance à augmenter l’incidence de laits contaminés par ces substances.

La diversité des critères d’appréciation de la qualité du lait montre qu’il s’agit d’un phénomène complexe et multi-facettes nécessitant l’application de procédures coûteuses et répétitives pour une connaissance approfondie et actualisée du sujet. De plus, ces critères ne constituent qu’un pré-requis indispensable pour repérer les incongruités du produit. Il reste ensuite à les associer à leurs facteurs déterminants, notamment les aspects de conduite des élevages bovins (alimentation, hygiène générale liée au logement et/ou à la traite), et ensuite à agir sur ceux-ci pour améliorer la qualité globale du lait.

Dans ce qui suit, nous présentons quelques études de cas à l’échelle du Maroc et les perspectives ouvertes par les résultats obtenus.

Le pêcher: une culture de diversification

Le pêcher (Prunus persica) est probablement, après le pommier et les agrumes, la troisième espèce fruitière cultivée à travers le monde. Le nom d’espèce « Persica » lui a été initialement donné parce qu’on le croyait originaire de la Perse. Des recherches ont montré que toutes les formes cultivées sont originaires de la Chine septentrionale.

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Au Maroc, le pêcher de Missour est cultivé depuis très longtemps (avant l’époque romaine). Ayant toujours été multiplié par semis, et en l’absence de possibilité de croisement avec d’autres génotypes, ces pêchers ont fini par avoir un taux d’homozygotie élevé. L’homogénéité de ces plants et l’absence de qualités pomologiques performantes ont orienté son utilisation comme porte-greffe. Selon les caractéristiques du fruit, on distingue trois formes de pêcher de Missour:

Maloussi: Noyau adhérent et Chair ferme avec Amandon amer;
Farouki: Noyau libre et Chair fondante avec Amandon amer;
Lahloua: Noyau libre et chair fondante avec Amandon doux.

La production nationale est donc basée sur des variétés introduites de plusieurs pays producteurs de cette espèce. Les superficies sont actuellement estimées à 4.285 ha avec une production de l’ordre de 55.000 T. Les principales zones de productions sont Meknès, Saïs, Moyen Atlas, Béni Mellal et grâce aux variétés à faible besoin en froid, la culture s’est étendue à des régions à hiver aussi doux que le Gharb, Marrakech et Taroudant.

Etant un fruit périssable, la pêche ne peut être que consommée en frais ou transformée, d’où la nécessité de planter dans un même verger une gamme variétale permettant d’étaler la maturité aussi bien pour faciliter l’opération de la cueillette que pour valoriser le produit au niveau du marché.

Le nombre élevé de variétés disponible facilite ce choix. D’autre part, étant une culture bien développée en Europe, l’exportation de la production n’est envisageable que par l’intermédiaire de variétés à maturité super précoce. C’est un créneau que le Maroc commence à développer par la création de vergers à base de variétés à très faibles besoins en froid dans les régions de Taroudant et de Marrakech.

Le développement d’une industrie de transformation des fruits pourrait constituer une option permettant de développer la culture de variétés ayant des aptitudes à la transformation (Pavies et Brugnons).

Le Pacanier: Pour une diversification fruitière rentable

La culture du pacanier (Carya illinoensis) n’est représentée au Maroc que par 80 ha qui produisent 70 tonnes de noix non décortiquées. La majorité de ces plantations sont du domaine de l’INRA.

Exigences edapho-climatique du pacanier

Introduit au jardin d’essai de l’INRA à Rabat dès 1916, cette espèce a montré une bonne adaptation en vergers de comportement installés dans les différents domaines expérimentaux d’Aïn taoujdate et d’ Ahl Souss.

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Contrairement aux sols sablonneux, le pacanier préfère les sols profonds de nature agrilo-calcaire ou silico-calcaire. Il est exigeant en eau et ne peut pas être envisagé en sec. Sa croissance et sa fructification au bord des courants d’eau sont excellentes. Cette espèce ne redoute pas les excès d’humidité et peut être arrosée avec des eaux saumâtres ayant des concentrations de sel pouvant aller jusqu’à 3 g de sel par litre.

Le pacanier, appelé aussi noix de pécan, produit des noix de haute qualité. C’est un arbre vigoureux dont les dimensions de la frondaison peuvent atteindre 15 à 20 m de haut et 10 à 20 m de diamètre. Sa fleur est unisexuée ou monoïques. Les chatons mâles sont portés par les rameaux de l’année précédente et les fleurs femelles naissent sur les rachis, à l’extrémité de la pousse printanière (fructification terminale).

Variétés

MAHAN: originaire d’Attala County-Missisipi (USA), est la variété qui a donné les meilleurs résultats à l’INRA et qui reste la plus recommandée pour la création d’un verger commercial. Sa vigueur est moyenne à élevée, de feuillage dense et épais avec de grandes folioles. Le fruit est de gros calibre (42 mm de long) avec un poids moyen de 7 à 8 g/noix. Ce dernier donne un rendement au concassage de 55%. La coque est fine avec une extraction facile du cerneau.

ELISABETH: c’est une variété vigoureuse avec un feuillage moins important que Mahan. Son fuit est moins long (36 mm) avec un poids moyen de 8 g. Sa coque est épaisse et dure avec un concassage relativement difficile.

Multiplication

Le greffage du pacanier est également difficile. Le mode de multiplication qui permet de reproduire authentiquement la variété en pépinière, est le semis greffage. La stratification des noix s’opère en décembre et le semis s’effectue deux à trois mois après.

La distance de repiquage est de 40 à 50 cm sur la ligne et 0,8 à 1 m entre les lignes. Le greffage s’effectue la deuxième année, dès le mois de septembre, en flûte et en placage sur les plants vigoureux. En mars-avril, le greffage à œil poussant peut être pratiqué si la première greffe n’a pas réussie. Les greffons sont prélevés sur la partie médiane de la pousse printanière des rameaux de l’année précédente. Le scion est prêt à être planté deux années après le greffage. L’arrachage doit s’effectuer minutieusement pour préserver le pivot en entier en vue de garantir la reprise à la transplantation.

Plantation

Des écartements de l’ordre 9 x 10 à 8 x 9 m sont à respecter compte tenu du fort développement des arbres du pacanier et de leur exigence en lumière. Pour enterrer le long pivot du plant, des trous profonds (1,5 m) sont nécessaires. Une fumure de fond est à apporter et doit être préalablement ajustée à la richesse du sol en effectuant les analyses du sol.

Fertilisation

La croissance végétative du pacanier passe par deux périodes d’intense activité: au printemps et en automne. La fumure phospho-potassique est à appliquer juste après la récolte et à enfouir dans le sol si l’irrigation est à la raie. La fumure azotée est à fractionner en deux apport: au stade débourrement et en été (août). Il est à noter que le pacanier est sensible aux carences en zinc qui se manifestent par une formation de rosettes à l’extrémité des pousses végétatives. Des pulvérisations foliaires sont alors nécessaires pour corriger ces carences.

La conduite du pacanier et du noyer est relativement facile si l’horticulteur arrive à avoir des plants greffés garantissant l’authenticité variétale pour une plantation réussie. Ces espèces contribuent à diversifier la production de fruits secs au niveau national et le marché est loin d’être saturé.

Ahmed OUKABLI et Ali MAMOUNI,

INRA, UR- Amélioration des Plantes et Conservation des Ressources Phytogénétiques, Meknès

Le Noyer: Pour une diversification fruitière rentable

La culture du noyer commun (Juglans regia) couvre au Maroc une superficie d’environ 4500 ha avec une production estimée à 7000 t de noix non décortiquées. Les plantations existantes sont des populations situées dans les vallées montagneuses ayant des altitudes situées entre 1200 m et 1700 m comme celles d’Azilal, Amezmiz, Ourika, Rif, Midelt et Rich. Le noyer est planté principalement au bord des courants d’eau et à la limite des parcelles, en îlots et/ou en arbres isolés. Il est cultivé pour la production de noix, du bois noble mais aussi pour l’ombre qu’il procure durant la période estivale.

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L’existence d’arbres très âgés dans certaines plantations traditionnelles témoigne de l’ancienneté de la culture et qui a été probablement introduite depuis 2 à 3 des siècles.

Matériel végétal

Noyer local de semis: le matériel végétal en culture comprend essentiellement des arbres issus de semis qui constituent un peuplement local d’intérêt variable. Ce mode de multiplication a généré une assez importante variabilité génétique qui apparaît au niveau de la période de floraison, des caractères pomologiques des noix, de la vigueur des arbres et du type de fructification: type terminal ou latéral.

Les prospections menées dans les différentes régions du Maroc par l’ENA et l’INRA ont permis de repérer une centaine de clones dont certains ont des noix de gros calibre (poids: 15g, longueur: 40 mm) avec un cerneau de 5 à 6 g de poids moyen.

Ces performances sont comparables à certaines variétés d’intérêt commercial comme Franquette et Lara. En l’absence de stations de recherche en zone de montagne, la conservation de ce matériel génétique ne peut se faire qu’in situ par multiplication et greffage sur les lieux de production.

Noyer introduit: Il s’agit des variétés Bulgares (Djinovo, Drianovo, Cheinovo, Izvor) introduites en 1984 dans le cadre des actions de développement agricole soutenues par le Ministère d’Agriculture. Environ 650000 plants ont été distribués et installés dans différentes régions du Maroc, sans étude préalable de comportement. Les agriculteurs dénomment ce noyer par le terme Roumi. L’INRA avait aussi reçu ces variétés et a étudié leur comportement dans les conditions édapho-climatiques du Domaine Expérimental de Aïn Taoujdate. Leur évaluation avait montré que ces variétés sont à débourrement précoce et que ce matériel végétal ne présente pas une authenticité certaine. Les plants introduits sont des semis de noix non greffés. Treize types ont été déterminés sur la base d’observations phénologiques et pomologiques.

Une nouvelle collection avec des plants greffés des variétés (Izvor, Silistrenski, Drianovski, Djinovski et Cheinovo) a été reçue et installée au Domaine de l’INRA d’Aïn Taoujdate. Leur évaluation est en cours de réalisation et la variété Silistrenski semble être prometteuse pour la culture.

Les variétés californiennes, comme Schandler, et qui sont moins exigeantes en froid que celles d’origine française sont productives et méritent d’être essayées en conduite semi-intensive et en situation de moyenne altitude.

Possibilités d’amélioration

Considéré comme espèce forestière, le noyer est conduit d’une manière traditionnelle et ne bénéficie pas d’entretien. Les rendements obtenus sont de ce fait généralement faibles (0,5 à 1 t/ha) et alternants. Le mode de multiplication par semis donne des arbres de longue période juvénile avec des noix souvent de petit calibre.

En l’absence de stations expérimentales en zone de montagne, dans lesquelles des essais de comportement variétal peuvent être conduits pour sélectionner des variétés performantes, le patrimoine végétal local renferme une diversité très importante qui peut être exploitée dans les zones muscicoles. Les meilleurs individus repérés peuvent être multipliés par greffage et plantés, en remplacement du mode de multiplication par semis. Cette technique constitue également une voie de conservation in situ du germplasme qui constitue une richesse et un patrimoine national pouvant servir ultérieurement dans un programme d’amélioration génétique ou pour l’extension de cette culture.

Les villageois possèdent un savoir faire non négligeable et connaissent les arbres productifs qui donnent les meilleures noix. A titre d’exemple, des arbres âgés de la région d’Azilal donnent de 1 à 2 qx de noix sèches par arbres. Cette production peut être échangée moyennant un prix de 0.20 à 0,30 dh/noix. Le bénéfice tiré des noix peut être amélioré si le produit est bien valorisé, en introduisant l’emballage et la notion de produit naturel. En effet, les noix sont souvent produites dans des conditions saines et sans interventions chimiques.

Eléments de conduite

Pollinisation: Même si le noyer est autofertile, les variétés sont protandres et la période d’émission du pollen par les chatons ne couvre pas totalement celle des fleurs femelles. Il est donc important, pour obtenir une bonne pollinisation en verger commercial, de planter quelques pollinisateurs et/ou d’associer deux à trois variétés.

Distance de plantation: Le noyer est un arbre qui a un grand développement et qui est très exigent en lumière. Les distances de plantations peuvent se situer entre 8×9 à 12x12m.

Fertilisation: En l’absence de travaux de recherche à l’échelle nationale sur les besoins en éléments fertilisants, des informations tirées de la bibliographie française sont présentées à titre d’indication pour servir de guide pour un plan de fumure (Tableau 1, voir fichier PDF).

Principaux maladies et ravageurs: La bactériose (Xanthomonas juglandis), est fréquente sur noyer et cause des dégâts sur fruits qui deviennent noire avec noircissement du cerneau. Elle touche également les rameaux dont l’écorce prend un aspect noirâtre et desséché.

L’anthracnose est aussi connue sur noyer, surtout en zones humides. Le carpocapse est également fréquent sur fruits et attaque les pousses de l’année en début de printemps.

Ahmed OUKABLI et Ali MAMOUNI,

INRA, UR- Amélioration des Plantes et Conservation des Ressources Phytogénétiques, Meknès

Les variétés de blé résistantes à la cécidomyie: Nouvel atout pour la céréaliculture au Maroc

La faiblesse de la production céréalière marocaine était toujours principalement liée aux effets combinés de la sécheresse et des attaques par la cécidomyie et par les autres maladies des céréales. La fréquence des sécheresses a augmenté durant les trois dernières décennies. Dans les zones bour défavorables, les effets dévastateurs du couple sécheresse-cécidomyie sont généralement attribués à la sécheresse seule.

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Les sécheresses de début et de milieu du cycle sont plus dévastatrices car elles favorisent la pullulation des population de la cécidomyie et accentuent ses attaques.

 

La cécidomyie des blés, Mayetiola destructor, est un petit diptère de la famille des cécidomyiidae, et du genre Mayetiola. La cécidomyie a été observée dans plusieurs régions du monde. Au Maroc, la cécidomyie a été observée dans toutes les zones productrices de céréales.

Au terme d’un suivi récent des attaques par la cécidomyie dans les régions semi-aride du Centre-Ouest du pays, plus de 88% des champs de blé tendre et de blé dur se sont révélés être infestés. Plus de 64% des champs avaient des niveaux d’infestations économiquement significatifs. Avec la recrudescence des années sèches, d’autres régions du Maroc présentent actuellement des attaques de plus en plus fortes.

Les études ont montré que la cécidomyie causerait des pertes de rendement avoisinant les 36% en moyenne. Cependant, l’effet de l’interaction entre l’attaque par la cécidomyie et la sécheresse est synonyme de la perte totale de la production: la cécidomyie est bien le fléau qui donne à la sécheresse son aspect catastrophique.

Le blé dur et le blé tendre occupent ensemble 2,5 millions d’hectares au Maroc. La résistance génétique au fléau de la cécidomyie était introuvable auparavant. La disponibilité récente de gènes de résistance et des variétés résistantes à ce ravageur aura donc des répercussions bénéfiques énormes sur l’agriculture et l’économie marocaines. Il reste cependant de vulgariser ce résultat et continuer l’effort de recherche.

L’objectif de ce bulletin est d’éclairer les partenaires de la recherche agronomique sur le sujet de la résistance variétale en vue de favoriser la dissémination et l’adoption de cette nouvelle technologie.

Technologies d’extraction de l’huile d’olive et gestion de sa qualité

Pour garantir un développement harmonieux du secteur oléicole, il devient urgent de restructurer et moderniser l’oléiculture et utiliser des technologies appropriées pour l’extraction de l’huile. De telles technologies aideraient à produire une huile de qualité à un moindre coût.

La qualité de l’huile d’olive vierge, la seule huile alimentaire pouvant prétendre au qualificatif de « naturelle », est un atout majeur parce qu’elle est intimement liée aux valeurs nutritionnelle, biologique et organoleptique de l’huile. Une moindre qualité des huiles d’olive nuit à leur image de marque qui justifiait jusque là, pour le consommateur, leur prix relativement élevé par rapport aux huiles de graine.

En plus de l’authenticité de l’huile, le terme « qualité » englobe de nombreuses caractéristiques chimiques, physiques et organoleptiques qui peuvent être mesurées par des méthodes d’analyse tout à fait objectives (Tableau, voir fichier pdf).

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La qualité de l’huile d’olive varie non seulement en fonction de la variété, du sol et des conditions climatiques mais également avec de nombreux facteurs ayant trait au cycle de production, de transformation et de commercialisation des olives et des huiles.

Dans ce bulletin, nous passerons en revue les systèmes de transformation et d’élaboration des huiles d’olives, en précisant leurs avantages et inconvénients, ainsi que la bonne gestion de la qualité des huiles produites.

L’alimentation de la vache laitière pour une meilleure qualité du lait: comment augmenter le taux butyreux et protéique du lait

Les éleveurs laitiers et les industriels se trouvent souvent confrontés à des défaillances au niveau de la qualité physico-chimique du lait cru. Parmi ces défaillances, on peut citer une diminution du taux butyreux du lait. Plusieurs facteurs interviennent dans la détermination de la composition chimique du lait. Ces facteurs sont soit liés à l’animal (facteurs génétiques, stade physiologique, état sanitaire,…), soit au milieu (alimentation, saison, traite).

Ainsi, la modification de la composition du lait nous interpelle à considérer les facteurs dans leur globalité. Le présent bulletin met passe en revue les différents facteurs alimentaires qui jouent un rôle majeur dans la variation de la qualité physico-chimique du lait. Leurs effets se manifestent aussi bien à travers le type d’aliment distribué à l’animal que son mode de présentation et de distribution.

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Effet du ratio fourrages/concentrés

Le ratio fourrages/concentrés, qui détermine la teneur en fibres et en glucides cytoplasmiques de la ration, est un important facteur de variation de la teneur en matière grasse du lait. Le taux butyreux (TB) du lait diminue quand la part des aliments concentrés dans la ration augmente. Mais ce n’est qu’avec des proportions très élevées d’aliments concentrés (plus de 40% de la matière sèche de la ration) que le taux butyreux chute de façon nette. Cette chute peut varier de 3 à 10 g/Kg de lait selon le type d’aliments complémentaires et/ou la nature du fourrage utilisé. Simultanément, le taux protéique (TP) est généralement amélioré mais avec une amplitude de variation plus faible (3 à 4 fois moins), en raison le plus souvent de l’augmentation du niveau énergétique de la ration.

Il est alors important d’incorporer du fourrage dans la ration à raison d’au moins 40% de la matière sèche (MS) totale (photo 1, voir fichier PDF) et d’assurer l’équilibre de la ration des vaches laitières en fibres en prévoyant 35 à 40% de glucides non fibreux (amidon, sucres simples) et 28% de NDF (fibres).

Effet de l’apport énergétique

L’augmentation de l’apport énergétique se traduit par une augmentation du taux protéique, sauf lorsque l’augmentation de ces apports est réalisée par adjonction de matières grasses qui, quelle que soit leur origine, ont un effet dépressif. Au contraire, le taux butyreux tend à baisser dans le cas de niveaux énergétiques très élevés en raison de l’arrêt de la mobilisation des réserves corporelles qui entraînent souvent une augmentation du taux butyreux.

Une sous-alimentation qui correspond à un bilan énergétique fortement négatif, entraîne une diminution de la production laitière et du taux protéique et une augmentation du taux butyreux.

Effet de l’apport azoté

Les apports azotés n’ont que peu d’effet sur la composition du lait. L’augmentation de ces apports dans la ration quotidienne entraîne une augmentation conjointe des quantités du lait produit et des protéines secrétées, de sorte que le taux protéique reste peu modifié. Mais une ration riche en protéines brutes (17% ou plus) peut entraîner des laits contenant des quantités importantes d’urée. Ce taux d’urée du lait est très corrélé à celui du sang de la vache et peut être utilisé comme indicateur d’une sur-alimentation azotée.

Par ailleurs, l’amélioration du profil en acides aminés limitants, en particulier en méthionine et en lysine digestible dans l’intestin, permet d’augmenter la teneur du lait en protéines et en caséines sans avoir d’effet significatif sur le volume de lait produit ou sur le taux butyreux.

Effet de l’apport en matières grasses

Le taux butyreux du lait semble diminuer quand la ration est pauvre (<3%) ou riche (>6%) en matière grasse. Ces réponses dépendent du type de régime utilisé et de la nature des sources de lipides. Les réponses les plus fortes s’observent avec les aliments les plus pauvres en acides gras au départ: betterave, pulpe sèche de betterave, etc. Lorsque différents types de matière grasse sont comparés, le taux butyreux est plus élevé avec les matières grasses pauvres en acides gras polyinsaturés qu’avec celles qui en sont riches.

La supplémentation des rations en lipides entraîne toujours une diminution du taux protéique, même lorsqu’ils sont protégés. Celle-ci est cependant moins marquée en début qu’en milieu de lactation.

Les porte-greffes des arbres fruitiers adaptés aux conditions marocaines

Chez les arbres fruitiers, le porte-greffe assure, par son système racinaire, les fonctions d’ancrage, de stockage de réserves et d’absorption hydro-minérale. Il agit et fonctionne en interaction avec la partie aérienne (cultivar) en lui permettant de s’adapter à certaines conditions pédo-climatiques de culture. De ces faits, le succès d’une plantation dépend largement d’un choix judicieux de l’association « variété/porte-greffe ».
Si le choix d’une bonne variété est nécessaire, le choix du porte-greffe est évident aussi car il influence le comportement et les performances ultérieurs de l’arbre. Même si le porte-greffe constitue un moyen adéquat pour surmonter certaines contraintes du sol et du climat, son choix reste tributaire de la disponibilité du matériel végétal et du prix offert sur marché.

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Les efforts de recherche ont permis de mettre à la disposition des producteurs une multitude de porte-greffes ayant des aptitudes inégales. L’authenticité du matériel végétal et la qualité sanitaire des plants utilisés à l’échelle nationale restent cependant, dans plusieurs cas, en dessous des exigences d’une arboriculture moderne.

En effet, lors de la création du verger, l’importance est accordée essentiellement à la variété ce qui rend l’adéquation matériel végétal au milieu de culture partiellement défaillante. La disponibilité en pépinière d’une gamme diversifiée de porte-greffes authentiques et sains n’est pas toujours évidente et complique parfois cette adéquation.

La transposition de modèles de culture reste en général non adaptée au contexte national. L’exploitation des résultats de l’INRA en matière d’expérimentation fruitière associée à des itinéraires techniques appropriés permettent d’optimiser la production et éviter tout échec lié à un choix inadéquat du matériel végétal.

Les principales caractéristiques des porte-greffes performants sur le plan agronomique et adaptés aux conditions climatiques nationales sont présentées pour les principales espèces en culture.

Assurance qualité selon les démarches HACCP et PGQ

Le système « d’analyse des dangers-points critiques et leur maîtrise” est une méthode, une réflexion ou bien une démarche systématique et préventive pour assurer la qualité et la sécurité des produits alimentaires. Ce système est plus connu sous le sigle anglais HACCP (Hazard Analysis Critical control point).

Le système HACCP est un outil de l’assurance qualité applicable à tous les risques associés aux denrées alimentaires (biologiques, physiques, chimiques ou nutritionnels) et de façon plus générale à tout risque de déviation par rapport à un objectif déterminé.

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Selon le Codex Alimentarius, la méthode HACCP est une approche permettant:

  • L’identification des dangers associés à la production, la transformation et à la distribution d’un produit alimentaire, ainsi qu’à l’évaluation de leur sévérité et la fréquence de leur apparition. L’analyse de ce danger repose sur l’examen de quatre attributs. Il s’agit de la nature de l’agent, la gravité de ses manifestations, la présence de l’agent et du risque ou la probabilité de manifestation du danger;
  • L’identification des moyens nécessaires pour la maîtrise de ces dangers;
  • L’assurance de l’efficacité des outils de maîtrise mis en œuvre.

Le concept HACCP a été développé aux Etats Unis d’Amérique vers la fin des années 1960. Pour ne pas compromettre les missions spatiales, la société agro-alimentaire Pillsbury en collaboration avec les laboratoires de la NASA ont été confrontées à la nécessité de fournir des produits alimentaires salubres à 100%. Les méthodes traditionnelles de contrôle pour assurer la salubrité des aliments se sont avérées non fiables à 100% car elles étaient conçues pour contrôler le produit fini et sa conformité avec les normes de la réglementation.

Les investigations dans ce domaine ont conduit la société Pillsbury à conclure que pour garantir la salubrité d’un aliment à 100%, il faut passer par l’établissement d’un programme d’assurance qualité qui tient compte de la maîtrise des moyens et des conditions de fabrication et pas seulement le contrôle du produit fini. En 1971, lors d’une conférence sur la protection des aliments, cette société a présenté les grandes lignes du système HACCP. Depuis, cette approche a été progressivement reconnue aussi bien par les organisations nationales qu’internationales (FDA, OMS, le Codex Alimentarius et la Commission Européenne).

Par contre, le Programme de Gestion de la Qualité (PGQ), développé par l’Agence Canadienne d’Inspection des Aliments (ACIA), est un système fondé sur les règlements à mettre en place par tous les établissements de transformation du poisson agréés auprès du gouvernement fédéral.

Le PGQ est un système de gestion de la qualité fondé sur les principes de base du HACCP. Cependant, le PGQ porte aussi sur des questions autres que la salubrité, notamment la qualité du poisson frais et les exigences réglementaires, comme l’étiquetage.

En 1999 le Ministère de l’Agriculture Marocain a élaboré, avec l’aide de la coopération canadienne, un projet pilote de création d’un Programme de Gestion de la Qualité Marocain (PGQM). Le projet visait la mise en place d’un PGQ national, inspiré du modèle canadien.

Le PGQ est structuré en trois composantes, reliées à la salubrité des produits de la pêche: Les programmes préalables (PP), Les points d’intervention réglementaires (PIR),et Le plan HACCP.

Dix huit entreprises (conserveries de poisson, semi-conserve et congélation) se sont portées volontaires à la participation dans ce projet. En 2002, l’IAV Hassan II a été choisie par le Ministère de l’Agriculture comme autorité scientifique pour valider les procédures écrites des points critiques de maîtrise élaborées par les différents établissements.

Le présent bulletin a pour objectifs:

  • La présentation des principes de base du HACCP;
  • La proposition d’une méthode d’approche pour la validation des procédures écrites des points critiques de contrôle identifiés dans un plan HACCP d’une conserverie de poisson;
  • La comparaison entre les systèmes HACCP et PGQ.
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