18.5 C
New York
samedi, avril 26, 2025

Buy now

Accueil Blog Page 32

L’abricotier

L’ABRICOTIER

Importance et aire de culture

La culture de l’abricot (Prunus armeniaca) a connu une importante progression ces cinq dernières années. De 8350 ha en 1993, la superficie a atteint 14000 ha en 2000 avec une production de 100000 T.

La culture de l’abricotier est concentrée essentiellement dans le Haouz (Marrakech) et El Kelaâ, suivi de Ouarzazate, de Moulouya et de Boulmane.

Télécharger

Exigences agro-écologiques

L’abricotier est une espèce assez exigeante en froid hivernal (700 à 1000 heures en dessous de 7,2°C). Il fleurit juste après l’amandier et avant le pêcher. Il est assez sensible au gel hivernal, mais les bourgeons floraux peuvent résister à des températures de -16°C à -24°C quand ils sont dormants.

C’est une espèce qui redoute les printemps pluvieux et humides à cause des attaques des maladies cryptogamiques. Elle est sensible à la mouche méditerranéenne et au capnode sur racine. L’abricotier préfère les sols profonds argilo-limoneux bien drainants.

Les variétés

Au Maroc, la gamme variétale est très réduite. Elle est constituée pour 80% de Canino, une variété à double fin, le marché des fruits frais et la conserve. Les autres variétés sont Gelitano, Delpatriarca, Maoui, Ouardi, Sayeb, Amal et des variétés locales. Des variétés hybrides précoces et tardives de Canino sont aussi en cours d’essai.

Le porte-greffe le plus utilisé est le mech-mech, abricotier local. D’autres porte-greffes tels que Canino, pêcher de Missour, amandier amer, prunier Myrobolan et Mariana sont rarement utilisés (incompatibilité avec le pêcher et le prunier Mariana). La floraison de l’abricotier se situe entre Février et Mars pour une récolte en Avril-Mai chez Maoui et en Mai-Juin pour les autres variétés.

Les techniques culturales

Ces techniques sont similaires à celles réalisées sur l’amandier en matière de travaux du sol et d’irrigation. En ce qui concerne la fumure, les doses suivantes sont préconisées: N: 100-150 U/ha, P205: 80-100 U/ha; K20: 150 U/ha. L’abricotier est exigeant en fumure potassique. La carence en potassium se manifeste par la chlorose et la nécrose du feuillage.

Sur les arbres en production, la taille se réduit à quelques élagages pour assurer la pénétration de la lumière à l’intérieur de la couronne. Eviter les grosses plaies de taille. Chez l’abricotier, les bouquets de mai étant portés par le bois de deux ans et plus, il faut renouveler le bois fruitier sur 3 et 4 ans. On maintient la coursonne assez courte pour faire sortir les bouquets de Mai à proximité de la charpentière.

Maladies, ravageurs et protection phytosanitaire

L’abricotier est sensible au dépérissement, un groupe de maladies dues à des mycoplasmes (enroulement chlorotique), aux maladies virales (Stem pitting), à divers chancres (Pseudomonas syringae, Eutypha armeniacae), à la Verticilliose et Pourridié du collet et à armillaire.

Les conditions d’hydromorphie excessive, de forte hygrométrie, des tailles sur gros bois et d’excès de fumure sont responsables du développement des agents du dépérissement. Les autres maladies (Moniliose, Oïdium, Coryneum) et ravageurs (Capnode, Cératite, Puceron) doivent être contrôlés selon le stade phénologique de l’abricotier et l’apparition de ces altérations.

Récolte et conservation

La récolte débute en Avril pour la variété la plus précoce (Maoui) et se termine en Juin pour Canino et Gelitano. Elle est très groupée dans le temps. L’industrie de transformation (oreillons au sirop, pulpe, confiture, fruits séchés) souffre du non étalement de la production qui restreint ses activités à un mois au maximum pour ce secteur. Le fruit pour la consommation en frais est très fragile et doit être cueilli deux à quatre jours avant maturité et très tôt le matin ou le soir. Le fruit supporte une vingtaine de jours de conservation à – 0,5°C et 85% d’humidité.

Le jujubier

LE JUJUBIER

Importance et aire de culture

Les superficies réservées à la culture du jujubier restent très modestes et n’excèdent pas 10 ha pour un fruit dont les valeurs nutritives sont comparables à celles de la datte, la figue ou la banane.

Les plantations sont localisées au Souss Massa (6 ha) et Khémisset (4 ha). La production est encore faible en raison de l’âge des plantations. La superficie productive est de 3 ha et la production de l’ordre de 5 T.

Télécharger

Exigences agro-écologiques

Le jujubier s’adapte à des conditions climatiques très diverses. Il supporte très bien la sécheresse et exige de grandes quantités de chaleur pour fructifier. Il résiste mieux au gel d’hiver, jusqu’à -15°C, qu’aux gelées printanières à cause de sa floraison tardive (Mai – Juillet).

Le jujubier végète dans les zones à faible pluviométrie (moins de 500 mm en régions méditerranéennes et moyen-orientales et moins de 300 mm au sud du Sahara). Il résiste bien au vent, d’où son emploi comme brise-vent en bordure de plantations particulièrement exposées à des vents secs et violents.

Tous les types de sols conviennent au jujubier dont le système racinaire puissant explore les sols en profondeur. Il craint cependant les sols lourds et mal drainés. Le jujubier prospère particulièrement bien dans les sols sableux.

Il tolère bien le calcaire actif et la salinité. Les besoins en eau du jujubier sont de 500 mm. En cas de disponibilité en eau, il faudrait irriguer plus souvent et copieusement.

Les variétés

Les variétés sont très nombreuses, surtout en Chine où sont identifiées plus de quatre cents. En Afrique du Nord, on cultive surtout quatre variétés chinoises:

– ‘Mushing Hong’ à gros fruits longs et à petits noyaux (70 à 80 fruits au kg).
– l’Sui Men’ à fruits elliptiques, longs et à noyau fin et effilé (70 à 80 fruits au kg).
– ‘Lang’ à gros fruits et à noyau long et fin (60 à 70 fruits au kg).
– l’Li’ à très gros fruits, très estimé (30 à 40 fruits au kg).

Le porte-greffe le plus utilisé est le franc obtenu par semis. Différents types de multiplication sont utilisé: le semis-greffage avec une greffe à l’anglaise en Février; le marcottage, qui est très facile à réaliser, le drageonnage et le bouturage.

Le Kaki ou Plaqueminier

KAKI ou plaqueminier

Importance et aire de culture

Bien que connue au Maroc depuis des décennies, la culture du kaki (Diospyros kaki) ne s’est étendue au-delà des zones de Khémisset – Meknès et Rabat – Kénitra que ces dernières années. Les surfaces plantées en vergers de production sont de l’ordre de 10 hectares. C’est une espèce qui est peu répandue dans les jardins d’amateurs. La production est estimée à 55 T avec un rendement de 9,2 T/ha pour une superficie de 6 hectares.

Télécharger

Exigences agro-climatiques

Durant le repos végétatif, le kaki peut supporter des températures de -18°C sans aucun dommage. En outre, il fleurit suffisamment tard pour échapper aux gelées tardives. En zones côtières, la production est plus tardive que dans les vallées intérieures. Le kaki est très résistant à la sécheresse dans la mesure où l’humidité du sol reste suffisante, sinon les rendements diminuent. En période de croissance, il est par contre sensible au vent. Le kaki s’adapte à de nombreux sols, mais il préfère un sol profond, fertile et bien drainé, avec un pH de 5,5 à 6,5. Un sol sablo-limoneux convient mieux à sa culture.

Les variétés

Deux types de variétés sont cultivées au Maroc:

1- Type 1: variétés dont les fruits astringents à la récolte, nécessitent une période de maturation en post-récolte avant de pouvoir être consommés. Triumph: fruit précoce, aplati, chair jaune-rouge, contenant peu de petits pépins et nécessitant la pollinisation. C’est la variété la plus répandue.

2- Type 2: variétés dont les fruits non astringents sont comestibles à la récolte. ‘Maykawa’: variété très précoce, fruit à chair jaune clair, mûrit en Septembre. ‘Nishi Mura Wasé’: récoltée en Septembre, ‘Jiro’: mûrit en Octobre. ‘Fuyu’: gros fruit, aplati, chair saumon, jamais astringente, ne nécessite pas de pollinisation, mûrit en Décembre. ‘Sharon’… Deux porte-greffe sont utilisés au Maroc, le franc Diospyros kaki et D. lotus. Celui-ci est préféré au franc à cause de la résistance à la sécheresse, au froid et à la longévité qu’il confère aux variétés. D. lotus permet aussi une augmentation de la productivité. Les graines de ce porte-greffe sont stratifiées dans du sable humide durant deux mois, puis greffées à œil poussant au printemps.

Les techniques culturales

Plantation

La plantation a lieu en Janvier. Les distances de plantation adoptées sont de 6 x 6 m, (5-6) m x (3-4) m. En culture intensive, en fertigation et palissage sur fil de fer, on adopte 2,5 x 5 m. Le plant une fois installé, est arrosé copieusement et rabattu à 70 cm du sol. Trois à 4 charpentières sont conservées pour le gobelet. Dans le cas de palissage sur fil de fer, les plants sont conduits en espalier ou palmette. Les années suivantes, un léger élagage permet de supprimer le bois mort et d’aérer la ramure. Le kaki fructifiant sur les bourgeons terminaux de la pousse annuelle, la taille de fructification est réalisée régulièrement chaque année et vise à renouveler les rameaux fructifères.

Fertilisation

Les apports annuels printaniers sont de l’ordre de 25 g de N, 45 g de P205 et 20 g de K20 par arbre et par année d’âge. Ces apports sont constants à partir de l’âge de 8 ans. Des carences en zinc, en magnésium et en manganèse peuvent se manifester en verger. En fertirrigation et culture palissée, des plants âgés de 3 ans reçoivent 100 U d’N en 5 apports de Mai à Septembre; 60 U de P205; 100 U de K20 en 2 apports et 35 U de MgO.

Irrigation

Le kaki nécessite 1000 à 1200 mm d’eau par an. L’irrigation localisée est souvent préférée. Elle doit débuter en Février-Mars et se prolonger jusqu’en Septembre. Dans le cas de Rabat-Salé, le déficit hydrique est de 400 à 600 mm alors qu’il est de 500 à 700 mm à Tanger. Il faut donc prévoir entre 4000 à 7000 m3/ha d’irrigation pour compenser le déficit.

Pollinisation

Pour pallier au problème de pollinisation et étaler la production, plusieurs variétés sont associées. La présence d’abeilles est très bénéfique. Les productions qui commencent à être importantes dès la 3ème à la 4ème année nécessitent un éclaircissage qui doit être réalisé chaque année. Ceci permet d’obtenir un bon calibre des fruits et d’éviter l’alternance.

Protection phytosanitaire

Le principal ravageur du kaki au Maroc est la mouche méditerranéenne des fruits, Ceratitis capitata. La lutte consiste en piégeage des premiers vols de l’insecte et la pulvérisation d’insecticides. D’autres maladies sont signalées dans certains pays tel le Crown-gall dû à l’Agrobacterium tumefasciens, des champignons (Botrytis cinerea, Gloeosporium kaki, Armillariella mellea), des nématodes (Tylenchulus semi-penetrans) et le Cossus cossus.

Récolte et conservation

Les premières récoltes commencent dès la 3ème année après le greffage et la pleine production 6 à 8 ans après. Les récoltes s’étalent de la mi-Septembre à Décembre. Le rendement est de 40 à 80 kg de fruits par arbre selon les variétés. Le stockage à basse température (- 1 à + 1°C) permet de conserver les fruits pendant 2 à 4 mois. Plusieurs traitements post-récolte permettent d’éliminer l’astringence du kaki. Un des traitements les plus utilisé est l’enrichissement en CO2 de la chambre frigorifique.

Le chérimolier – anonier

LE CHERIMOLIER ou anonier

Importance et aire de culture

La culture du chérimolier (Annona cherimola) est relativement récente au Maroc. Cantonné au départ dans des jardins de villa, les premières plantations n’ont commencé à être installées qu’au milieu des années 80 dans les régions de Rabat/Salé, Gharb et Khémisset. La culture a ensuite gagné d’autres régions notamment Moulouya, Benslimane, Tétouan et Souss Massa.

La superficie actuelle de l’anonier est de 57 ha et la production est de l’ordre de 180 tonnes pour les plantations de 18 ha actuellement en production.

Télécharger

Exigences agro-climatiques

Bien qu’originaire de l’équateur, le chérimolier n’est pas tout à fait tropical par ses exigences. La qualité des fruits est meilleure quand l’arbre est cultivé sous des climats frais et relativement secs. Des températures comprises entre 21 et 27°C lui conviennent bien. Il craint par contre le gel et à -3°C des dégâts sont observés sur les feuilles. Il craint aussi le vent et la chaleur surtout au stade jeune plant, ce qui nécessite son ombrage. Des précipitations minimales et régulières de 125 mm/an lui suffisent. Il résiste bien à la sécheresse et a besoin d’une longue saison sèche pour qu’il développe des fruits de qualité. L’anonier s’adapte à une large gamme de sols pourvu qu’ils soient bien drainés et fertiles. Les terres argilo-sableuses lui conviennent bien. Le pH optimum se situe entre 5,5 à 6,5.

Les variétés

Les variétés sont nombreuses et sont classées selon l’apparence du fruit:

1. Fruits dont la surface semble marquée d’empreintes digitales. Ces variétés ont des fruits de bonne qualité, à pulpe juteuse, sucrée, contenant peu de graines;
2. Fruits à surface lisse et à peau très fine;
3. Fruits tuberculés ou verruqueux;
4. Fruits mamelonnés;
5. Fruits rugueux avec de nombreuses protubérances, ayant une pulpe acide et des graines nombreuses.

Les variétés dans la région de Rabat/Salé présentent des fruits du type 1. Les plus cultivées sont Rerimaya, Atimoya, Espagnol et Funo. Les porte-greffe utilisés proviennent de la même espèce ou bien de Annona squamosa (espèce naine), A. reticulata ou A. glabra convenant pour les terrains humides.

Les techniques culturales

Plantation

La plantation a lieu dans des trous de 80 cm de côté. Les plants issus de graines ou greffés sur la même espèce nécessitent des écartements de 8×10 m (100 à 156 arbres/ ha), alors que ceux greffés sur A. squamosa ou A. reticulata peuvent être plantés à 6-7 m (277 à 204 arbres/ha). Une fois installés, les plants sont rabattus et arrosés copieusement.

Fertilisation

Chaque trou de plantation doit recevoir 1 kg de superphosphate, 1 kg de sulfate de potasse et 10 kg de fumier bien décomposé. En fumure d’entretien, un arbre en production nécessite l’apport de 200 g d’azote avant floraison, 200 g d’azote après nouaison, 150 g de P205 et 100 g de K20.

Irrigation

L’anonier a besoin d’une longue saison sèche pour que se développe la qualité des fruits, néanmoins, une irrigation modérée environ tous les 15 jours et correspondant à 125 mm/ha/an lui est nécessaire.

Taille

La taille se limite à l’élimination du bois mort et des gourmands s’ils sont nombreux. Dans la mesure où on veut conserver un port compact et vigoureux et une hauteur moyenne, on peut procéder à une taille de ravalement.

Pollinisation

Bien qu’hermaphrodites, les fleurs de l’anonier ne sont pas autofécondes à cause de la dichogamie (protogynie). La pollinisation croisée manuelle est donc une nécessité pour l’obtention d’un bon rendement. Moins de 1% de fleurs nouent en autopollinisation, alors qu’on atteint 44% de nouaison et plus par la pollinisation manuelle.

Protection phytosanitaire

Il n’existe pas de problèmes phytosanitaires majeurs chez le chérimolier. L’anthracnose (Colletotrichum gloeosporioides) reste la maladie la plus fréquente.

Récolte et conservation

Le chérimolier fructifie 4 à 5 ans après la plantation d’arbres issus de semis et après 3 à 4 ans pour les plants greffés. La production augmente jusque vers l’âge de 10 ans (30 fruits/arbre). Le rendement annuel d’un arbre varie de 20 à 30 kg/arbre. A Khémisset, les rendements ont été de 20 T/ha et 12,5 T/ha à Benslimane. La maturité des fruits commence en Octobre. La récolte est manuelle; le fruit étant fragile, sa durée de conservation est limitée à 5 jours. On arrive cependant à prolonger cette conservation jusqu’à 6 semaines à 4,4°C.

L’avocatier

L’AVOCATIER

Importance et aire de culture

Les plantations d’avocatier (Persea americana) couvrent actuellement 1290 ha et intéressent plusieurs régions notamment le Gharb, Rabat-Salé, Khémisset, Benslimane et Souss-Massa. La production est estimée à 13500 tonnes de fruits pour une superficie productive de 1057 ha, le reste étant constitué de jeunes plantations non encore productives (233 ha).

Télécharger

Exigences agro-climatiques

L’avocatier est une espèce d’origine tropicale qui s’adapte parfaitement à des climats subtropicaux à hivers doux. Elle supporte peu le froid. A -4°C, les variétés mexicaines manifestent des dégâts. La variété Fuerté est une des variétés les plus sensibles, elle est endommagée à -2°C. Les variétés guatémaltèques sont sensibles de -1°C à -1,5°C. La température moyenne de croissance est comprise entre 12,8 et 28,3°C avec un optimum à 25°C pour les mois les plus chauds et 15°C pour la moyenne des mois les plus froids.

La culture de l’avocatier réussit mieux le long du littoral. L’altitude retarde la maturation des fruits. Les vents forts et desséchants sont à craindre non seulement pour la chute prématurée des fruits, mais aussi pour des dégâts sur feuillage et bois. Les jeunes plants doivent être protégés individuellement contre les vents et les fortes insolations.

La culture réussit mieux dans des climats humides à pluviométrie modérée et bien distribuée (1000 à 1200 mm). Une saison sèche et très longue entraîne la défoliation des arbres. Des pluies fortes à la floraison peuvent provoquer la coulure. L’hygrométrie doit être élevée à la nouaison (70 à 80%) et plus modérée lors du grossissement des fruits.

Bien que s’accommodant d’une large gamme de sols dans la mesure où ils sont bien drainés, l’avocatier préfère des sols sableux ou sablo-argileux. Il est sensible à la salinité, particulièrement au chlorure de sodium. La race mexicaine est la plus sensible au sodium et la race antillaise la plus tolérante. L’excès du chlore provoque des brûlures apicales, alors que le sodium occasionne des brûlures marginales. Le pH optimum du sol est de 5,5 à 6,5.

En sol alcalin, des symptômes de carence en fer, en magnésium ou en zinc apparaissent du fait du blocage des cations. Les besoins en eau sont de 1000 à 1200 mm. Les apports doivent être bien répartis. Une saison sèche et trop longue entraîne des défoliations.

Les variétés

Les variétés sont choisis en fonction de la productivité des arbres et la qualité des fruits. Au Maroc, quatre variétés dominent le marché = ce sont Zutano, Bacon, Fuerté et Hass. Zutano est la plus précoce, étant récoltée de la mi-Octobre à la mi-Décembre. Hass est la plus tardive, car récoltée du début Mars à la mi-Mai. D’autres variétés sont présentes mais en très faible quantité, tel que Lula, Anaheim, Corona, Nabal, Gween etc…

En verger, les variétés sont associées pour assurer une bonne interpollinisation. On associe souvent les types A (Hass, Corona) avec les types B (Bacon, Fuerté, Zutano, Fuca). Les porte-greffe sont en général des semis de Zutano. Mais d’autres porte-greffe sont aussi signalés: Fuca, Nowels et Topa-Topa en Corse, Duke 6, Duke 7, Mexicola en Californie, Nabal en Israël dans des sols sableux pauvre en chaux.

Les agrumes

LES AGRUMES

Importance et aire de culture

La culture des agrumes (oranger: Citrus sinensis et citronnier: Citrus limon) couvre actuellement une superficie de 74.800 ha, soit environ 10% de la superficie totale occupée par l’arboriculture fruitière. Les orangers seuls occupent 44.500 ha dont 28.250 ha de Maroc Late et 16.250 ha de Washington Navel. La production totale en agrumes a atteint 1.324.000 T dont 530.000 T de Maroc Late, 343.000 T en Clémentine et 277.000 T en Navel. Les exportations sont de l’ordre de 550.000 T. Les grandes zones de production par ordre d’importance sont le Souss-Massa, le Gharb, le Moulouya, le Tadla, Béni-Mellal, le Haouz et le Loukkos.

Télécharger

Exigences agro-climatiques

L’Oranger et le Citronnier sont des espèces subtropicales qui se développent dans des zones où le gel est absent. A -3°C, le gel peut affecter dangereusement le feuillage. A -9°C, la charpente est détruite. L’activité de croissance commence à 13°C et se poursuit jusqu’à 36°C. Le zéro de végétation admis est de 12,8°C. Les agrumes subissent deux périodes de dormance: (1) une dormance d’été qui se produit en jours longs et chauds, (2) une dormance d’hiver survenant en jours courts et froids.

Une humidité atmosphérique pendant la saison chaude peut provoquer des attaques de phytophthora. Des vents secs l’été amplifient la chute de Juin des fruits. Les vents, s’ils sont violents provoquent la chute des fruits et le bris des branches.

Les agrumes se développent sur des sols aussi différents que des alluvions peu argileuses (Dess), des sols argileux (Hamri), des sols sableux (Rmels) que des sols noirs très argileux (Tirs). En règle générale, il faut éviter les sols trop lourds ou très limoneux. Dans ces types de sol, les orangers présentent des fruits petits, à épiderme grossier, moins juteux et moins sucrés qu’en sols sableux. Le pH idéal serait entre 5,5 et 7,5.

Les variétés

Le matériel végétal est très diversifié. Au sein des grands groupes tels que les Navels, les Valencia Late et les Clémentines, des mutations spontanées ont été sélectionnées pour des caractères spécifiques qui apportent un progrès sensible au niveau de la qualité ou du rendement. Ainsi par exemple à côté de Washington Navel, on trouve Nevelina et Newhall, deux Navel précoces et Navelate, une Navel tardive. Cadoux, Carte Noire, G. Pourreron, Caffin, Nour sont toutes des sélections marocaines de clémentinier. En matière de citronnier, on trouve Eureka, Lisbone, Santa Teresa mutant de Feminello etc…

Le porte-greffe le plus utilisé au Maroc est le Bigaradier qui présente une bonne résistance à la gommose, une compatibilité satisfaisante avec les grandes variétés commerciales, une production abondante de fruit de qualité. Malheureusement, c’est un porte-greffe très sensible à la Tristeza, une maladie à virus qui sévit dans plusieurs pays méditerranéens en particulier en Espagne et à Madère. L’Espagne a d’ailleurs complètement supprimé le Bigaradier de ses cultures d’agrumes. Les porte-greffe de remplacement sont les Citrange Troyer et Carrizo, les deux tolérants à la Tristeza.

La vigne

LA VIGNE

Importance et aire de culture

Au niveau national, le vignoble occupe une superficie de l’ordre de 49000 ha pour une production de 230000 T dont 38200 ha et 172000 T de vigne de table et 10800 ha et 58000 T de vigne de cuve. Les principales régions de production de la vigne (Vitis vinifera) de table sont Doukkala, Haouz, Benslimane, Rabat-Salé, Khémisset et Essaouira qui totalisent 71% de la superficie totale. Pour la vigne du cuve, l’essentiel des vignobles est concentré dans les régions d’El Hajeb, Khémisset, Meknès, Gharb et Moulouya qui détiennent plus de 88% de la superficie totale.

Télécharger

Exigences agro-climatiques

La vigne préfère les climats semi-arides et subtropicaux avec des étés secs et chauds sans précipitations et des hivers frais. Pour la croissance des baies et leur maturité, il est nécessaire de disposer d’une atmosphère sèche, d’une température modérément chaude (15 – 40°C) et d’un fort ensoleillement. Une forte hygrométrie, un temps couvert, des températures basses et des précipitations durant la phase floraison- croissance des baies sont favorables au développement des maladies (Botrytis, Oïdium, Mildiou).

La vigne s’adapte à une large gamme de sols mais préfère des sols profonds argilo-limoneux, ayant une bonne structure et riches en matière organique. Le pH doit être de 6,5 à 7,5 et la salinité faible. Les besoins en eau sont estimés à 400 à 500 mm. Au cours de la période floraison-nouaison, la vigne est très sensible à un déficit hydrique (coulure de fleurs et baies nouées).

Les variétés

Le vignoble de cuve est constitué de quatre principales variétés: Cinsault, Carignan, Alicante, Bouchet et Grenache qui représentent à elles seules 81% de la superficie totale de ce vignoble. Les cépages améliorateurs ne concernent qu’une superficie négligeable de l’ensemble des plantations de vigne de cuve.

Les principales variétés de table sont: Doukkali, Muscat d’Italie, Valency, Abbou, Boukhanzir et Muscat d’Alexandrie qui occupent environ 77% de la superficie totale. Le reste est constitué des variétés suivantes: Alfonse Lavallée, Adari, Cardinal et Madelaine. Les variétés apyrènes occupent une superficie négligeable n’excédant pas 600 ha.

Cycle végétatif et reproducteur de la vigne

En hiver, la vigne perd ses feuilles et rentre en dormance. L’élévation des températures au printemps s’accompagne du débourrement en février-mars, de la sortie des feuilles et d’une croissance rapide des pousses. La pleine floraison a lieu généralement six à huit semaines après le débourrement. Les grappes florales se forment sur des pousses de l’année, apparaissant sur les baguettes âgées d’un an du printemps précédent. L’époque de la différenciation des bourgeons floraux varie en fonction des variétés et des conditions climatiques. Elle a lieu généralement entre avril et juin.

Les cultivars de Vitis vinifera présentent dans leur majorité des fleurs parfaites ou hermaphrodites qui sont autopollinisés. La nouaison est suivie de la croissance des baies, de la véraison et de la maturité. En fonction des soins qui lui sont prodigués et des conditions climatiques, la vigne peut vivre plusieurs dizaines d’années.

Le rendement en raisin est variable selon les variétés, les conditions agro-climatiques, les modes de conduites et les techniques culturales. La variété Carignan produit 4,75 kg/souche avec seulement des précipitations annuelles de 322 mm.

Le bananier

La banane est originaire des jungles tropicales chaudes et humides du Sud-Est Asiatique. Avant 1978, date d’arrêt de l’importation du bananier, le Maroc a toujours été importateur de bananes. Pour la période 1971/1978, la consommation moyenne annuelle a été de 24.000 tonnes dont 98,3% ont été importées.

L’arrêt des importations a eu pour conséquence l’introduction de la culture du bananier sous abris-serre. Bien que nécessitant de gros investissements, ce nouveau système de culture a connu une extension rapide, allant de 2 ha en 1980/81 à plus de 3.500 ha et de cent mille tonnes de production annuelle actuellement.

Télécharger

Description de la plante

Le bananier est une plante herbacée. Il possède un rhizome qui donne naissance à des feuilles munies de gaines. La véritable tige de la banane ne dépasse pas le niveau du sol. C’est à partir du rhizome que naissent – vers le haut – les bourgeons auxiliaires donnant des rejets, et – vers le bas – des racines. Le tronc du bananier porte un seul rameau qui formera un régime constitué de fruits (bananes).

L’inflorescence, annoncée par l’apparition de bractées, se présente comme un cône violacé dirigé d’abord vers le haut puis, suite à la croissance du rachis, vers le bas (géotropisme positif) tout en déployant des gaines violacées, bractées, comportant à leurs aisselles des doubles rangées de fleurs femelles, mains, de 15 à 22 bananes. Chacune de ces fleurs, après développement parthénocarpique de son ovaire donnera un «doigt» ou banane qui, à la chute de la bractée, se recourbe vers le haut (géotropisme négatif).

Chaque nœud ou double rangée de doigts constitue une main. Quant aux fleurs mâles, elles restent groupées sur le cône violacé situé à l’extrémité basale de l’inflorescence. La récolte intervient lorsque les doigts atteignent une croissance diamétrale suffisante (disparition des arrêtes). La plante mère, ayant achevé son cycle est rabattue à un mètre du sol. Le rejet fils sélectionné pour lui succéder va préparer la production du cycle suivant. Trois phases caractérisent le cycle de développement du bananier: une phase végétative de 6 à 8 mois, une phase de floraison d’une durée de 3 à 4 mois. Et une phase de fructification d’une durée de 3 à 4 mois.

Exigences agro-climatiques

Le bananier est une plante de climat tropical humide, appréciant une hygrométrie élevée et un bon ensoleillement mais craint les vents et les variations brusques de température. En cas d’une très basse humidité, on peut y remédier en irriguant ou en déclenchant la nébulisation sous-serre. Des durées d’insolation de 1900 à 2300 heures par cycle sont exigées par la plante.

Le système racinaire est traçant et superficiel. La plante exige un sol profond, fertile et léger. Les sols argileux ne conviennent pas du tout à la culture, surtout lorsqu’ils sont mal drainés. Le bananier peut tolérer l’eau d’irrigation d’une qualité allant jusqu’à 350 mg de chlorures par litre et jusqu’à 1,5 g de sels totaux par litre; des taux élevés de salinité ont pour effet le retard de la floraison et la diminution du rendement. Le bananier est très sensible au déficit hydrique.

Figuier de barbarie

LE FIGUIER DE BARBARIE

Importance et aire de culture

A l’exception des zones sahariennes et des montagnes, le figuier de Barbarie est largement représenté dans le paysage rural marocain. On le trouve principalement dans le Rif, les plateaux et plaines atlantiques et du Centre, dans le Tensift, dans la région de Moulay Driss près de Meknès et à Beni Smir près de Oued Zem où une collection de cactées de 500 ha a été installée dès 1944.

Exigences agro-écologiques

Le Figuier de barbarie est résistant au froid et peut supporter des gelées de l’ordre de -5°C. Ses besoins en chaleur sont importants et se situent entre 15 et 25°C durant la phase de croissance du fruit. Il est résistant à la sécheresse et des températures moyennes annuelles de 15 à 18°C lui conviennent parfaitement.

L’espèce présente une large faculté d’adaptation avec une préférence pour les sols très perméables, sableux ou caillouteux et à faible taux d’argile (20%). Il redoute les sols lourds et mal drainés. Il supporte aussi bien les sols acides que les sols très calcaires, voire salins (moins de 70 moles de NaCl/m³).

Les variétés

Au Maroc, les espèces de Cactus les plus largement répandues sont: Opuntia ficus indica, O. dillenii, O. vulgaris et O. compressa. Les fruits de Cactus sont présents sur le marché de juillet à fin septembre. Il existe de nombreuses variétés qui se distinguent en deux groupes: (1) les Cactus inermes souvent domestiqués et cultivés sur des surfaces limitées et (2) les Cactus épineux qui sont les plus répandus car ils résistent à la destruction par le bétail. Dans la nature, on trouve tous les intermédiaires entre les formes épineuses et inermes.

Multiplication du figuier de barbarie

Traditionnellement, la multiplication est réalisée par bouturage de raquettes, en laissant sécher au préalable les sections pendant deux semaines et parfois plus. Il est conseillé de conserver ces raquettes dans un endroit ombragé et aéré pour stimuler la subérisation de la zone coupée. A la plantation, la raquette est placée sur les 2/3 de sa hauteur contre le sol et inclinée. Le sol est alors tassé autour de la raquette.

Les distances de plantation sont variables en fonction de la pluviométrie et du degré d’intensification de la culture. En zone aride et semi-aride (150 à 400 mm de pluie), les densités de plantation sont de 1200 à 2000 raquettes à l’hectare. Quand la pluviométrie dépasse 400 mm, ces densités peuvent être de 3200 à 5000 raquettes à l’hectare. La culture par graine ainsi que la multiplication in vitro ont aussi été pratiquées.

Le pêcher et le nectarinier

LE PECHER ET LA NECTARINE

Importance et aire de culture

La culture du pêcher (Prunus persica) s’étend sur une superficie de 4500 ha pour une production de 39500 ha. C’est un secteur caractérisé par une grande diversité de variétés et une adaptation très étendue dues aux efforts de création propre au pêcher et nectarinier. Les principales zones de production sont Meknès, Ifrane, Souss-Massa, Khénifra, Boulmane, Gharb, Béni Mellal.

Exigences agro-écologiques

Les pêchers et nectariniers présentent de très larges gammes variétales adaptées aussi bien aux climats froids septentrionaux qu’aux hivers doux. Les floraisons des pêchers européens peuvent résister à des températures de -16°C à -24°C si le froid est précédé par plusieurs jours d’adaptation à -2°C à -6°C.

La dormance est levée après une durée de 1000 à 1200 h de températures inférieures à 7,2°C pour les variétés de pêches européennes et 100 à 450 h de froid pour les pêches Californiennes et Floridiennes. Après nouaison, le jeune fruit ne peut supporter des températures inférieures à -1°C.

Au cours de la croissance du fruit et jusqu’à sa maturité, une atmosphère peu humide et ensoleillée est favorable au développement et à la bonne coloration du fruit. Une atmosphère humide au printemps est favorable au développement de la Cloque, de l’Oïdium, du Monilia, du Coryneum, du Botrytis etc…

Le pêcher est sensible au Crown gall et au Capnode. Un sol profond, bien drainé, d’une texture moyenne est favorable pour le développement des pêches et nectarines. La stagnation d’eau au cours de la phase de croissance peut entraîner l’asphyxie des racines et la mort des plants. Le pH du sol doit être de 5,8 à 6,8. Les sols trop acides et/ou salins ou sodiques doivent être évités.

Les variétés

L’INRA dispose de la gamme variétale la plus large en matière de pêcher. En 1994, 176 variétés de pêcher étaient rassemblées en collection à la station expérimentale d’Aïn Taoujdate. Des producteurs et pépiniéristes étatiques (SODEA) ou privés ont aussi introduit des variétés de pêcher d’Europe et des USA.

Parmi les variétés introduites et cultivées, celles à chair jaune sont les plus dominantes. On peut citer entre autre Elrise, Primerose, Springtime, Spring crest, Starcrest, Spring gold, Mayrose, Maycrest, Red Haven, Red Top, Flower crest, Lauring, Dexired, Royal Gold, J.H Hale, Armking I et Armking II, Staymay. Cet assortiment variétal est en constante évolution. Des variétés floridiennes très précoces (maturité en Avril) sont actuellement en production.

Parmi les nectarines, il faut mentionner Mayred, Red June, Early Sungrand, Summergrand, Nectared 6, Fantasia… Le porte-greffe le plus utilisé au Maroc est le pêcher de Missour. Les autres francs de pêcher tel GF 305 ou le Nemaguard n’ont pas donné de résultats satisfaisants au Maroc (sensibilité à la chlorose pour le GF 305 et mauvais développement pour le Nemaguard).

D’autres porte-greffes sont utilisés dans des cas spécifiques: Prunier Saint Julien adapté aux sols lourds, le Damas GF 1869 résistant à la chlorose et à l’asphyxie radiculaire, mais présentant une mauvaise affinité avec beaucoup de Nectarines. Le pêcher x amandier GF 677 résistant à la chlorose, vigoureux.

error: