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jeudi, mars 28, 2024

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Le Semis Direct: Une technologie avancée pour une agriculture durable au Maroc

En semis direct, le sol n’est pas travaillé. Il est maintenu couvert en permanence par une biomasse sèche (paillis ou mulch) de résidus végétaux, retrouve son état naturel, sa vie biologique s’anime, sa qualité se redresse, sa fertilité s’enrichit et il est à l’abri des différentes formes de dégradation. Le système permet une augmentation notable des rendements (en qualité et en quantité) et une amélioration des indices qualitatifs du sol. Il entraîne aussi avec lui différentes industries (fabrication de machines spécialisées pour le semis et la gestion des résidus, industrie chimique des herbicides…) et aidera les agriculteurs à réduire les coûts de production et les temps de travaux pour une diversification des cultures et des activités agricoles au sein de l’exploitation. Le gain en temps, associé à des humidités élevées du sol, permet des semis indépendamment des pluies et des difficultés d’accès au terrain. Ce système est sans doute la voie pour une nouvelle révolution agraire.

Le semis direct est une simplification plus poussée du travail du sol, qui consiste à implanter une culture sans travail préalable du sol, tout en effectuant une ouverture dans le sol pour déposer la semence à la profondeur souhaitée et ceci afin d’assurer à la graine les conditions les plus favorables à la germination, à la levée et à la croissance pour obtenir les rendements escomptés. En d’autres termes, la couche arable superficielle n’est ni retournée, ni entraînée, ni cisaillée et ni soulevée comme dans le cas des labours conventionnels. Cette simplification du travail se caractérise par une absence totale de l’action d’un outil aratoire.

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Introduction

En milieu semi-aride marocain, les techniques mécanisées de travail du sol ont montré leur limite pour la gestion durable de la ressource sol pour deux raisons: la maîtrise insuffisante de l’érosion et la déperdition du stock en matières organiques des sols. En d’autres termes, ces techniques ne sont plus adaptées aux contraintes pédo-climatiques des zones semi-arides.

Les techniques mécanisées de travail du sol engendrent l’émiettement excessif, le tassement et la compaction des sols, l’érosion, le ruissellement, l’appauvrissement et le dessèchement des terres qui ne permettent pas un développement agricole durable. Le défi est double, le système de culture doit permettre une amélioration des productions et en même temps une préservation des ressources naturelles et de l’environnement (Figure 1, voir fichier PDF). Ce défi ne peut être complètement satisfait que si le non-labour est pratiqué à niveau technologique élevé. Ce développement technologique doit concerner la gestion des résidus à la récolte et au moment du semis (distribution spatiale des résidus), l’implantation des cultures (profondeur de semis, contact sol-graine, conditions de germination et de levée), fertilisation de fond (disponibilité des engrais) et les pratiques de désherbage (type d’herbicide, dose et application). Ce développement technologique réduit les risques d’échecs des cultures vis-à-vis des conditions édaphiques. Les recherches sur la technologie du semis direct ont débuté en 1983 aux stations expérimentales de l’Institut National de la Recherche Agronomique à Sidi El Aydi (Chaouia) et Jemâa Shaim (Abda).

Activités du projet ConserveTerra

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