L’agriculture pluviale devient de plus en plus vulnérable vis-à-vis des changements climatiques. Ces phénomènes se manifestent sur la rive sud de la méditerranée par la rareté des pluies et l’accentuation du caractère aléatoire aussi bien intra qu’interannuel.
Au Maroc, ce sont plus de cinq millions d’hectares où la culture des céréales, entièrement dépendante des caprices climatiques, devient une activité à haut risque. Les différentes actions entreprises par l’état depuis l’indépendance jusqu’à présent n’ont pas suffis pour assurer une productivité stable.
Quant aux actions qui visent à réduire l’effet de la sécheresse, celles-ci ont concerné l’instauration de l’assurance sécheresse et le support des prix de blé tendre et d’orge pour l’alimentation animale. Dans leur ensemble, ces mesures ne répondent qu’à des situations conjoncturelles limitées dans le temps et l’espace. De ce fait, chaque année les responsables du secteur sont en quête de fond pour subvenir aux besoins alimentaires toujours accrues d’une population en croissance et au régime essentiellement à base de céréale.
Parmi les grands changements prévus par le Plan Maroc Vert (PMV) dans les prochaines années figurent la reconversion d’une partie des terres destinées aux céréales en plantations d’oliviers, de figuiers et d’amandiers. Certes ces arbres rustiques peuvent temporiser l’effet d’un déficit hydrique au cours de leur cycle de développement mais ne peuvent en aucun cas être productifs sans une pluviométrie conséquente aussi importante en volume que celle exigée par les céréales.
Les céréales continueront à dominer l’agriculture pluviale en Afrique du Nord comme espèces de graminées les plus adaptées au climat méditerranéen. D’autant plus que la crise et la flambée des prix des denrées alimentaires pour ces produits replacent les priorités stratégiques à nouveau au cœur du débat sur la sécurité alimentaire en denrées de base.
D’autres considérations, aussi importantes que les précédentes, concernent la dégradation des sols et leurs pertes par érosion suite aux modes d’exploitation basés sur les labours intensifs et l’exportation totale de toutes les biomasses produites. La mécanisation de l’agriculture et la pression sur la terre ont étendu la mise en valeur agricole aux terrains en pente de plus en plus raides et aux sols superficiels sans l’application des techniques de conservation capable de protéger et d’assurer la durabilité de cet écosystème fragile.
A la lumière de cet état des choses, il devient crucial d’améliorer et de développer des paquets technologiques qui privilégient une meilleure gestion du risque dans l’exploitation des ressources naturelles et assurent une production agricole durable. Il se trouve que le système semis direct, base de l’agriculture de conservation, s’est confirmé comme une alternative à l’agriculture intensive traditionnelle qui a montré son inadaptation aux nouvelles données climatiques et économiques de compétitivité et de durabilité.
Synonymes: Musca oleae, Daculus oleae, Dacus oleae
Noms communs: Mouche de l’olive, Olive fruit fly, Mosca del olivo, mosca olearia
Répartition géographique, plantes-hôtes et dégâts
La mouche reste le ravageur le plus préoccupant pour les oléiculteurs. Elle s’établit sur l’olivier cultivé et sauvage. Après l’éclosion, la larve pénètre dans la pulpe du fruit qu’elle ronge, creusant ainsi des galeries. Généralement, les fruits véreux tombent. Les dégâts de la première génération passent souvent inaperçus car les fruits, encore verts et fermes, ne présentent pas de traces d’attaques visibles de l’extérieur.
Pour sa ponte, la mouche choisit des variétés à gros fruits, utilisés plus spécialement pour la conserve. Le fruit attaqué présente une petite cavité brunie qui entoure le trou de ponte. Plus tard, il arrive souvent qu’il se déforme et que sa cuticule éclate au voisinage des galeries.
Le fruit tombe, se momifie parfois sur l’arbre et présente des plages dures, circulaires où l’on peut apercevoir la présence de cryptogames. Assez souvent, il pourrit, envahi par des bactéries qui liquéfient sa pulpe.
Aux dégâts directs, il faut ajouter les altérations chimiques, physiques et gustatives que causent le développement de certains champignons et micro-organismes secondaires réduisant davantage la qualité de l’huile. Une élévation de l’acidité et des péroxydes et une diminution de polyphénols dans l’huile issue d’une production enregistrant plus de 30% de fruits attaqués sont à présent bien établies.
Biologie
Les premières mouches volent tôt (février – mars) mais, faute d’olives, elles meurent sans se reproduire. Ce n’est que vers mi-mai – début juin que les imagos peuvent réellement procréer et pulluler. Deux jours après son émergence, la femelle est apte à s’accoupler et l’oviposition a lieu une semaine plus tard. Le fruit destiné à héberger l’œuf fait l’objet d’une exploration soignée. En général, les femelles ne pondent qu’un œuf par fruit. Avant la ponte, la mouche inspecte vraisemblablement le fruit pour se prévenir s’il n’est pas déjà fréquenté ou rongé par d’autres œufs ou larves.
Habituellement, pour pondre, la mouche favorise les fruits verts. En leur absence, elle se porte sur des fruits d’autres stades où elle produit des blessures triangulaires, en forme de points noirs. Les variétés précoces sont les plus chargées, et l’attaque maximum s’observe durant la lignification du noyau.
La durée d’incubation est de 2 à 6 jours. La larve passe toute sa vie à l’intérieur d’une même olive. Son développement complet exige 2 semaines par temps chaud et au-delà de 3 semaines quand la température est basse. Arrivée au terme de son évolution, elle se transforme en pupe soit à l’intérieur du fruit, soit à l’extérieur de celui-ci. À l’intérieur du fruit, la larve creuse une chambre nymphale juste sous la cuticule; celle-ci se dessèche et se déchire pour laisser une brèche par où s’échappera la mouche. Toutefois, dans la plupart des cas, les larves sortent des fruits et vont se nymphoser en terre ou dans l’écorce de l’arbre.
Dans les stocks, la larve se nymphose sous les piles de sacs, entre les olives et dans toutes les cavités du sol et des murs du lieu d’entreposage. La durée de vie nymphale est de 2 semaines environ.
Le plus important facteur de mortalité est la température. Lorsque les températures estivales (> 33°C) coïncident avec le début de l’infestation (œufs et LI), les populations s’effondrent et les femelles arrêtent de pondre (cas de l’été 2004). Inversement, quand l’été est tempéré, leur évolution est catastrophique pour la récolte (cas de l’année 1997). Les températures favorables à la mouche sont comprises entre 11 et 33°C. À 15°C, les adultes commencent à voler et à se nourrir. Au-dessous de 9°C et au-dessus de 33°C, les jeunes stades larvaires cessent leur activité.
Le nombre de générations de Dacus est variable suivant les conditions climatiques, l’état de l’arbre, le cultivar, l’époque et les méthodes de récolte. Il développe 4 à 5 générations par an dont une est partielle, car il passe l’hiver à l’état de pupes. Les trois ou quatre autres se succèdent à 30-40 jours d’intervalles. Dans le Nord du pays (Taounate, Taza et régions), les premières infestations des olivettes par la mouche ont lieu vers fin juin avec un arrêt pendant le plus chaud de l’été. En septembre, elles reprennent et se maintiennent jusqu’à la récolte.
Stratégie de lutte
Dans la lutte contre la mouche, l’approche la plus adéquate consiste à estimer périodiquement l’état d’infestation de l’oliveraie. Les évaluations sont faites par ramassage de 100 olives/ha réparties sur 10 à 20 arbres. Sur cet échantillon, on dénombre les fruits piqués ayant des larves vivantes à l’intérieur et on définit le pourcentage de l’infestation active. Le seuil de dégâts justifiant un traitement est de l’ordre de 15%. Cette limite est plus basse pour les olives de table.
En matière de lutte, même si la technique la plus répandue demeure la lutte chimique, il faudra s’orienter vers les principes d’une protection intégrée: réduction des doses de produits pour épargner les auxiliaires et l’environnement, choix de matières actives moins liposolubles pour réduire les résidus dans les fruits et l’huile, travail du sol en hiver pour exposer les pupes hivernantes au péril des prédateurs et des agents climatiques, piégeage massif des mouches, développement des haies composites, ramassage des olives chutées, etc. Un moyen rapide de procéder à la destruction des olives infestées tombées par terre est le passage dans les olivettes des troupeaux de moutons et de chèvres.
La lutte chimique curative est réalisée lorsque l’infestation active est de 15%. Pour mieux positionner les applications sur les premiers stades, l’échantillonnage doit être fréquent (une fois par 10 jours). Si la première génération est mal contrôlée, les générations suivantes mettent à mal la production. À présent, les matières actives qui remplissent au mieux les caractéristiques requises précédemment sont spinosade, diméthoate, formothion et fenthion.
La lutte préventive est basée sur la pulvérisation d’hydrolysats de protéines (leurres attirant les adultes) mélangés à un insecticide. Les applications débutent lorsqu’on attrape 2 à 3 mouches/piège/semaine. Cette technique, suffisante dans les régions ou les attaques sont modérées et régulières, ne protège pas efficacement la culture lorsque la pullulation est grave. Il faut alors la compléter avec une pulvérisation d’insecticide à effet larvicide.
Le piégeage massif, procédé peu envisageable dans les olivettes traditionnelles, offre pour les variétés précoces, en vergers modernes, une solution de remplacement à la lutte chimique. La technique consiste à suspendre en début d’été sur les arbres des panneaux de bois (15 x 20 cm) non colorés et trempés pendant 48 heures dans une solution de déltaméthrine (10%) puis imprégnés d’un attractif (carbonate d’ammonium + buminal + capsule de phéromone). Les panneaux sont changés tous les mois.
Des auxiliaires existent en oliveraie, mais leurs populations sont faibles pour pouvoir assurer un contrôle efficace du ravageur. Leur polyphagie les conduit à migrer sur d’autres plantes où ils parasitent diverses espèces de Diptères, de Coléoptères, de Lépidoptères et d’Hyménoptères. La lutte biologique par lâchers du Braconide Opius concolor est onéreuse. La lutte autocide, par lâcher de mâles stériles, est applicable dans certains pays, en combinaison avec les appâts empoisonnés.
Au Maroc, plusieurs élevages laitiers avec d’importants effectifs allant de 500 à 2000 têtes ont été crées depuis que l’Etat marocain a décidé, en 2005, de confier la remise en valeur des grandes fermes étatiques au secteur privé, dans le cadre d’un projet de partenariat signé entre les deux parties.
De telles unités de production constituent un important changement d’échelle auquel peu d’éleveurs au Maroc sont habitués. Et peu de données sont disponibles sur ce genre d’élevage dans le contexte local, notamment en matière de gestion des grandes salles de traite.
Ce bulletin a pour but de mettre à la disposition des nouveaux grands projets, en cours de réalisation, les particularités de gestion que soulèvent les grandes salles de traite dans le contexte local, à travers une étude effectuée sur une salle utilisée pour traire un troupeau de 2000 têtes de Holstein.
Type d’étable et de troupeau laitier étudié
L’étable concernée dans cette étude est située à la ferme de Bargha, près de Larache, au nord ouest du Maroc. Elle gère un jeune élevage laitier de 2000 vaches de Holstein dont environ la moitié a été importée des USA et l’autre moitié d’Europe. Sur les 2000 têtes présentes au moment des observations (juin 2009), 1.786 sont traites, dont 56 % sont des primipares et 44% des vaches en seconde lactation.
L’élevage est conduit en stabulation libre dans deux bâtiments complètement ouverts, en charpente métallique haute, d’une capacité de 1000 têtes chacun. La superficie totale de chaque bâtiment, aire d’exercice comprise, est d’environ 5 ha (360 m x 136 m). Sa partie couverte comprend:
deux couloirs de circulation des animaux (un central de 7,50 m et un périphérique de 5m);
un couloir central d’alimentation de 5,64m avec muret équipé de barres de garrot et une mangeoire de chaque côté;
un couloir bétonné raclé au tracteur de 4,25 m et une aire de couchage large de 8,11 m de chaque côté;
une aire d’exercice non couverte, d’une largeur de 47,50 m de chaque côté;
des abreuvoirs style grand bac en béton, placés entre l’aire de couchage et l’aire d’exercice.
Chacun des deux bâtiments est constitué de 4 paddocks d’environ 250 têtes, modulables de l’intérieur au moyen des séparations métalliques de type montage/démontage rapide, afin de faciliter la gestion de l’allotement (Tableau 1).
L’étable comprend également une salle de traite, trois bâtiments de même taille et de même conception que les précédents pour les génisses, une aire réservée aux niches, des centres annexes dont une maternité, un centre pour les besoins spéciaux, un centre d’alimentation, un atelier d’entretien du matériel, un bassin de sécurité pour l’eau d’abreuvement de 3000 m3, des aires de stockage pour l’ensilage, la paille, le foin de luzerne et d’autres produits. Le projet est également doté de bassins pour la protection de l’environnement.
Le type d’alimentation des vaches laitières est la ration totale mélangée, distribuée 5 fois /jour sur toute l’année, à base d’ensilage de maïs produit sur place, de foin de luzerne, de la paille de céréales, de l’aliment composé standard (type 1 kg d’aliment pour 2,5 litres de lait), du tourteau de soja, de la mélasse, de la pulpe sèche de betterave, en plus d’un complément minéral vitaminé.
L’élevage est géré par une jeune équipe composée de 2 ingénieurs, 5 techniciens, 2 inséminateurs, un agent de bureau et une cinquantaine d’ouvriers. Il est également encadré par deux vétérinaires dont l’un est chargé de la reproduction et de la médecine préventive, et l’autre du suivi sanitaire. Au stade actuel (projet encore à son début), le temps moyen d’astreinte calculé est d’environ 16,8 minutes/vache.
La production laitière annuelle globale est de 15,6 millions de kg (contre 18 millions comme objectif à moyen terme) et la lactation standard réalisée à 305 j, est d’environ 7800 kg (contre 9000 comme objectif).
La figue est le fruit du figuier, un arbre de la famille des Moracées, qui est l’emblème du bassin méditerranéen où il est cultivé depuis des millénaires.
La production mondiale de figues toute nature s’élève à environ 1 million de tonnes, dont plus de 90% proviennent du bassin méditerranéen et du Moyen-Orient. Dans ce secteur, la Turquie arrive en tête avec environ 23% de la production mondiale. Le Maroc occupe le cinquième rang avec environ 6% de la production. Dans la plupart des pays, la production est consommée sur place. En 2007, les exportations représentent environ 50.000 tonnes de figues sèches et 10.000 tonnes de figues fraîches.
La superficie totale occupée par le figuier (Ficus Carica domestica) est d’environ 56.000 ha pour une production de figues qui a atteint 82.600 tonnes en 2005. Il existe cinq grandes zones de production de figues: Taounate (22.230 ha), Chefchaouen (7.050 ha), Al Hoceima (5.000 ha), Ouezzane (3.150 ha), Tétouan (2.000 ha) et Zerhoun (150 ha). D’autres plantations sont réparties entre les régions de Taza, Nador et Béni Mellal. Le rendement moyen national est de 2,5 tonne à l’hectare en comparaison avec les 5 à 8 tonnes pour les vergers modernes. De 2003 à 2007, la production moyenne nationale de figues est d’environ 70.000 tonnes.
Des enquêtes réalisées dans les régions de Taounate et de Zerhoun de 2007 à 2010 ont montré que le figuier contribue pour 22 à 40 %, selon les douars, dans le revenu des agriculteurs à Zerhoun et dépasse 50% dans certains douars de Taounate où le figuier est la principale activité agricole.
Cependant, à cause de la sécheresse qu’a connue le Maroc durant les 30 dernières années, on note une régression des plantations de figuier en zones non irrigués. Ceci est, en partie, du à la multiplication qui se fait toujours par bouturage et les plants ne résistent pas aux températures estivales. Par ailleurs, les agriculteurs possèdent de petites parcelles dispersées et éloignées les unes des autre; ce qui ne facilite pas la synchronisation des techniques culturales et de la récolte.
Le figuier est associé à d’autres arbres fruitiers tels que l’olivier, le caroubier, le noyer et la vigne sans aucun raisonnement de la plantation. Comme l’olivier a une longévité et une vigueur plus importante que le figuier, avec le temps, celui-ci agit négativement sur la croissance et la productivité du figuier.
La culture du figuier est une activité arboricole pratiquée essentiellement dans les zones montagneuses difficiles d’accès et non irriguées. Des figuiers existent aussi en zones de petite irrigation associés à des cultures maraîchères et fourragères.
En général, la conduite culturale du figuier est faite d’une manière traditionnelle. Le travail du sol est réalisé à l’aide d’araires ou des pioches. Parfois, les légumineuses sont utilisées comme cultures intercalaires. Pour la fertilisation, on utilise le fumier, s’il existe, et très peu d’engrais. La taille et les traitements phytosanitaires ne sont plus pratiqués.
Actuellement, des vergers modernes de figuier commencent à voir le jour à proximité des centres urbains (Meknès, Marrakech, Sefrou) pour satisfaire la demande croissante en figues des confiseries et marchés extérieurs.
Beaucoup d’observations montrent que, sans être géré par l’homme, un rucher livré entièrement à lui-même tend, dans un délai variable, à disparaître ou perdre la majorité de ses effectifs. Pour être efficace, l’intervention humaine doit cibler la conservation, l’augmentation et l’amélioration du cheptel.
Phase capitale en apiculture traditionnelle et fixiste, la conservation du cheptel apicole est assurée soit:
par la capture et la mise en ruche des essaims provenant des souches conservées l’année précédente, pratique encore très courante au Maroc, surtout avec les ruches traditionnelles.
par le piégeage ou la cueillette des essaims vagabonds. Cette technique tend à disparaître.
Avec de tels procédés, le cheptel augmente, se maintient ou régresse, directement influencé par les conditions des miellées. Évalué sur quelques années, le cheptel croît lentement mais sans sélection et souvent avec des souches essaimeuses donc moins productives et le plus souvent agressives. Il faut signaler qu’à ce stade de «domestication» de l’abeille, la récolte du miel et de la cire est fatale à la ruche. La surveillance et la capture des essaims naturels représentent une tâche fastidieuse incompatible avec le mode de vie actuel.
De nos jours, la conservation du cheptel dans les ruchers est assurée par des méthodes moins aléatoires: essaimage artificiel, division des colonies, paquets d’abeilles recevant une reine sélectionnée.
Au Maroc, l’absence de réseaux d’essais d’envergure est la contrainte majeure au progrès sur les grandes formules d’engrais de fond par voie expérimentale. L’objectif de cet article est de proposer une nouvelle méthode pour contourner cette difficulté.
Au lieu d’être mis au point à partir d’un réseau expérimental de référence, l’engrais de fond est tiré des fumures d’un réseau d’agriculteurs de référence choisis parmi ceux déjà parvenus aux objectifs poursuivis par une fertilisation raisonnée, au sens large de l’acception agronomique actuelle de ce terme.
Autrement dit, outre les objectifs classiques de productivité, de qualité et de revenu, pour faire partie de ce réseau de calibrage, l’agriculteur doit respecter: la durabilité du système (pas de gestion minière en produisant aux dépens du sol jusqu’à épuisement total de son capital de fertilité); l’environnement (pas de pollution des aquifères par des excès graves d’engrais).
La méthode est ensuite illustrée en rappelant l’application qui en avait été faite dans les années 87, au cas particulier de la betterave à sucre dans les Doukkala. Dans ce périmètre de la côte Atlantique caractérisé par des sols globalement riches en P et pauvres en K, une eau d’irrigation salée (EC = 1.45 mmhos/cm), la formule retenue était du 8-10-26S, quelque peu ajustée expérimentalement en l’an 2000 pour devenir du 9-10-30S.
Introduction
D’habitude, pour mettre au point des formules d’engrais de fond, c’est l’expérimentation au champ qui est utilisée. L’approche consiste à mettre en place un réseau d’essais organisé selon le principe fondamental du respect de la double variabilité liée à l’effet milieu et à l’effet année. En d’autres termes, les essais doivent être:
suffisamment nombreux pour représenter l’hétérogénéité agro-pédologique du milieu concerné par le projet;
répétés durant un nombre minimum d’années afin d’intégrer la variabilité liée au climat, particulièrement en zones d’agriculture pluviale.
Selon les cas, les essais peuvent être de types simples (dose croissante de N, P et K), plurifactoriels (NxP; NxK; PxK; NxPxK), multi-locaux annuels, de moyenne ou de longue durée.
La recommandation pour la fabrication de la formule d’engrais est ensuite tirée après synthèse approfondie des courbes (parfois des surfaces) de réponse, obtenues en utilisant les outils agronomiques et statistiques appropriés. L’engrais proposé est le plus souvent un ternaire N-P-K. Mais dans certaines circonstances, il peut être un binaire sans potasse N-P-0 (pour sols riches en K), un binaire sans phosphore N-0-K (pour sols riches en P) ou encore un binaire sans azote 0-N-P (pour sols où un apport de N au semis n’est pas jugé nécessaire).
Dans les pays en développement, les budgets alloués à la recherche ne sont pas toujours compatibles avec les coûts élevés de mise en place et d’entretien de réseaux d’essais performants. C’est l’une des raisons pour lesquelles il n’y a pas eu de progrès substantiel sur les grandes formules d’engrais de fond au Maroc, depuis plus d’un quart de siècle.
Le but de ce bulletin est de proposer une nouvelle approche pour mettre au point des formules d’engrais de fond alliant enquête agronomique au champ, chez des agriculteurs de référence, analyses de terre, de plantes et éventuellement des eaux d’irrigation.
Le secteur des agrumes joue un rôle important dans l’agriculture marocaine. Avec une superficie de 85.000 ha et une production de 1.300.000 T, il procure directement ou indirectement plus de 21 millions de journées de travail et une importante recette en devise. Sur le plan social, ce secteur constitue la source principale de revenus pour 13.000 familles de producteurs. Il assure l’approvisionnement et le maintien en activité d’une importante industrie de transformation et de conditionnement. Le secteur agrumicole exporte 500.000 T/an pour une recette annuelle de 3 milliards de dirhams.
Cependant, le rendement moyen national reste faible en comparaison avec d’autres pays producteurs, soit environ 17 T/ha. Plusieurs contraintes sont à l’origine de cette faible productivité: le vieillissement d’une grande partie du verger national; non maîtrise des techniques de production; l’insuffisance des ressources en eau et les pertes dues aux maladies et aux ravageurs.
Devant l’exigence du marché mondial d’agrumes en matière de qualité des fruits frais et le libre échange des produits agricoles dans le nouveau contexte de la mondialisation, l’émergence d’autres pays producteurs d’agrumes notamment l’Egypte, l’Inde, la Turquie, etc., le Maroc est appelé à revoir sa stratégie de production dans ce secteur afin d’améliorer la compétitivité du produit marocain.
Le Plan Maroc Vert a considéré le secteur agrumicole comme un des secteurs pilotes de cette politique et le contrat programme avec la profession agrumicole prévoit notamment un plan de renouvellement des vieux vergers et la généralisation de la micro-irrigation.
L’augmentation des exportations agrumicoles se heurte très souvent au manque de fruits répondant aux normes de qualité imposées par les marchés étrangers, c’est pourquoi nos stations de conditionnement enregistrent des taux d’écarts de triage très élevés. Plusieurs facteurs sont à l’origine de ces écarts de triage: marbrures, dégâts de maladies et ravageurs, nutrition minérale, etc.
Chez les clémentiniers et les mandariniers, c’est surtout le petit calibre qui est considéré comme étant la cause principale des écarts de triage. Plusieurs techniques sont utilisées pour remédier à ce problème: application d’hormones de croissance, taille etc. Le calibre final du fruit dans une campagne donnée dépend de plusieurs facteurs dont notamment la charge de l’arbre en fruits, les précipitations, le programme de fertilisation, la taille et la combinaison variété/porte-greffe.
De tous ces facteurs, les pratiques de la fertilisation sont probablement les plus faciles à ajuster. En outre, il est connu que la qualité du fruit est très sensible à la fertilisation potassique.
La qualité du fruit destiné au marché du frais, c’est le cas des exportations marocaines, est jugée par le calibre du fruit, la grosseur et la texture de sa peau. Une carence en potassium conduit à la production de fruits de petit calibre avec une peau mince, alors qu’un excès de potassium a pour conséquence une production en fruits à gros calibre avec une peau épaisse et une texture grossière.
En ce qui concerne la qualité du jus, l’excès en potassium induit une acidité élevée. La fertilisation potassique est un outil important pour optimiser la qualité du fruit et du jus des agrumes.
Jusqu’à récemment, les pratiques de fertilisation étaient essentiellement orientées vers l’obtention de rendements importants et ce n’est que récemment que l’on s’intéresse aux effets positifs des apports minéraux sur la qualité de la production, plus particulièrement dans le cas du phosphore et du potassium. La fertilisation foliaire à base de potassium est une des pratiques culturales qui permet aujourd’hui d’atteindre ces objectifs: des rendements élevés et une production de qualité.
Les résultats de recherche présentés dans ce bulletin concernent l’amélioration de la production et de la qualité du fruit du clémentinier Cadoux en réponse à une fertilisation foliaire potassique, par l’application du nitrate (KNO3) ou du sulfate de potassium (K2SO4) à différentes doses et fréquences.
La culture d’artichaut est largement distribuée dans le monde. La production mondiale en 2009, estimée par la FAO, avoisine 1,5 millions de tonnes pour une superficie d’environ 133 mille hectares. 67% des superficies mondiales en artichaut sont localisées en Europe et produisent 66% de la production mondiale. 39% de la production mondiale est localisée en Italie qui représente 59% de la production européenne.
Le bassin méditerranéen produit à lui seul 90% de la production mondiale en artichaut. La superficie de la culture de l’artichaut au Maroc représente 2,5% de la superficie mondiale et produit 3,4% de la production mondiale en artichaut.
Au Maroc, la superficie de la culture d’artichaut a été de l’ordre de 8.500 ha en 1964 et ceci grâce à la haute valeur ajoutée dégagée par les exportations sur la France. En 1981, la superficie a chuté à 6.200 ha puis à environ 2.200 ha en 1984. Cette chute s’explique surtout par la réduction des exportations, par la baisse des prix sur le marché local, et par la sécheresse qui a causé la dégénérescence des plants. Durant la campagne 2007-2008, la superficie emblavée en artichaut à l’échelle nationale a été de 4.150 ha avec une production de 60.200 tonnes.
La région du Gharb est la principale région marocaine de production d’artichaut, avec une superficie de 2.600 ha et une production de 42.000 tonnes. Le rendement moyen est de 14 t/ha. Ce rendement est encore faible par rapport au potentiel de production des variétés cultivés qui est de 25 T/ha.
Dans le Gharb, on assiste à un manque de plants de bonne qualité au moment des plantations (juin-juillet). Aussi, la reprise des plants après plantation (multiplication végétative) montre un grand pourcentage de manquants variant de 30 à 50%. Ceci est à l’origine de la baisse de productivité à l’hectare. En plus de ce problème, on assiste à une faible maîtrise de la conduite de la fertilisation, de l’irrigation et de la protection phytosanitaire.
En plus des problèmes de la faible productivité, on peut citer aussi le problème de la commercialisation de l’artichaut surtout à partir du mois de mars. Actuellement, la production d’artichaut est en grande partie destinée au marché local en frais. Le manque de débouchés tels que l’export, la transformation, autres que le marché local représente un des grands problèmes pour le développement du secteur de l’artichaut au Maroc.
Les industriels qui transforment actuellement des petites quantités d’artichaut, recherchent des capitules de meilleures qualités et une amélioration du rendement à l’usine qui est de 22% pour la transformation en cœur d’artichaut (réceptacles avec 2-3 cm de bractées) et 14% pour la transformation en petits fonds (réceptacles sans bractées).
Il est donc nécessaire de s’orienter vers des cultivars d’artichaut, ayant des écartements de plantation (densités) adaptés, intéressants, disponibles (multiplication par graine), de meilleure qualité à la fois pour la consommation en frais (pour les artichauts produits avant février) et pour la transformation en cœurs ou en petits fonds d’artichaut mariné destinés au marché américain (pour les récoltes d’artichaut entre mars et mai), et assurant une meilleure uniformité de reprise après plantation.
Le but de cette recherche a été de comparer dans la région du Gharb deux cultivars d’artichaut d’origine américaine (Impérial Star et Emerald), multipliés par semis, et conduites à quatre densités de peuplement végétal: 11.000; 8.300; 7.300 et 5.500 plants/ha qui correspondent respectivement aux écartements suivants: 1,5 m x 0,60 m, 2 m x 0,60 m, 1,50 m x 0,90 m et 2 m x 0,60 m. Les densités choisies pour ces deux cultivars correspondent à celles conseillées aux USA.
Les performances de l’agriculture marocaine sont appelées à être augmentées sensiblement dans les années à venir. De significatifs gains de productivité sont ainsi attendus dans la plupart des secteurs, ce qui induit la généralisation des bonnes pratiques dans les exploitations agricoles.
Pour concrétiser ce saut qualitatif, il importe au préalable de connaître avec précision l’état des lieux afin d’identifier des possibilités d’intervention. Or, la plupart des études conduites sur l’agriculture marocaine concluent à une variabilité prononcée de ses performances techniques et économiques. Ces fluctuations résultent de la multitude des facteurs impliqués, dont le plus décisif est la maîtrise de la conduite technique des cultures et de l’élevage ainsi que l’absence de spécialisation des exploitations agricoles. Sont aussi en cause les variations climatiques interannuelles, sans omettre le facteur humain responsable de la gestion des exploitations, intimant donc de considérer les modes de faire valoir adoptés.
Le mode de faire valoir décrit la nature des liens contractuels qui existent entre le détenteur du droit d’usage sur une terre et le détenteur de la maîtrise foncière sur cette terre. Il existe deux modes de faire valoir i) direct, lorsque la terre est la propriété de la personne physique ou morale qui l’exploite, et ii) indirect, au cas où la terre est déléguée par le propriétaire à la personne qui l’exploite (preneur, métayer, khammes) moyennant une rémunération en espèces et/ou nature.
Le faire valoir indirect (FVI) est présent dans l’agriculture irriguée au Maroc, mais il a fait l’objet de rares études qui en quantifient l’importance et qui analysent ses répercussions sur les performances des exploitations agricoles et les rémunérations des contractants. En vue de déterminer l’impact des logiques du FVI sur les productions agricoles, un travail de recherche a été effectué dans la plaine irriguée du Tadla au cours de la campagne 2009/2010.
تساهم الأبقار بنسبة تفوق نصف إنتاج اللحوم الحمراء بالمغرب وذلك رغم النقص في عددها خلال السنين الأخيرة وبرغم التطور الضعيف في الأوزان المتوسطة للسقيطة حيث تساهم العجول بحصة وفيرة في إنتاج لحوم الأبقار بنسبة %45.
وقد عرف إنتاج العجول بالمغرب نموا مضطردا خلال العقدين الأخيرين في المناطق المعروفة بتسمين العجول وضواحي المدن الكبرى، حيث أخذت تنتشر في المناطق المجاورة. هذه الوضعية كانت نتيجة لطموحات تكثيف إنتاج لحوم الأبقار باستغلال الحيوانات المتوفرة ن قطعان الحليب والمهجنة وأيضا بالاستعانة بمواد التغذية المتاحة والمتكونة ن الحبوب وبقايا المنتجات الفلاحية المصنعة.
إلا أن شروط الوصول إلى نتيجة مرضية ومريحة للكساب تمر عبر تقليص مدة التسمين والرفع من وثيرة ربح الوزن.
لهذا الغرض، تعطي المعطيات الآتية الإجابة التقنية عن التساؤلات التي يطرحها الكسابون في وموضوع تكثيف تسمين العجول بالمغرب.
الانماط الاساسية لإنتاج اللحوم
نمط إنتاج الأبقار الولودة مع التسمين
يتميز هذا النمط بإنتاج العجول وضعف الاهتمام بإنتاج الحليب الذي يكفي فقط للاستهلاك الذاتي، ويستغل في هذا الأسلوب عموما القطيع الذي يتمركز خاصة في المناطق الرعوية. لكن نلاحظ، رغم ظهور أصناف أخرى مختصة في إنتاج اللحوم تبقى قليلة حيث يتمركز هذا النمط خاصة في المناطق الفلاحية الرعوية.
نمط التسمين
ينتمي إلى هذا النمط أشكال تربية المواشي التي تختص في تسمين العجول الضعيفة المشترات خارج ضيعة الإنتاج خصوصا من الأسواق حيث يتراوح متوسط السن في اقتناء الحيوانات بين 10 إلى 16 شهرا.
تتمركز هذه الوحدات المعنية بالتسمين الذي يمتد في رحلة بين 3 إلى 5 أشهر خلالها تتلقى الحيوانات وجبات غنية بأعلاف مركزة غالبا بمحاذاة المراكز الحضرية الكبرى والمناطق المعروفة بهذا النشاط.
النمط المزدوج
يسعى هذا النشاط إلى تحقيق هدفين في نفس الوقت: إنتاج الحليب وعجول نصف سمنة أو مهيأة للذبح من الأصناف الثلاثة للأبقار، المحلية والمهجنة والحليبية.
إن تزويد وحدات الإنتاج العجول صغيرة بهدف تحقيق أحسن إنتاجية يفترض اختيار جيد، إلا أن السوق هو الذي يحدد غالبا هذا الاقتناء.
وغالبا تأتي الحيوانات المسمنة من أصناف مختلفة من الضيعات الصغيرة لإنتاج الحليب. وفي المرتبة الثانية، من ضيعات الابقار المرضعة. في حين تشكل ضيعات الإنتاج المزدوجة والحليبية المختصة نسبة ضعيفة.
يتحكم هذا النمط من التزويد في نوع الحيوان المراد تسمينه (الصنف، الأصل الوراثي والحالة الجسمانية للحيوان). كما تتأثر جودة العجول من أصل الحيوان من جهة، ومن نمط التربية التي كان يخضع لها من جهة أخرى، إذ يشكل نظام التربية تأثيرا أساسيا على جودة الحيوان نظرا لأهمية مرحلة الرضاعة و مرحلة بعد الفطام على مؤهلات الحيوان للتسمين.
هناك ثلاثة اصناف وراثية مع مؤهلات للتسمين وإنتاج اللحوم متواجدة في الأسواق المحلية: