LA QUESTION AGRAIRE AU MAROC
Najib BOUDERBALA, Mohamed CHRAÏBI, Paul PASCON (1977)
La Question Agraire au Maroc est toujours à l’ordre du Jour. Elle se maintient à la une des journaux, elle conserve la première place dans les prises de position politiques.
La priorité donnée à l’agriculture alors que les campagnes connaissent encore un fort retard socio-économique explique en partie la prééminence de la Question Agraire.
L’absence organique de la paysannerie dans le débat politique et le polypartisme de fait expliquent le foisonnement des opinions.
Nationalisation, Réforme Agraire, Révolution Agraire, lotissements, coopératives, autogestion, cogestion, fermes d’État, sociétés mixtes … l’inflation verbale sur ces thèmes touchant le changement socio-économique dans l’agriculture mesure la confusion stratégique, l’absence de mouvement d’ensemble, la fétichisation des mesures partielles.
Dire la Réforme Agraire, ce n’est pas forcément la faire. Des réformes peuvent se produire sans se dire, à l’insu même des protagonistes et comme malgré eux.
Il importe à la fois d’étudier les déclarations et de constater les faits. Mais cela ne peut se faire que par une confrontation de toutes les opinions et par l’examen de séries historiques de faits et de statistiques.
Cet ouvrage n’a d’autre intention que de réunir des faits d’opinion et d’observation. C’est résolument un document de travail. Évidemment, il n’est pas complet, mais vise davantage à mettre en relation d’intelligence des séries de faits qu’à être exhaustif.
Notre objectif est ultérieurement d’enrichir le genre par la présentation d’histogrammes mettant en rapport la chronologie agraire avec certaines évolutions qualitatives (changement de statut foncier par exemple) et quantitatives (statistiques). Car en définitive, toute réflexion efficace sur le changement social dans l’agriculture doit être nourrie par une connaissance approfondie, de plus en plus détaillée, de l’histoire agraire récente et ancienne.
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