Stratégie de lutte
Le Carpocapse est le ravageur clé de la culture du pommier et du poirier. Pour maintenir ses dégâts à un niveau économique tolérable (estimé à 2%), il est indispensable de prendre certaines mesures prophylactiques et de bien connaître la biologie du ravageur. En effet, le raisonnement de la lutte s’articule autour de l’évaluation du risque, du seuil d’intervention admis et de l’alternance des insecticides durant la saison.
Estimation du risque
Le piégeage sexuel, procédé d’avertissement simple à installer en verger, est une des techniques à mettre nécessairement en œuvre afin de mieux diriger la lutte anti-carpocapse. Pour cela, il est recommandé dès fin mars et jusqu’à la récolte, de placer des pièges selon la méthode suivante:
Bien exécuté, le piégeage sexuel précède le risque encouru par la parcelle où il est mis en œuvre et permet de prendre en compte les déplacements des papillons. Lorsque les prises sont faibles ou absentes, la menace est inexistante (prévision négative). Mais, étant donné que les captures ne sont corrélatives ni du niveau de population, ni du risque qu’elles constituent, il y a lieu d’être très vigilant en présence de populations abondantes car les captures fournies par les pièges dans ces circonstances sont biaisées. Deux tendances se présentent alors:
Les contrôles visuels, outils supplémentaires d’estimation du risque, doivent être effectués tous les 10-15 jours sur 1.000 fruits pris sur 50 arbres dont 20 situés en bordures. Lors de ces comptages, il est recommandé d’examiner particulièrement les fruits groupés. Le seuil admis est de 2% de fruits attaqués à la récolte et 0,3% à la fin de la première génération.
La séquestration de chenilles, par bandage des troncs d’arbre à 50 cm du sol au moyen de rubans en carton ondulé de 15 à 20 cm de large, constitue un autre moyen simple et efficace d’estimation de la population. À cet effet, pour une parcelle de 4 ha on applique 30 bandes dont 10 sur les arbres des bordures. Les effectifs piégés par ces bandes, installées après éclaircissage et décollées après récolte, renseignent sur le risque encouru par la culture au printemps prochain. À ce titre, si le nombre moyen de larves/arbre < 1, la population sera faible; £ 5, la menace sera grave; ³ 5, le risque sera très grave.
Choix et positionnement des produits
La qualité de la lutte contre la première génération est décisive pour la sauvegarde de la récolte car les dégâts peuvent être décuplés entre le premier et le deuxième vol. Pour s’en prémunir, la couverture insecticide doit être permanente durant la période de risque précisée par le piège sexuel. En matière de lutte proprement dite, deux possibilités s’offrent au producteur: