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vendredi, avril 19, 2024

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La betterave à sucre monogerme

La fertilisation phosphatée

Chez la betterave à sucre, la fumure phosphatée joue un rôle bénéfique sur la croissance racinaire et sur l’absorption de l’azote et le potassium. Contrairement à l’azote, le phosphore même à des doses élevées, influence positivement la teneur en sucre et la pureté du jus en abaissant le taux de l’azote alpha-aminé dans la râpure. De plus, une bonne alimentation en phosphore permet une meilleure résistance à la sécheresse en favorisant l’implantation du système racinaire. Le phosphore agit également sur les caractéristiques morphologiques du système racinaire, à savoir l’élongation et l’augmentation du diamètre moyen des racines.

Les résultats des quelques travaux de recherches conduits au Maroc, dans le but de déterminer la dose de phosphore permettant l’obtention du meilleur rendement en racine et en sucre, sont rapportés dans le tableau 4, (voir fichier PDF).

Ces résultats montrent que la dose optimale de phosphore n’est pas la même pour tous les périmètres betteraviers. Ceci est lié à la différence de richesse du sol en cet élément. La dose recommandée est en moyenne de 83 U/ha, 100 U/ha, 120 U/ha et 160 U/ha respectivement au Doukkala, au Gharb, au Tadla et à la basse Moulouya.

Fertilisation boratée

Plusieurs oligo-éléments sont nécessaires pour le développement de la betterave à sucre. Cependant, le bore demeure l’élément le plus important pour cette culture. En effet, une carence en cet oligo-élément provoque l’apparition de la maladie dite « pourriture du cœur noir » de la betterave. Il en résulte par la suite un mauvais développement du bourgeon terminal puis sa destruction, ce qui engendre une réduction de la productivité, aussi bien quantitative que qualitative de la culture. Un apport préventif de 2 à 3 kg de bore par hectare ou une application foliaire à mi-saison peut éviter l’apparition d’une telle carence.

L’irrigation

Les besoins en eau d’une culture sont définis comme étant la quantité d’eau nécessaire pour satisfaire l’évapo- transpiration maximale (ETM) d’une culture saine, dans des conditions d’alimentation en eau non limitantes. Ces besoins sont soit mesurés directement en station expérimentale, soit calculés en multipliant l’évapotranspiration potentielle par le coefficient cultural (Kc).

Les études menées dans différents périmètres betteraviers montrent que pour un semis d’automne, la culture de betterave consomme 8 à 10 mm d’eau par tonne de racines récoltées. Autrement dit, une betterave évaporant 600 mm produira 60 Tonnes de racines, tandis que pour un cycle long, pendant lequel la même culture consomme 800 mm conduira à une production de 80 tonnes. Cependant, la consommation maximale en eau d’une betterave ayant un cycle de 250 jours, s’étalant de fin Octobre à fin Juin s’élève à 880 mm en année climatique favorable.

En général, l’évapotranspiration se caractérise par de fortes fluctuations inter-annuelles qui sont liées à des variations climatiques importantes. Ainsi, l’évapo- transpiration diminue généralement depuis Septembre jusqu’à Janvier et Février, après quoi elle augmente et atteint un maximum vers les mois de Juin et Juillet.

L’irrigation totale d’une culture de betterave est très variable. En effet, plus on sème tardivement, plus le cycle végétatif s’étale dans les périodes sèches et plus les besoins en eau d’irrigation augmentent. Ce sont alors les semis tardifs qui sont les plus exposés au déficit hydrique. La dose d’irrigation totale dépend également de la date de récolte et de la répartition des pluies dans l’année. Comme ordre de grandeur, on peut dire que la culture de betterave consomme 70 mm pour produire une tonne de sucre pour un semis de mi-Octobre contre 90 mm pour un semis de mi-Décembre.

La stratégie à adopter pour la conduite de l’irrigation de la betterave à sucre consiste à cibler les irrigations de complément aux précipitations sur les phases les plus sensibles de la culture:

Etablissement et pré-tubérisation

L’apport d’eau pendant cette phase vise non seulement à satisfaire la consommation en eau de la plantule, mais aussi à réhumecter le sol pour assurer une bonne levée. Une irrigation complémentaire aux pluies, appliquée juste après le semis, assure un bon démarrage de la culture et par conséquent un bon développement du peuplement.

Début de la tubérisation

Pour les semis précoces, cette phase coïncide avec la période pluvieuse (de Janvier à Mars) et il est donc rare d’avoir recours à l’irrigation, excepté pour les semis de Décembre qui nécessitent une irrigation en Mars.

Pleine tubérisation

Pendant cette phase, une bonne alimentation hydrique est à assurer étant donné que les racines sont en phase de grossissement intense. A titre d’exemple, dans les Doukkala, le nombre d’arrosages pendant cette période peut varier de 3 à 5 selon la précocité du semis.

Maturation

L’allongement de la période culturale sous irrigation entraîne certes une augmentation du rendement en poids des racines de la betterave à sucre. Cependant, il n’en est pas de même pour la teneur en sucre. En ce sens, l’expérience marque l’intérêt de suspendre les arrosages 15 à 20 jours avant la récolte de manière à favoriser la migration des sucres de la partie aérienne des betteraves vers la partie racinaire. Néanmoins, il est déconseillé de suspendre les arrosages plus de 45 jours avant la récolte. En effet, si l’irrigation s’arrête trop tôt, non seulement le rendement en sucre diminue, mais aussi, la qualité des racines se détériore par l’augmentation de la teneur en éléments mélassigènes.

Activités du projet ConserveTerra

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