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mardi, juin 24, 2025

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Etat du climat du Maroc en 2024

L’année 2024 est la plus chaude jamais enregistrée au Maroc, avec une anomalie de température moyenne nationale de +1,49°C par rapport à la période de référence 1991-2020 (au niveau mondial l’anomalie était de +0,67°C). Ce record sans précédent reflète l’accélération du changement climatique, en cohérence avec la tendance mondiale qui a également vu la température moyenne dépasser, pour la première fois, le seuil symbolique de 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels.
L’analyse des températures en 2024 révèle une intensification marquée des anomalies thermiques, affectant particulièrement les saisons d’automne et d’hiver. Les mois de janvier et novembre ont enregistré les températures moyennes nationales les plus élevées jamais observées pour ces périodes.
Parallèlement, bien que l’été ait été globalement moins chaud que celui de 2023, plusieurs vagues de chaleur notables ont été constatées, avec des records de température maximale quotidienne battus dans diverses villes. Les températures extrêmes de juillet, atteignant 47,7°C à Béni Mellal et 47,6°C à Marrakech, témoignent de l’ampleur de ces phénomènes.
En termes de précipitations, l’année 2024 a été marquée par un déficit pluviométrique national moyen de -24,7%, confirmant la persistance de la sécheresse pour la sixième année consécutive. Bien que certaines régions de l’Atlas, ses versants sud-est, l’oriental et la région de TATA aient connu des épisodes de précipitations intenses, notamment en septembre 2024, ces événements extrêmes n’ont pas permis d’inverser la tendance déficitaire. Les fortes précipitations enregistrées ont provoqué des crues soudaines et des inondations dévastatrices dans le sud-est du pays, causant d’importants dégâts matériels et des pertes humaines, ainsi que la réapparition du lac Iriqui après un demi-siècle de sécheresse.
L’année hydrologique agricole 2023-2024 a été la plus sèche jamais enregistrée au Maroc depuis au moins les années 1960, avec un déficit de précipitations atteignant 46,64% par rapport à la normale. Ce manque de précipitations, combiné à une diminution significative de l’enneigement ainsi qu’à des températures élevées, a considérablement aggravé la sécheresse hydrologique. La persistance de la sécheresse a entraîné une réduction notable des ressources en eau disponibles, impactant principalement l’agriculture, mais aussi, dans une moindre mesure, l’approvisionnement en eau potable.
L’analyse climatique de 2024 met en évidence une amplification des contrastes climatiques au Maroc, où des périodes prolongées de sécheresse alternent avec des épisodes de précipitations extrêmes. Ces phénomènes météorologiques exceptionnels soulignent l’augmentation des risques hydrologiques, agricoles et socio-économiques. L’impact sur l’agriculture a été particulièrement sévère, avec une baisse estimée de la production céréalière de 43% par rapport à la campagne précédente. En revanche, certaines cultures arboricoles et maraîchères ont montré une meilleure résilience, bénéficiant d’épisodes de précipitations tardives survenus en février.
L’état du climat au Maroc en 2024, ainsi que la tendance actuelle du changement climatique dans le pays, confirment l’urgence de renforcer les stratégies d’adaptation. Les priorités identifiées incluent la modernisation des systèmes d’alerte précoce, l’optimisation de la gestion des ressources en eau, et le développement de pratiques agricoles résilientes. La protection des secteurs socio-économiques les plus vulnérables nécessite une approche intégrée, fondée sur une planification rigoureuse et une anticipation proactive des aléas climatiques à venir.

Messages Clés

L’année la plus chaude
2024 est l’année la plus chaude depuis le début des mesures au Maroc, avec une anomalie de +1,49 °C par rapport à la période de référence 1991-2020. Les températures ont été supérieures aux normales pendant 70% des jours de l’année.
Sécheresse prolongée
Avec un déficit pluviométrique national moyen de -24,7 %, l’année 2024 marque la sixième année consécutive de sécheresse au Maroc.
Précipitations exceptionnelles
Des épisodes de pluies intenses, parfois d’une rareté centennale, ont eu lieu fin août et début septembre dans les versants Est de la chaine de l’Atlas, l’oriental et la province de TATA. Ils ont provoqué des inondations dévastatrices.
Impact sur l’agriculture
L’année hydrologique et agricole 2023-2024 (du 1er septembre 2023 au 31 août 2024) est l’année la plus sèche au moins depuis les années 60, avec un déficit pluviométrique de 46%. Combiné avec les événements extrêmes, ce déficit hydrique affecte directement la production agricole, la qualité des terres agricoles et le cheptel et par conséquent la sécurité alimentaire.
Stratégies d’adaptation
L’élaboration de stratégies d’adaptation robustes, innovantes et durables apparaît comme une réponse essentielle pour renforcer la résilience face au changement climatique.
Modernisation indispensable
Le renforcement des systèmes d’alerte précoce est crucial pour anticiper et gérer les risques climatiques.

 

Climat Maroc 2024

Activités du projet ConserveTerra

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