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Le fraisier

LE FRAISIER

Plante et importance de la culture au Maroc

Le fraisier (Fragaria vulgaris) est une plante originaire de l’Amérique et appartenant à la famille botanique des Rosacées. Le fraisier est une plante vivace de grande qualité nutritive: la fraise est riche en vitamines C, B1 P et PP. Elle est aussi riche en sels minéraux, ce qui convient aux personnes âgées suivant un régime alimentaire amaigrissent et assouplissant. Les principales régions de production sont le Souss, le Gharb et le Loukkos.

Préférences pédo-climatiques

Le fraisier est une rosacée fruitière qui nécessite le froid pour l’initiation florale et pour une bonne production. Les besoins en froid sont faibles pour les cultivars de zone chaude ou tempérée, «variétés méridionales» alors qu’ils sont élevés pour les cultivars de zones froides comme Gorella. Si ces besoins ne sont pas satisfaits, l’initiation florale sera très faible et la fructification médiocre. Ces basses températures doivent être subies par les plants de fraisier pour permettre leur floraison. En période florale, elles sont défavorables (coulure des fleurs).

La température moyenne pour une bonne floraison est de l’ordre de 10 à 15°C. Une bonne fécondation exige une température de 20°C et une humidité relative inférieure à 60%. La maturation normale du fruit nécessite une température au dessus de 15°C et la température optimale de croissance se situe autour de 25°C avec un arrêt de croissance à des températures inférieures à 5°C.

La culture du fraisier est également influencée par la luminosité. C’est ainsi qu’en jours longs la plante produit des stolons. Cette plante subit deux croissances, la première a lieu par temps chaud et jours long. Elle est caractérisée par une production élevée de feuilles (jusqu’à une par semaine) et un port érigé; la seconde croissance ayant lieu au début de l’automne, confère à la plante un aspect trapu.

L’initiation florale est déclenchée par l’apparition de jours courts, mais lorsque les jours courts sont maintenus durant un temps prolongé, ils provoquent l’entrée en dormance des plantes. Pour lever cette dormance, il faut exposer les plants à une basse température (2°C- 10°C). Plus cette température est basse, plus courte est la durée nécessaire d’exposition au froid. Les fleurs centrales sont celles qui donnent les plus grosses fraises, il faudra donc les préserver du gel.

La grosseur du fruit est fonction du nombre d’akènes fécondés. Plusieurs régulateurs de croissance existent pour améliorer cette fécondation (auxines, gibbérellines, cytokinines, inhibiteurs de croissance, retardants de croissance, éthylène et produits générateurs d’éthylène).

En ce qui concerne les exigences de la culture en sol, quoique le fraisier s’adapte à une large gamme de sols, il préfère des terres chaudes à texture légère. Il craint les sols compacts ou non drainant et redoute les chlorures même à des doses faibles de l’ordre de 0,5%. Le pH optimum du sol doit être entre 5,7 et 6,5 et la teneur en calcaire doit être inférieure à 2%.

Le néflier du Japon

LE NEFLIER DU JAPON

Importance et aire de culture

Le néflier du Japon (Eriobotrya japonica) est surtout cultivé dans la région de Berkane, Marrakech, Fès-Meknès, Khémisset et Tétouan. Le recensement de 1993 fait mention de 320 ha plantés pour une production de 2220 T.

Exigences agro-écologiques

Le néflier du Japon est une espèce typiquement subtropicale. Il se développe bien sous un climat doux où des précipitations de 600 à 1000 mm sont bien distribuées. Le feuillage gèle à -12°C, mais les fleurs et les jeunes fruits gèlent entre -3°C et -5°C.

Bien que résistant bien au vent et à la sécheresse, les étés chauds et secs affectent la croissance et la maturité des fruits. Ceux-ci sont aussi très sensibles aux brûlures du soleil qui déprécie leur qualité marchande. L’humidité atmosphérique ou un temps brumeux au cours de la maturité affecte la saveur et le taux de sucre.

Le néflier croit sur une large variété de sols depuis les sols sableux, légers jusqu’aux sols lourds et argilo-limoneux. Un bon drainage et une quantité en eau suffisante sont indispensables pour une bonne croissance du néflier. Il supporte bien le calcaire.

Les besoins en eau sont de 600 à 1000 mm. Ces apports doivent être bien répartis. La culture du néflier demande une irrigation correspondant à 0,5 ETP pendant la période de floraison et à une ETP pendant la phase de grossissement du fruit.

Les variétés

Trois variétés sont cultivées au Maroc:

1- ‘Tanaka’: fruit très gros, à épiderme jaune brun, à chair jaune ferme, assez peu juteuse et de bonne qualité à maturité. Elle mûrit de fin Avril à la première décade de Mai.

2- ‘Saint Michel’: gros fruit à peau fine jaune, chair juteuse blanche, parfumée, de bonne qualité. Cette variété mûrit vers la mi-avril.

3- ‘Argelino’: très gros fruit, juteux, mûrit en fin Avril. Le néflier du Japon est greffé sur le cognassier de Provence. Ceci permet de conférer à la variété un port nain, un système racinaire fasciculé et bien développé. Le greffage sur franc est rarement utilisé sauf pour l’obtention de plants vigoureux à installer sur des sols peu fertiles.

Le cognassier

LE COGNASSIER

Importance et aire de culture

La surface cultivée en cognassier (Cydonia vulgaris) est estimée à 3000 ha pour une production de 25000 T. La plus grande zone de production est localisée au Haouz suivie par ordre d’importance de Meknès, Khénifra, Midelt, le Gharb, Béni Mellal et Fès.

Exigences agro-écologiques

Le cognassier est une espèce adaptée à une large gamme de climats et de sols. Le cognassier est moins exigeant en froid hivernal que le poirier, mais présente un degré de rusticité équivalent à celui du pêcher. Il supporte des températures froides jusqu’à -26°C à l’état dormant. Le cognassier tolère les sols argileux qui sont généralement considérés comme lourds pour des autres espèces fruitières. En sol calcaire, le cognassier présente une chlorose due au blocage du fer.

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Les variétés

Les trois variétés qui sont actuellement les plus dominantes sont Champion, Géant de Vranja et Portugal. Ce sont des fruit-légumes, de maturité tardive, à gros calibre et qui supportent une longue conservation (5 à 6 mois). Des variétés locales issues de semis, de petits calibres sont plantées essentiellement dans les jardins périurbains et alimentent un circuit commercial très localisé (Lkim de Fès et de Marrakech).

Le porte-greffe le plus utilisé est le cognassier de Provence BA29. Dans la tradition arabo-musulmane et turc, le cognassier est apprécié en tant que légume de Tajine et peut, à ce titre, faire l’objet d’exportation sur des pays européens où les communautés turques et maghrébines sont importantes. La Turquie en particulier exporte des coings sur l’Allemagne où le marché est très porteur auprès des expatriés Turcs.

Les techniques culturales

Pour les techniques culturales se référer au pommier.

Amélioration génétique des bovins laitiers Démystification de certains concepts

Le but de l’amélioration génétique est de produire un animal avec un génotype lui permettant de produire le plus efficacement possible et de maximiser le profit de l’éleveur tout en considérant les contraintes de l’environnement dans lequel l’animal réalise sa production.

L’amélioration génétique des caractères n’est possible que par la sélection des animaux sur leurs valeurs génétiques additives. Toutefois, la valeur génétique additive d’un animal n’est ni observée ni mesurée, tout ce qu’on peut faire c’est l’estimer en se basant sur les performances de l’animal lui-même et/ou des animaux apparentés.

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L’objectif de ce bulletin est de démystifier certains concepts de l’amélioration génétique des animaux, surtout ceux en relation avec la sélection, pour faciliter leur compréhension par la majorité des opérateurs dans le domaine de l’élevage.

Déterminisme de la variation entre les animaux

La performance d’un animal est la résultante de son potentiel génétique (génotype) et des conditions d’élevage dans lesquelles il est entretenu (environnement). Ainsi, pour avoir une production laitière élevée, il ne suffit pas d’avoir un animal avec un potentiel génétique élevé, il faut également lui offrir les conditions d’élevage adéquates pour extérioriser son potentiel. À l’opposé, si le potentiel génétique de l’animal est faible, sa performance le sera aussi, même si les conditions d’élevage sont très sophistiquées. Il paraît donc que la performance d’un animal est toujours inférieure ou égale à son potentiel génétique.

La performance d’un animal dite aussi “phénotype” est la valeur prise par le caractère. Autrement dit, c’est ce qui peut être observé ou mesuré. La quantité de lait d’une vache, le taux butyreux… sont des exemples de valeurs phénotypiques.

Le génotype d’un animal représente l’ensemble de gènes responsables de l’expression d’un caractère. De façon générale, le génotype est l’intégralité du matériel génétique qu’un animal a hérité de ses deux parents. En effet, excepté les vrais jumeaux, il n’existe pas deux individus qui sont génétiquement identiques.

Il y a une différence importante entre le phénotype et le génotype. Le génotype est essentiellement une caractéristique fixe de l’organisme qui ne change pas au cours de la vie de l’animal et n’est pas influencé par les facteurs de l’environnement. Quant au phénotype, il change continuellement durant la vie de l’animal en réponse à l’environnement.

Le mot “environnement” fait penser aux conditions physiques dans lesquelles se trouve un animal (lumière, température et d’autres paramètres qui influencent le confort de l’animal). Cependant, en amélioration génétique, le mot environnement a un sens plus large; c’est la combinaison de tous les facteurs qui influencent l’expression d’un caractère. La saison de vêlage, l’âge au vêlage, l’année de vêlage, le nombre de traites par jour, etc. sont des exemples de facteurs de l’environnement. Ainsi, l’environnement fournit à un animal l’occasion pour extérioriser son potentiel. C’est-à-dire il peut varier la performance dans tous les sens et faire en sorte que les vaches d’un potentiel similaire soient différentes et les vaches de potentiels différents soient similaires. Ainsi, une performance exceptionnelle est le résultat à la fois d’un potentiel génétique élevé et d’un environnement adéquat.

Systèmes accélérés de reproduction chez les ovins

La productivité d’un troupeau ovin est fonction de la fertilité et de la prolificité des brebis ainsi que du poids et de la viabilité des agneaux. Or parmi toutes ces composantes, il semble que c’est la prolificité qui a l’impact le plus important sur la productivité.

La prolificité ou le nombre d’agneaux nés peut être améliorée soit en augmentant le nombre d’agneaux nés par agnelage ou en augmentant le nombre d’agnelages par brebis et par an. La 1ère voie peut être accomplie par sélection des meilleurs reproducteurs sur la prolificité ou par croisement avec des races prolifiques, comme la D’man. L’accroissement du nombre d’agnelages par brebis et par an peut être réalisé en accélérant le rythme d’agnelage.

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Dans ce bulletin, on va passer en revue les principaux systèmes d’agnelages accélérés qui sont utilisés pour améliorer la productivité des troupeaux ovins.

Pourquoi la brebis ne fait, généralement, qu’un seul agnelage par an?

Contrairement à la vache qui a une activité sexuelle continue sur toute l’année, la brebis a une saison sexuelle bien limitée. Au Maroc, excepté la race D’man dont la saison sexuelle s’étend sur toute l’année, avec une légère diminution au cours des mois de mars et d’avril, les autres races locales sont en activité sexuelle entre les mois de mai et de décembre. Cela veut dire qu’en dehors de cette période, plus de 50% des brebis des races Timahdite, Sardi, Béni Guil, Béni Ahsen et Boujaâd ne peuvent pas être saillies. On dit que les brebis sont en repos sexuel et la période est appelée anœstrus saisonnier.

Cette limitation de l’activité sexuelle des brebis à une période limitée de l’année explique pourquoi les brebis de races locales ne peuvent généralement réaliser qu’un seul agnelage par an. Ainsi, si une brebis est saillie le 1er juin, elle va agneler, après 5 mois de gestation, vers le 1er novembre. Or, la mise bas est toujours suivie d’une période de repos sexuel appelée anœstrus post-partum ou de lactation et dont la durée est en moyenne de 2 à 3 mois. Pour cette brebis, la période d’anœstrus post-partum se termine vers le mois de janvier qui coïncide avec l’anœstrus saisonnier. Par conséquent, la brebis ne peut pas être saillie de nouveau et doit attendre la prochaine saison sexuelle pour le faire. C’est pour cela qu’elle ne peut réaliser qu’un seul agnelage par an.

Ainsi, on constate que la nature a bien fait les choses. Les races locales, qui dépendent essentiellement des parcours pour leur alimentation, ont une saison sexuelle qui résulte en des agnelages qui ont lieu à une période où l’herbe est disponible sur le parcours. Cette stratégie reproductive, qui peut être assimilée à une “méthode contraceptive naturelle”, permet d’éviter les saillies entre les mois de janvier et d’avril dont les naissances coïncident avec la saison d’été où les parcours sont pauvres.

Il est admis que le schéma général de la saison sexuelle est valable pour plus de 50% des brebis. Cependant, il existe des brebis de races locales qui possèdent une saison sexuelle plus longue et/ou un anœstrus post-partum plus court que la normale. Ce sont ces brebis qu’il faudrait identifier car elles pourraient réaliser plus d’un agnelage par an et elles sont, par conséquent, adaptées au système d’agnelages accélérés.

Le croisement au service de la production ovine

L’augmentation de la productivité des ovins peut être accomplie en agissant sur ses différentes composantes, dont la croissance des agneaux et la prolificité des brebis. Celles-ci peuvent être améliorées génétiquement par sélection ou par croisement. Cette deuxième méthode semble plus intéressante car elle donne des résultats rapides et peut être utilisée au niveau de l’exploitation.

Principe

Le croisement est l’accouplement d’un mâle et d’une femelle de races différentes. L’objectif du croisement est l’amélioration des performances des animaux en profitant de la complémentarité entre les races et des effets d’hétérosis.

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L’hétérosis est la supériorité des animaux croisés par rapport à la moyenne des races parentales. On distingue l’hétérosis individuel (supériorité de l’individu croisé) et l’hétérosis maternel (supériorité due à l’utilisation de mères croisées). L’hétérosis varie d’un croisement à l’autre. Plus les races croisées sont génétiquement distantes, plus l’hétérosis est élevé. Il varie également d’un caractère à l’autre.

L’hétérosis est plus élevé pour les caractères de reproduction et d’adaptation (viabilité) que pour les caractères de production ou de qualité (Tableau 1) (voir fichier pdf). Plusieurs types de croisements sont connus: croisement d’absorption, croisement terminal (industriel ou à étage), croisement alternatif, etc.

Dans ce bulletin, on se limitera aux croisements les plus utilisés pour l’amélioration de la productivité chez les ovins, à savoir le croisement terminal (industriel ou à étage) et le croisement de métissage.

Croisement terminal

Le croisement terminal est l’accouplement de deux ou de trois races différentes pour la production des agneaux qui sont tous destinés à la boucherie. Il est communément appelé croisement industriel lorsqu’il inclut deux races et croisement à double étage lorsqu’il inclut trois races.

Croisement industriel

Le croisement industriel ou commercial consiste à croiser des béliers de races à viande à des brebis de races locales. Les produits sont tous destinés à la boucherie. Dans ce croisement, le bélier apporte sa vitesse de croissance rapide, sa bonne conformation et son excellente qualité de carcasse, alors que la brebis apporte essentiellement sa rusticité, sa bonne résistance aux maladies et sa production laitière. Ce qui permet de produire des agneaux de boucherie de très bonne qualité.

Plusieurs races à viande sont disponibles au Maroc pour le croisement industriel. Il s’agit des races Ile de France, Mérinos Précoce, Lacaune viande, Caussenard du Lot, Noir de Velay, Berrichon du Cher et Suffolk. Toutefois, les plus utilisées par les éleveurs sont les races Ile de France et Mérinos Précoce et, dans une moindre mesure, la race Lacaune. Les autres races sont très peu utilisées. Les races locales utilisées comme support femelle sont Timahdite, Béni Guil, Sardi, Boujaâd et D’man. Cependant, c’est la race Timahdite qui est la plus utilisée pour le croisement industriel.

À partir d’un essai de croisement industriel entre les béliers de races Ile de France, Mérinos Précoce et Suffolk et les brebis de races locales Timahdite, Béni Guil et Sardi, qui a duré trois ans, les principales conclusions qui ont pu être tirées sont les suivantes (Boujenane et al., 1996a,b et 1998):

  • Les brebis de races locales impliquées dans le croisement industriel ont réalisé une productivité supérieure à celle des brebis conduites en race pure.
  • La production laitière des brebis de races locales est suffisante pour l’alimentation correcte de leurs agneaux pendant le 1er mois de lactation. Toutefois, il est impératif de supplémenter les agneaux croisés à partir du 2ème mois.
  • Les agneaux issus du croisement industriel ont réalisé des performances à l’engraissement et des caractéristiques de carcasses supérieures à celles des agneaux de races pures.
  • Parmi les races à viande étudiées, la race Ile de France a donné les meilleures productions en croisement avec les trois races locales.

La majorité des croisements industriels qui sont adoptés à l’échelle nationale utilisent comme support femelle des brebis de races Timahdite, Béni Guil, Sardi et Boujaâd. Les brebis de race D’man sont rarement utilisées. En effet, ces dernières ont une taille de portée à la naissance qui varie de 1 à 7 agneaux par agnelage, avec 34,6% de simples, 45,5% de doubles, 16,1% de triples et 4,7% de quadruples et plus (Boujenane, 1996).

Lorsque les brebis de race D’man sont utilisées dans un croisement industriel, leur taille de portée à la naissance reste toujours élevée car c’est un caractère de la brebis qui n’est pas influencée par la race du bélier. Ce qui fait que les agneaux nés sont chétifs et petits et souvent non viables. Ceux qui arrivent à vivre ont des poids faibles et une mauvaise conformation malgré qu’ils soient issus de béliers de races à viande. Leur prix sur le marché n’est pas très encourageant pour les éleveurs.

Ainsi, pour tirer profit de la haute prolificité et des autres caractères de reproduction de la race D’man (l’âge à la puberté précoce et la longue saison sexuelle), il serait utile de l’utiliser en croisement avec les autres races locales pour produire des brebis croisées possédant des niveaux différents du sang D’man et par conséquent des taux de prolificité variables qui conviendraient à chaque type de conduite. Ces brebis croisées peuvent être utilisées dans un croisement à double étage et dans des systèmes d’agnelages accélérés.

Situations d’élevage bovin laitier au Maroc: Diagnostic et perspectives d’amélioration des performances

L’élevage bovin laitier est un des axes prioritaires des politiques de l’Etat marocain dans le domaine agricole. Aussi, pour la satisfaction des besoins en protéines animales d’une population en plein essor démographique et qui s’urbanise rapidement, les autorités agricoles se sont-elles penchées sur l’élaboration d’un plan laitier.

Un projet d’envergure a ainsi été lancé puisque concernant la quasi totalité des exploitations agricoles du pays, étant donné qu’elles possèdent dans leur immense majorité quelques vaches. L’objectif principal visé était d’assurer pour chaque Marocain un apport quotidien de 1/3 de litre de lait à l’horizon 2000, à partir d’une situation initiale de 100 ml en 1975, soit une augmentation de la production totale de 400 à plus de 2000 millions de litres de lait.

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L’ensemble des aides et interventions étatiques prévus par le plan laitier ont rapidement créé un engouement pour l’élevage bovin, et les vaches de type pie noir sont devenues communes dans le paysage rural. Cet essor de l’élevage laitier s’est fait ressentir non seulement dans les zones irriguées où les autorités agricoles, au travers des investissements en équipements hydrauliques (barrages, adduction d’eau, stations de pompage), ont largement contribué à l’implantation d’étables performantes, mais aussi dans les zones favorables d’agriculture pluviale (plus de 350 mm de pluie par an, ce qui est suffisant pour une production fourragère) et dans les abords des grandes agglomérations urbaines.

Près de 30 ans après le lancement du plan laitier, et en dépit de l’arsenal de mesures qui l’ont accompagné, il n’en demeure pas moins que les références sur les étables laitières au Maroc sont rares, et moins de 50% des projections ont été effectivement réalisées. En effet, le contrôle laitier est en régression et l’exonération d’impôts de l’agriculture ne permet pas d’appréhender les performances des étables laitières et leur niveau de rentabilité. Ceci ne peut que gêner l’évaluation des performances effectives des élevages laitiers dans leur diversité. En conséquent, l’objectif de ce travail est de présenter les résultats d’étables laitières dans différentes zones du pays et d’amorcer une réflexion sur les voies de leur amélioration.

Le Pommier: Une culture de terroir en zones d’altitude

La pomme (Malus domestica) est un fruit largement cultivé en zones tempérées avec une concentration dans l’hémisphère nord, entre les latitudes 30° et 60°. Elle a comme origine l’Asie de l’Ouest et serait issue à partir d’hybridations entre plusieurs espèces incluant Malus sylvestris, M. Baccata et M. Borkh. Bien que le nombre d’espèces reportées pour le pommier est élevé (25), la majorité des pommiers en culture dérive de l’espèce Malus pumila et on compte actuellement plus de 7.000 cultivars.

Bien qu’il existe une diversité génétique assez importante, les vergers commerciaux sont conduits avec un nombre restreint de variétés dont les plus importantes sur le plan commercial ont été identifiées à partir de semis de hasard comme Golden Delicious ou issues de mutation.

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Importance de la culture

Au Maroc, le pommier occupe une superficie d’environ 26.700 ha et se place au 2ème rang des rosacées après l’amandier. Ce secteur fournit une production de 372.500 t de fruits, soit un rendement moyen de 14 t/ha. Les premiers vergers commerciaux ont été crées en zones de montagne où les conditions climatiques sont favorables au développement et à la fructification de l’espèce. Sa culture a ensuite été étendue à d’autres zones moins propices, par simple transposition des modèles de culture.

Les statistiques du ministère de l’agriculture font état de l’existence du pommier même en régions à faibles altitudes (Gharb, Rabat-Salé, Souss Massa, khémisset..). Cependant, les plus importantes zones de production sont localisées en zones de hautes et moyennes altitudes du haut et du moyen Atlas (Khénifra, Elhajeb, Sefrou, Ifrane, Midelt, Meknès..) avec certains pôles de concentration. Cette répartition donne au secteur un poids important dans l’économie du pays par la création d’emploi (2 millions de journées de travail) et en générant une valeur commerciale de l’ordre de 1,5 milliard de dirhams.

Contraintes climatiques

Si la culture du pommier a connu une évolution très rapide durant la décennie 1982-1992, où les superficies ont triplé pour passer de 8.800 ha à 27.000 ha, actuellement elle connaît une certaine stagnation des superficies à cause de plusieurs contraintes. Celles d’ordre climatique, où les disponibilités en froid accusent une tendance nette à la diminution, freinent son extension au profit d’autres espèces moins exigeantes en froid et en eau.

Des alternances de périodes de hautes températures durant l’hiver gênent la dormance des bourgeons et perturbent leur différenciation florale. La réduction des ressources en eau, liée à la sécheresse, à la baisse d’enneigement, et à la sur-utilisation du pompage, a poussé certains arboriculteurs à adopter d’autres cultures alternatives comme celle de l’amandier et de l’olivier.

Si les zones de montagne réunissent des conditions favorables à la culture, elles restent cependant menacées par la grêle qui peut survenir en période de grossissement des fruits (Mai-avril) et même en été. Les dégâts qu’elle peut occasionner sont importants sur bois et la production qui peut être complètement détruite. La protection par le biais de filets para-grêles est le moyen de lutte le plus efficace à l’échelle parcellaire mais elle reste onéreuse. La lutte contre ce fléau naturel doit passer par l’organisation de la profession.

La rentabilité de la culture impose la production des fruits de qualité avec un rendement moyen qui dépasse les 25 t/ha. Ces conditions sont réunies dans certains terroirs de culture comme celui d’Aït Ayach, d’Immouzer, de Dayt Aoua, de Tigrigra, d’Asni … Par ailleurs, elles ne peuvent être satisfaites que dans certaines régions de culture où l’eau et le froid ne constituent pas de facteur limitant et en utilisant un matériel végétal (variété et porte-greffes) performant et adapté.

Le cerisier: Une culture de zones d’altitude

Exigences du cerisier

Le cerisier doux est exigent en froid hivernal pour lever sa dormance. Il est considéré comme l’arbre de haute altitude où les quantités de froid sont suffisantes (>1500 heures à t°<7,2°C) pour satisfaire les besoins de la plupart des variétés commerciales. Avec son feuillage caduque, cette espèce supporte la rigueur du froid en période de repos végétatif mais reste cependant sensible aux gelées printanières à l’époque de floraison. L’arbre est exigent en lumière et préfère des sols profonds, légers et perméables.

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Situation de la culture

Au Maroc, la culture de cerisier couvre une superficie d’environ 1.037 ha et réalise une production estimée annuellement à 2.571 tonnes. Elle est essentiellement localisé dans les régions d’Ifrane, d’Aïn Leuh (38%), de Chefchaouen (12%), d’Asni (6,5%), de Khénifra (5,6%), de Khémisset (3%), et de Boulmane (1,5%). La fête des cerises, qui se tient annuellement à Sefrou, témoigne de l’importance accordée à cette espèce. Les superficies subissent malheureusement une certaine fluctuation liée à l’arrachage de vieux vergers, particulièrement dans les zones où le manque d’eau d’irrigation se fait ressentir (Sefrou). La concentration de cette culture dans ces zones est principalement liée aux conditions climatiques favorables ainsi qu’à sa pratique ancienne dans ces régions. Les vergers de petite taille dominent et le cerisier est souvent cultivé en jardin familial. Cette situation s’explique aussi par le coût élevé de la récolte (80 % des charges) et le caractère périssable du fruit, pour un écoulement rapide de la production.

Matériel végétal en culture

La gamme variétale en culture est relativement restreinte et se limite essentiellement aux groupes des bigarreaux (Burlat, Moreau, Van, Hedelfingen, Napoleon,…). Certaines variétés anciennes comme Cœur de Pigeon, Bingue, Cerisette, introduites à l’époque du protectorat, existent encore dans les veilles plantations. Cependant, la dominance revient aux variétés B. Burlat et B. Van dénommées respectivement ”Bigaro” et ”Hajjari”, en référence à leur calibre et à la fermeté du fruit.

La variété Napoléon, dont les fruits sont de couleur jaunâtre, est adoptée en tant que pollinisateur pour surmonter les problèmes d’incompatibilité. Cette limitation est due à la non disponibilité de nouvelles variétés ayant confirmé leur adaptation. Les pépiniéristes continuent à multiplier et à diffuser le même matériel végétal sans se soucier de son authenticité et de sa qualité sanitaire.

La gamme des porte-greffes est également limitée à deux types: Sainte Lucie 64 et Merisier. Ils présentent l’avantage de conférer une certaine affinité et d’induire une mise à fruit rapide. Le premier type supporte les sols calcaires (25% de CaCO3) et le second s’accommode aux terrains profonds et bien drainés. La disponibilité du matériel végétal (rejets) et la facilité relative de sa multiplication, par bouturage ligneux, font que ces deux porte-greffes sont les plus largement utilisés.

Production de semences de luzerne

Au Maroc, la superficie destinée à la production de semences certifiées de luzerne est très limitée et les rendements restent dans l’ensemble faibles et irréguliers, entre 50 et 250 kg/ha. D’autre part, le rendement en semences des populations locales, mesuré chez les agriculteurs dans la région de Rich est d’environ 215 kg/ha.

A titre de comparaison, aux Etats-Unis d’Amérique, en Californie, dont le climat est similaire à celui du Maroc, 552 kg/ha ont été atteints en moyenne sur 10 ans entre 1971 et 1980, suivie par l’Oregon, avec 515 kg/ha, et le Nevada avec 489 kg/ha.

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Le rendement potentiel des populations locales, enregistré en station expérimentale à Errachidia, est de 400 kg par hectare pour une seule récolte. Avec deux récoltes successives, et moyennant un itinéraire technique approprié, ce rendement peut atteindre 450 kg par hectare au Tadla et 600 kg par ha à Errachidia.

Chez les agriculteurs, des essais de production de semences ont été menés entre 1999 et 2001 à Rich et à Demnate, avec un itinéraire technique amélioré (choix de la dose de semis et de l’espacement, gestion des irrigations et de la pré-coupe). Les résultats obtenus montrent que les rendements en semences peuvent être améliorés de plus de 50%. Cette amélioration du rendement grainier peut renforcer la disponibilité en semences locales et par la suite assurer une meilleure conservation in-situ de luzernes locales, à travers une utilisation régulière et à grande échelle des semences.

D’un autre côté, la qualité de la semence produite par les agriculteurs peut être améliorée par l’élimination des débris inertes et par le traitement phytosanitaire des semences pour freiner la dissémination de la cuscute et réduire l’incidence des maladies et ravageurs.

Il y a donc des possibilités réelles d’amélioration de la production et de la qualité des semences produites par les agriculteurs, au Maroc en général et en particulier dans la région de Rich où ce produit constitue une importante source de revenu pour les agriculteurs.

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